(BFM Bourse) - Légèrement dans le rouge à la mi-journée, le CAC 40 a basculé dans le vert après le discours du patron de la Fed, qui s'est abstenu de donner un calendrier sur la future réduction du soutien monétaire de l'institution, à Jackson Hole.
Le grand rendez-vous de la semaine, tant attendu par les marchés, aura donc accouché d'une souris. Comprendre par là que Jerome Powell n'a pas pris de grande décision concernant l'évolution de la politique monétaire de la banque centrale américaine, qui fait la pluie et le beau temps sur les marchés depuis le début de la crise sanitaire. Si l'homme fort de l'institution a répété que celle-ci pourrait commencer cette année à réduire ses achats d'actifs, il n'a pas fourni de calendrier précis, contrairement à ce que craignaient certains observateurs. C'est donc le soulagement qui a dominé sur les marchés mondiaux après les déclarations de Jerome Powell, le CAC étant revenu en territoire positif dans la foulée pour terminer la séance sur un gain de 0,24% à 6.681,92 points, dans un volume d'échanges particulièrement resserré, les opérateurs s'étant abstenus de toute prise d'initiative jusqu'à 16h et le discours du patron de la Fed.
Après avoir enregistré sa pire performance hebdomadaire depuis octobre 2020 lors de la semaine précédente (-3,9%), le baromètre du marché parisien récupère 0,84% au terme d'une morne semaine.
L'économie américaine continue de progresser vers les critères de la Fed pour une réduction des mesures d'aides d'urgence mise en place face à la pandémie, a-t-il déclaré, soulignant néanmoins que la Fed ferait preuve de patience pour ramener l'économie vers le plein emploi. Il a réaffirmé qu'il voulait éviter de s'attaquer à une inflation "transitoire", processus qui pourrait potentiellement décourager la croissance de l'emploi selon lui, défendant la stratégie instaurée il y a un an.
Concernant une éventuelle réduction du rythme des rachats d'actifs de la banque centrale, qui atteignent actuellement 120 milliards de dollars par mois, Jerome Powell a déclaré que les semaines écoulées depuis la réunion du comité de politique monétaire en juillet avaient "apporté plus de progrès" vers le rétablissement du marché de l'emploi, avec près d'un million de postes créés, et que ces progrès devraient se poursuivre. Mais cette courte période a également coïncidé avec "la poursuite de la propagation du variant Delta du coronavirus", a-t-il souligné, comme attendu par les marchés pour justifier la temporisation de l'institution. "Nous évaluerons soigneusement les données disponibles et l'évolution des risques", a-t-il poursuivi, signalant que les discussions au sein de la Fed sur le calendrier du "tapering" ne sont pas encore arrêtées.
En quête d'éclaircissements sur l'évolution de la politique monétaire de la Fed, les marchés ont bien encaissé le statu quo annoncé par le patron de l'institution, et devront désormais attendre la prochaine réunion fin septembre prochain pour avoir une idée plus précise sur la normalisation monétaire à venir.
À Wall Street, les principaux indices évoluent en nette hausse dans la matinée, le S&P (+0,8%) et le Nasdaq (+1,1%) conquérant même de nouveaux sommets historiques vers 18h15.
Valneva flambe toujours
Si les statistiques du jour ont peu d'impact alors que tous les yeux sont rivés vers Jackson Hole, le moral des ménages français s'est légèrement détérioré en août, repassant pour la première fois depuis le mois de mai en dessous de sa moyenne de longue période, selon l'Insee.
Peu de mouvement du côté des valeurs, où Bouygues met un terme (-2,6%) à son spectaculaire rallye qui a hissé le titre du conglomérat à un sommet depuis mars 2020 ce jeudi dans le sillage de ses résultats semestriels. Arcelor domine le palmarès de l'indice phare avec un gain de 2,8%, suivi par STMicro (+2%).
Parmi les "mid" et smallcaps, Valneva bondit encore de près de 10%, ce qui porte sa hausse sur la semaine à plus de 33% après avoir soumis son dossier pour une demande d'autorisation de mise sur le marché de son vaccin contre le Covid au Royaume-Uni.
Les cours pétroliers repartent sensiblement de l'avant, conséquence de la menace d'un ouragan dans le golfe du Mexique, qui a conduit plusieurs entreprises à réduire leur production. Le baril de Brent prend 2% supplémentaires à 71,6 dollars vers 18h20, et celui de WTI progresse d'autant à 68,8 dollars gagne 1,5% à 68,5 dollars. Sur le Forex, les cambistes procèdent à des arbitrages en faveur de la monnaie unique après le discours accommodant de Jerome Powell (+0,29% à 1,1789 dollar).