(BFM Bourse) - À l'orée d'une semaine chargée avec les réunions de la Fed, de la BCE, la publication du PIB en zone euro et aux États-Unis pour le premier trimestre et les résultats des GAFAM, entre autres, les investisseurs s'accrochent aux signaux de redémarrage progressif de l'activité. À la mi-journée, le CAC avance nettement, malgré le nouveau reflux du pétrole.
Les opérateurs voient de nouveau le verre à moitié plein, alors que se profile une "semaine de tous les dangers (ou espoirs)" selon John Plassard, responsable adjoint des investissements chez Mirabaud Securities. "Dans le sillage de la clôture des marchés américains vendredi" -et de celle des marchés asiatiques lundi matin après l'annonce de la BoJ d'achats illimités d’obligations- le marché parisien a ouvert en nette hausse et parvient à conserver ses gains initiaux. À 12h25, le baromètre du marché parisien avance de 1,87% à 4.475,62 points, dans un volume d'échanges toutefois particulièrement restreint (inférieur à 600 millions d'euros), signe du récent regain d'aversion au risque des investisseurs.
Si la prudence est de mise, c'est que "nous assisterons ces prochains jours à la réunion de plusieurs banques centrales (la BoJ lundi matin, puis la Fed et la BCE plus tard dans la semaine), à la publication de la croissance américaine pour le 1er trimestre 2020 (et à celle de la zone euro, NDLR) et, enfin, aux résultats d’Apple, d’Amazon et de Microsoft (140 entreprises du S&P 500 publieront leurs résultats cette semaine)", énumère John Plassard.
Dans l'attente de ces rendez-vous majeurs, le marché se concentre essentiellement sur les plans de relance et autres mesures de soutien à l'économie, annoncés ou en pourparlers, ainsi que sur les signaux de réouverture à venir des économies. "Les dirigeants de l'Union européenne ont avancé sur un fonds de relance qui devrait faire plus de 1.000 milliards d'euros, bien que peu de détails soient disponibles et que le calendrier ne soit pas clair" relève Esty Dwek, responsable des stratégies de marché de Natixis Investment Managers Solutions.
Les Etats-Unis se préparent à déconfiner
Parallèlement, quelques États américains s'apprêtent à rouvrir leur économie dès cette semaine. "Le redémarrage de l'activité, malgré l’avis médical, fait suite aux manifestations dans le pays pour la reprise du travail alors que l’économie américaine a détruit près de 26,5 millions d’emplois durant les (cinq, NDLR) dernières semaines" souligne Vincent Boy, analyste chez le courtier IG. Il précise que le PIB pourrait se contracter de 40% au second trimestre et que le chômage pourrait alors atteindre 16% outre-Atlantique, selon les chiffres du CBO (Congressional Budget Office).
À noter que le selon le dernier bilan, la pandémie a désormais fait plus de 200.000 morts à travers le monde, alors que près de 3 millions de personnes ont été contaminées.
Renault et les banques soufflent, pas Airbus
Plus gros repli de l'indice phare, le titre de l'avionneur européen lâche encore 2,8% à 12h50 après avoir demandé aux 135.000 employés du groupe de se préparer à des réductions d'emplois potentiellement plus importantes qu'annoncées et averti que sa survie était en jeu sans action immédiate. Dans une lettre aux employés envoyée vendredi, le président exécutif de l'entreprise, Guillaume Faury, écrit ainsi qu'Airbus "perd de l'argent à une vitesse inédite". Toujours dans l'aérien, Air France - KLM a annoncé avoir obtenu une aide de 7 milliards d'euros de la part de la France pour faire face à la quasi-paralysie du trafic aérien mondial et reprend 2%.Au sein de l'indice phare, le net rebond des valeurs bancaires est à souligner (+4,7% pour BNP Paribas, +3,8% pour Société Générale, +2,6% pour Crédit Agricole), dans le sillage des résultats meilleurs qu'attendu de Deutsche Bank -+11% à Francfort) sur les trois premiers mois de l'année. Renault prend la tête du CAC 40 (+7,4%) alors que l'État français envisage de garantir un prêt bancaire d'environ 5 milliards d'euros pour aider le groupe automobile.
Sur le reste de la cote, le producteur de serveurs informatiques 2CRSi a confirmé une grosse commande du spécialiste du "cloud gaming" Blade et domine le palmarès du SRD (+25%).
Le pétrole replonge
Après s'être très brièvement stabilisé vendredi à l'issue d'une semaine historique pour le pétrole puisqu'elle a notamment vu le cours du WTI plonger en territoire négatif pour la première fois depuis la création des contrats à terme, le cours du baril de référence aux Etats-Unis rechute lourdement lundi. Pénalisé par des infrastructures de stockage proches de leurs limites et une réponse des pays producteurs jugée insuffisante face à la chute historique de la demande, le baril de WTI lâche 16,53% à 14,14 dollars peu après 13h, quand le baril de Brent européen cède 3,91% à 23,84 dollars. Selon une note publiée dimanche par Goldman Sachs, le marché s'apprête à tester les limites des capacités de stockage dans trois semaines seulement, ce qui nécessitera un ajustement brutal de la part des producteurs.Enfin, sur le marché des changes, la monnaie unique récupère 0,46% à 1,0825 dollar peu après 13h.