(BFM Bourse) - Tentant toujours de jauger les conséquences d'une inflation galopante sur les politiques monétaires à venir des banques centrales, les investisseurs reviennent prudemment à l'achat, dans le sillage du 67e record historique atteint cette année par le S&P 500 vendredi en clôture.
Au sortir de sa plus forte progression hebdomadaire (+3,34%) depuis le mois de mars, un rebond qualifié de "rallye de soulagement" sur fond de nouvelles rassurantes quant à la dangerosité du variant Omicron, le CAC 40 reconquit le seuil des 7.000 points abandonné vendredi dernier après une fin de semaine dans le rouge - l'intégralité de la solide performance enregistrée la semaine dernière l'ayant été sur les séances de lundi (+1,45%) et mardi (+2,91%, soit la plus forte hausse journalière de 2021). À 12h, le principal baromètre du marché parisien reprend 0,23% à 7.007,58 points, dans un volume d'échanges particulièrement resserré (600 millions d'euros) témoignant de la prudence des opérateurs alors que l'agenda de la semaine est chargé en rendez-vous de politique monétaire.
"Les indices européens devraient ouvrir en hausse ce matin dans le sillage d’un nouveau record pour le S&P 500 (le 67e en 2021, NDLR) à la suite de la publication des chiffres de l’inflation américaine qui pourraient laisser entendre que le pic de l’inflation se situe dorénavant derrière nous, ce qui serait ainsi en ligne avec le scénario de la Fed qui se réunira demain et mercredi" explique John Plassard dans sa note matinale. Le directeur adjoint des investissements chez Mirabaud fait référence à l'indice des prix à la consommation, ressorti en hausse de 6,8% sur un an en novembre aux Etats-Unis, un niveau inédit depuis 40 ans. Très élevé, cet indice était pourtant conforme aux attentes des économistes et n'a pas bousculé les investisseurs. "Tant que les choses atterrissent dans les prévisions, le marché a déjà eu assez de temps pour le digérer" avant publication, expliquait alors Art Hogan, de National Securities.
Il n'empêche que les banques centrales ne peuvent pas rester inactives face à cette inflation galopante qui pourrait compromettre la reprise économique. La Fed a déjà annoncé qu'elle ne décrirait plus cette hausse des prix comme étant "transitoire", et les observateurs s'attendent désormais à ce que l'institution "annonce une réduction plus rapide" des rachats d'actifs sur les marchés, et "peut-être à une allusion au fait que la première hausse des taux directeurs aux États-Unis pourrait intervenir plus tôt que prévu" avance Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote La BCE prendra le relais jeudi en dévoilant ses propres prévisions économiques à l'issue du conseil des gouverneurs.
Plusieurs smallcaps à l'honneur
Dans un marché ne faisant pas apparaître de grandes tendances sectorielles, les opérateurs restent à l'affût de belles opportunités et reviennent ainsi sur les minières qui avaient subi de plein fouet les craintes liées à Omicron. Le palmarès du CAC est ainsi dominé par ArcelorMittal (+2,8%) à la mi-séance. Carrefour (+2,6%) et STMicro (+1,6%) progressent aussi nettement, au contraire du compartiment aéronautique (-0,8% pour Safran, -0,7% pour Airbus) ainsi que d'URW (-2,4%).Sur l'actualité propre aux entreprises, ce sont les changements de recommandations (à retrouver ici) qui provoquent certains des mouvements les plus prononcés. Carmila gagne ainsi 4% grâce au relèvement d'objectif d'Oddo BHF, alors que le spécialiste des systèmes de batteries intelligentes Forsee Power décolle de 9,5% après le démarrage du suivi de Berenberg à l'achat avec une cible fixée à 12 euros, soit près du double du cours de clôture de vendredi (6,2 euros).
Malgré la présentation d'objectifs ambitieux, à savoir un quintuplement de son chiffre d'affaires pour atteindre 100 millions d'euros à horizon 2025, le pro des systèmes de cybersécurité Wallix grignote seulement 0,5%. GeNeuro bondit en revanche de 36% après avoir obtenu de la part du gouvernement suisse un financement de 6,7 millions de francs suisses (6,4 millions d'euros) pour le développement de son anticorps temelimab contre les formes longues du Covid.
À l'instar des marchés actions, les cours pétroliers évoluaient en petite hausse lundi, les investisseurs tablant sur un impact moindre que redouté du variant Omicron sur la demande tandis que les négociations sur le nucléaire iranien se poursuivent à Vienne, avant de se retourner à la mi-journée. Peu avant 13h, le baril de Brent cède 0,4% à 74,8 dollars et le WTI recule de 0,6% à 71,2 dollars. La monnaie unique reflue aussi face au spectre d'un resserrement monétaire anticipé outre-Atlantique (-0,42% à 1,1275 dollar). Le bitcoin ne parvient pas à revenir durablement au-dessus des 50.000 dollars (-2,5% à 48.800 dollars).