(BFM Bourse) - Dans un marché globalement sans entrain, Publicis se détache jeudi en Bourse, ainsi que plusieurs valeurs moyennes à l'annonce de résultats financiers solides.
Ponctuée mercredi d'une hausse symbolique (de +0,03%), la tendance globalement baissière enclenchée en fin de semaine dernière se poursuit à la mi-journée jeudi. Les investisseurs redoutent désormais que la reprise épidémique n'oblige à durcir les restrictions sanitaires bien plus significativement que cela n'a été le cas jusqu'à présent, ce qui ne manquerait pas de freiner le rythme de la reprise économique. Autant dire que le cœur n'y est pas, avec un nouveau repli de 0,21% à 5.934,54 points vers 12h15 pour le CAC 40, avec seulement 730 millions d'euros échangés. Alors qu'il avait récemment renoué avec son pic pré-confinement, l'indice cumule depuis un retard de l'ordre de 3,3% en quinze jours.
Si la mise au point des vaccins est arrivée beaucoup plus vite qu'on ne pouvait l'imaginer il y a un an de cela, la montée en cadence de la production de doses apparaît encore insuffisante face à l'ampleur des besoins. En attendant un approvisionnement plus massif, les pays commencent à se disputer les doses disponibles, ce qui n'est pas du meilleur effet. Les dirigeants de l'Union européenne doivent discuter d'un projet de durcissement des conditions d'exportations de vaccins, si AstraZeneca ne livre pas les commandes. Le Royaume-Uni propose de partager les stocks d'une future usine à construire aux Pays-Bas pour tenter d'apaiser la situation.
Aussi, selon une étude d'Euler Hermès, le retard pris par rapport à l'objectif initial de vaccination devrait atteindre sept semaines, ce qui coûterait jusqu'à 123 milliards d'euros aux économies de l'UE.
Les valeurs cycliques sous pression
En parallèle, l'arrivée à saturation des établissements hospitaliers dans plusieurs pays européens inquiète de plus en plus. Un durcissement des restrictions à la circulation interviendrait à un moment où les échanges mondiaux tendent à se gripper, pénalisant déjà des secteurs de pointe comme les micro-processeurs et les composants électroniques, mais aussi des produits plus triviaux comme la pâte à papier servant à fabriquer le papier hygiénique... La cerise sur le gâteau étant l'échouement de l'Ever Given dans la canal de Suez, bloquant purement et simplement l'un des principaux axes de transit de marchandises du monde.
Sans actualité macro-économique forte, la séance à Paris se caractérise à nouveau par un repli des valeurs exposées au cycle économique, comme le sidérurgiste ArcelorMittal (-3,2%), qui reperd largement ce que le titre avait gagné mercredi à la faveur du relèvement de l'objectif de Morgan Stanley, ou l'exploitant de centres commerciaux Unibail-Rodamco-Westfield (-3,2%). L'aéronautique (-2,3% sur Safran, -1,2% sur Thalès et -1% sur Airbus), la banque (-1,4% sur Société Générale, en dépit d'une vague de relèvements d'objectifs de Jefferies sur les principales banques tricolores) sont aussi affectées.
Maurice Lévy va rempiler chez Publicis
L'action Publicis se distingue à la hausse, progressant de 3,6% dans la perspective de la prolongation du mandat de Maurice Lévy à la présidence du groupe, formant avec le directeur général Arthur Sadoun un tandem apprécié des investisseurs. L'annonce du rachat du brésilien Grupo BIG (et le caractère défensif de son métier) continuent à porter Carrefour, dans le vert pour la troisième séance d'affilée (+2,6%).
Parmi les midcaps, l'ex-Maisons France Confort, désormais Hexaom a réussi a améliorer sa rentabilité en 2020 et va reprendre le versement d'un dividende. Le groupe vise une nouvelle croissance de son activité cette année, qui devrait permettre d'approcher pour la première fois la barre du milliard d'euros de chiffre d'affaires. L'action bondit de 7,3%, à un plus haut depuis septembre 2018.
Aubay s'adjuge 5,2%, tandis que l'entreprise de services du numérique compte verser un total de 0,66 euro par action au titre de 2020 en ayant réussi à maintenir quasi inchangé son bénéfice net l'an dernier.
De son côté le groupe Sandro, Maje et Claudie Pierlot avait publié mercredi avant Bourse des résultats 2020 dans le rouge, mais cependant moins dégradés que redouté grâce à un strict contrôle des coûts. Après avoir gagné 3,6% mercredi, le titre SMCP garde le cap en gagnant encore 4,9%.
Sur le marché pétrolier, la flambée de la veille se corrige avec un repli de 1,49% à 63,29 dollars pour le Brent (-1,77% à 60,10 dollars pour le WTI). Par rapport à son pic depuis avril 2018 touché au début janvier, la monnaie unique affiche à ce stade 4,4% de repli face au billet vert.