(BFM Bourse) - L'indice phare tricolore a réussi à mettre fin à une séquence de trois séances de repli consécutives en regagnant en tout et pour tout... 2 points ce mercredi.
Après une ouverture en nette baisse (-0,9%), le baromètre de la cote tricolore a lentement mais sûrement réduit son repli tout au long de la séance, pour terminer ce mercredi sur une hausse certes symbolique de 0,03% à 5.947,29 points, grâce à la publication d'indicateurs d'activité PMI largement supérieurs aux attentes en Europe, et en dépit de la situation sanitaire sur le vieux continent.
Les résultats préliminaires de l'enquête réalisée par IHS Markit ont montré que l'activité dans le secteur privé de la zone euro a renoué avec la croissance en mars, déjouant les pronostics des analystes. L'indice composite, qui regroupe l'activité des services et celle du secteur manufacturier, est repassé au-dessus de 50 (seuil qui marque la limite entre expansion et contraction de l'activité), à 52,5 contre 48,8 en février et alors que le consensus misait sur 49,1. En France, l'activité du secteur privé a également résisté mieux que prévu grâce notamment à une forte croissance de la composante manufacturière (à 58,8, au plus haut depuis décembre 2017, contre 56,1 en février et un consensus à 56,5).
Outre-Atlantique, l'indice PMI manufacturier a progressé de 58,6 en février à 59 ce mois-ci, traduisant une expansion toujours robuste, quoi qu'un peu en dessous des prévisions des analystes à 59,3. Sur fond d'assurances réitérées de la part des grands argentiers, Janet Yellen au Trésor et Jerome Powell à la Fed, que les institutions continueraient à soutenir l'économie sans provoquer d'inflation incontrôlable, les principaux indices américains repartaient doucement de l'avant, soit +0,9% pour le Dow et +0,5% pour le S&P 500 au moment de la clôture européenne (le Nasdaq Composite toutefois cédait 0,6%).
Carrefour se renforce au Brésil
À Paris, la séance a été particulièrement calme du côté des valeurs. Carrefour (+2,3%) s'est distingué après la conclusion d'un accord en vue de l'acquisition de Grupo BIG, acteur majeur de la distribution alimentaire au Brésil. La transaction d'un montant légèrement supérieur au milliard d'euros va ainsi permettre au distributeur tricolore d'asseoir son statut de n°1 dans le plus grand pays sud-américain. ArcelorMittal a pris la tête du palmarès du CAC 40, s'adjugeant 4% après le relèvement de 24 à 28 euros de l'objectif de cours du Morgan Stanley, qui recommande de surpondérer le titre du sidérurgiste.
Le retour de flamme sur les cours pétroliers a permis une avancée de 1,6% pour Total, les parapétrolières comme Vallourec accentuant le mouvement (+7%).
Dans l'autre sens, Engie a lâché 1,2% après la dégradation d'achat à conserver du conseil de HSBC. Les changements de recommandation du jour sont à retrouver ici.
Sur le reste de la cote, le distributeur alsacien de semences potagères et horticoles Graines Voltz a bondi de 8,7% après avoir relevé à plus de 25% l'objectif de croissance annuel de ses revenus.
Flambée de plus de 5% des cours du pétrole avec le blocage du canal de Suez
Parmi les autres classes d'actifs, les cours pétroliers -qui venaient de lâcher près de 15% sur les deux dernières semaines- rebondissaient violemment en fin de journée face au risque de blocage d'une des voies maritimes les plus fréquentées au monde, le canal de Suez. Le baril de Brent reprenant 5,08% à 64,95 dollars quand celui de WTI flambait de 5,44% à 60,91 dollars. Une dizaine de pétroliers, transportant en cumulé près de 13 millions de barils, sont déjà en instance, alors que le canal est bloqué depuis ce mercredi matin par l'échouage du porte-conteneurs géant Ever Given dans sa partie la plus étroite, indique Vortexa. Une cinquantaine de navires passent chaque jour par le canal creusé par Ferdinand de Lesseps au XIXe siècle, le détour par l'Afrique du Sud représentant facilement quinze jours de trajets supplémentaires.
Sur le marché des devises, la monnaie unique lâchait encore 0,15% à 1,1834 dollar en fin de séance, tombant ainsi à un creux depuis fin novembre dernier.
Enfin, le cours du Bitcoin progressait de 56.004 dollars (+3,05%) après l'annonce par Elon Musk que Tesla allait accepter les paiements en bitcoins de ses clients, dans un premier temps aux Etats-Unis, et entendait bien les conserver dans son bilan plutôt que de les convertir en devises fiduciaires.