(BFM Bourse) - Au moment où Apple et Tesla enregistrent tous deux une notable correction, la Bourse de Paris a néanmoins confirmé un regain de forme mercredi après quatre séances dans le rouge.
Après quatre séances plutôt frustrantes (clôturant systématiquement dans le rouge après une ouverture en hausse), le marché parisien est finalement parvenu à rebondir mercredi. L'indice phare a avancé de 1,9%, à 5.031,74 points, dans un volume d'échanges d'un peu plus de 3 milliards d'euros.
Pendant ce temps, l'inexorable progression de Wall Street ne s'interrompait pas vraiment, dans la mesure où le Dow prenait encore 0,77% et le S&P 500 0,69% au moment de la clôture européenne. Toutefois, la chevauchée fantastique des valeurs technologiques se heurtait à un nid de poule, sous la forme d'une correction de 3,3% pour Apple et de 9% pour Tesla. Microsoft, Amazon, Google ou Facebook s'affichaient eux dans le vert, mais au niveau de l'indice du marché technologique, le Nasdaq, le bilan était donc légèrement négatif (-0,3%).
À Paris, le retour à un rythme plus soutenu en ce qui concerne l'actualité des entreprises, ainsi qu'une série de relèvements de recommandations chez les analystes a accompagné ce changement d'humeur.
Les valeurs du luxe, devenues le principal moteur du marché parisien ces dernières années, brillent particulièrement à l'image de Kering (+5,3%), Hermès (+3,2%) et LVMH (+2,7%).
Pernod Ricard résiste bien
Souvent classé lui aussi du côté du luxe, Pernod Ricard a grimpé de 2,55% alors que le groupe a su contenir le repli du résultat opérationnel courant dans les limites espérées par les analystes (-12,4%) lors de son exercice 2019/2020, même si le bénéfice net a de son côté chuté davantage du fait de dépréciations d'actifs sur la marque de vodka Absolut en particulier.
Les cycliques n'étaient pas en reste avec notamment un gain de 3,6% sur Airbus, ou de 3,2% chez Saint Gobain, lequel renforce sa position aux Pays-Bas dans les systèmes d’isolation par l’extérieur et dans les solutions de finition d’intérieur par l'acquisition de Strikolith.
En dehors de l'indice phare, Eutelsat s'est adjugé 4,65% grâce au renouvellement d'un contrat cadre avec Sky qui représente environ 450 millions d'euros de commandes, garantissant à moyen terme une quasi-stabilité des revenus annuels du groupe. Solutions 30 a progressé de 3,8%, sa filiale Unit-T se déclarant bien placée pour être retenu par le gestionnaire du réseau de distribution de gaz et d'électricité flamand dans le cadre du marché du déploiement sur les quatre prochaines années de 4,3 millions de compteurs intelligents en Flandre.
Dans le secteur des jeux vidéo, Bigben Interactive (+5,2%) et sa filiale Nacon (+5,1%) ont profité tous deux du relèvement des objectifs de Nacon pour le nouvel exercice 2020/2021.
Eurazeo flambe après la recommandation d'un analyste
Eiffage a crû de 2,3% et Eurazeo de 7,2%, soutenus respectivement par les avis de Goldman Sachs et de Bank of America (voir toutes les recommandations du jour ici).
La mise en service de l'extension de la batterie de la centrale de stockage d'électricité de Hornsdale Power Reserve, en partenariat avec Tesla en Australie, suscite une nouvelle hausse de Neoen (+3%) qui bat donc un nouveau record historique avec une capitalisation totale de 4,13 milliards d'euros désormais.
Initialement en nette progression, le titre bioMérieux s'est finalement replié 2,2% à la suite de la publication de ses résultats détaillés du premier semestre, pourtant dopés par la Covid.
Nouveau plus bas historique pour Vallourec
Vallourec (-9,7%) s'enfonçait toujours un peu plus bas alors que le groupe essaie désormais d'amadouer ses créanciers obligataires.
La banque Société Générale a accéléré son recul en fin de séance jusqu'à plus de 2,3% de baisse, alors qu'a été prononcée la sortie du titre de l'indice EuroStoxx50.
Pause sur la hausse de l'euro
L'heure est aux prises de bénéfices sur l'euro, après l'incursion au niveau de 1,20 dollar, une première depuis 2018, qui s'est opérée la veille. La monnaie unique redonnait 0,67% à 1,1832 dollar en fin de journée.
"La hausse de l'euro (...) est clairement un danger pour les actions européennes", juge ce mercredi dans l'émission BFM Bourse Frédéric Rollin, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM. "Un danger limité mais certainement pas une bonne nouvelle. Pour deux raisons. C'est un poids sur la croissance, notamment à travers les exportations où l'Europe devient tout simplement moins compétitive. Et puis aussi, c'est un point négatif sur l'inflation. (...) Une faible inflation, ce n'est pas très bon pour les marchés actions", analyse-t-il.
Le cours du Brent abandonnait 1,69% à 44,81 dollars, et le contrat sur le WTI se dépréciait de 1,96% à 41,92 dollars, tandis que la Turquie a assuré être ouverte au dialogue, sous condition de réciprocité, avec la Grèce pour mettre fin au différend sur les droits d'exploration des ressources pétrolières et gazières de la Méditerranée orientale.