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Alexandre Baradez : Retour de l'euro à 1,20 dollar... et maintenant?

mardi 1 septembre 2020 à 18h30
Alexandre Baradez

Alexandre Baradez Responsable des analyses marchés pour le groupe IG

Diplômé de l'ESCE en 2003, il a d'abord évolué plusieurs années chez BNP Paribas, puis au sein de la Banque Robeco. En 2009, Alexandre Baradez entre chez Saxo Banque en tant que "sales trader". Son expérience des marchés financiers et plus particulièrement des devises l'amène rapidement à …

(BFM Bourse) - Alors qu’il évoluait encore mi -mai à 1,08 dollars, l’euro a fait une incursion mardi au-dessus de 1,20 dollar pour la première fois depuis avril 2018. C’est-à-dire plus de 11% de progression en un trimestre pour la devise européenne face au billet vert.

Catalysé dans un premier temps par les premières annonces d’un plan de relance européen par le couple franco-allemand en mai, l’euro a ensuite également surfé sur la faiblesse globale du dollar, faiblesse que l’on voit très bien au travers du Dollar Index (le dollar ayant également reculé face à d’autres devises majeures comme la livre sterling ou le yen).

Se posent désormais deux questions : jusqu'où la BCE est prête à laisser monter l’euro ? Et quel est l’impact de la hausse de la devise locale sur la perception du prix actifs européens par les investisseurs mondiaux ? Sachant également qu’une hausse trop brutale de l’euro pourrait impacter les exportations européennes dans un contexte de commerce mondial toujours convalescent…

Après le mouvement de la Fed la semaine dernière concernant l’inflation, la BCE dispose donc d’une marge d'assouplissement importante, surtout après les chiffres d’inflation en zone euro pour le mois d’août s’affichant en repli de 0,2%, soit la plus forte baisse depuis avril 2016. Les anticipations d’inflation moyen terme en zone euro se sont nettement redressées depuis le trou d’air du premier trimestre lié à la pandémie (actuellement à 1,24% contre 0,7% mi-mars) mais elles sont toujours nettement en-dessous de 2%, laissant là-aussi des marges de manœuvre importantes à la BCE.

Mais lundi une des membres de la BCE, Isabel Schnabel, a pu surprendre certains observateurs en déclarant qu’il n’était pas nécessaire de modifier la politique monétaire si l’économie évoluait selon le scénario de base et qu’elle n’était pas trop inquiète de l’évolution de l’euro sur le marché des changes. Cette déclaration a donc favorisé une nouvelle poussée haussière de l’euro, le marché estimant à court terme que la Banque Centrale Européenne n’était pas prête à faire bouger les lignes tout de suite. Il n’est toutefois pas certain que cette déclaration révèle un sentiment généralisé au sein de l’institution monétaire, surtout après les derniers chiffres d’inflation. Une accélération trop rapide de la devise européenne au-dessus de 1,20 dollar pourrait pousser l'institution à assouplir un peu la communication extérieure de ses membres avant d’éventuelles nouvelles mesures pour soutenir les prix et la reprise économique en zone euro.

D’un point de vue technique, l’euro a effacé près de trois-quarts de la vague de baisse de 2018 à 2020 et évolue actuellement entre les retracements de Fibonacci 38,2% et 50% de toute la baisse de 2014 à 2017. Nous pourrions assister à une poursuite de l’extension de l’euro en direction du Fibonacci 50% à 1,217 dollar mais la BCE pourrait commencer ensuite à calmer un peu le jeu. Important également de rappeler que l’euro arrive actuellement au contact d’anciennes zones de support (de 2010 et 2012) qui pourraient également freiner le mouvement de hausse.

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