(BFM Bourse) - Au terme d'une semaine agitée, marquée par des tensions sur le front énergétique et le retour des craintes inflationnistes, la Bourse de Paris clôture vendredi sur une variation anecdotique, après avoir effacé ses lourdes pertes matinales.
Ça aurait pu être pire : le CAC 40 termine vendredi proche de l'équilibre une séance bien mal entamée (près de 1,5% de recul à l'ouverture). Le marché parisien, qui a fortement plié mardi (-2,17%) face au spectre d'une pénurie d'énergie, enregistre au final un recul hebdomadaire de -1,82%.
Préoccupé par l'accélération de l'inflation en France et en zone euro, l'indice tricolore a donc démarré du mauvais pied le dernier trimestre de 2021, avant d'effacer progressivement ses pertes initiales pour terminer vendredi sur une variation anecdotique (-0,04% à 6.517,69 points), dans un volume d'échanges relativement fourni -comme la veille- à plus de 4 milliards d'euros. "Les questions concernant le vote sur la réforme de l’infrastructure aux Etats-Unis, la normalisation monétaire à venir de la Fed et la progression de l’inflation continuent à perturber les investisseurs" note John Plassard, directeur des investissements chez Mirabaud.
Si la BCE répète à l'envi qu'il s'agit d'un phénomène transitoire, la nouvelle poussée de l'inflation dans la zone euro pèse sur le sentiment ce vendredi. La hausse des prix à la consommation dans les pays ayant adopté la monnaie unique a de fait atteint +3,4% en septembre, après +3,0% en août, soit son plus haut niveau depuis septembre 2008. Les économistes et analystes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne une hausse légèrement moins prononcée (+3,3%). Parmi les principales composantes de l'indicateur, le secteur de l'énergie a connu de loin la plus forte flambée le mois dernier (+17,4%), a souligné Eurostat. Les marchés ont "certainement beaucoup de raisons de s'inquiéter de la flambée des prix de l'énergie, des perturbations de la chaîne d'approvisionnement et des préoccupations concernant une inflation plus persistante", commente Michael Hewson, analyste chez CMC Markets UK.
Merck soutient Wall Street
Au sortir de leur pire trimestre depuis 2020, les indices new-yorkais repartaient de l'avant ce vendredi, l'espoir d'un traitement efficace contre le Covid-19 (développé par le géant pharmaceutique Merck, en hausse de 9,5%) compensant les inquiétudes persistantes liées à l'inflation, aux politiques monétaires, à la Chine et aux finances publiques américaines. À la mi-journée (sur la côte est américaine), le Dow reprenait 0,6%, le S&P 0,5% quand le Nasdaq restait scotché autour de l'équilibre.
Les producteurs d'énergie logiquement recherchés
À Paris, malgré les annonces de Jean Castex d'un gel du tarif réglementé du gaz entre octobre et avril prochain, et d'une limitation de l'augmentation de celui de l'électricité de 4% en février (au lieu de +12% prévu), les énergéticiens ont tenu la cote. EDF a même enregistré la plus forte progression du SRD (+5,9%), tandis qu'Engie a gagné 2,4% - plus forte hausse du CAC 40.
Le rebond du compartiment du luxe (+1,8% pour Kering, +1,6% pour LVMH et +1,3% pour l'Oréal notamment) a également bien aidé l'indice tricolore à boucler la semaine à l'équilibre, tandis que le secteur automobile s'est montré à la peine (-1,8% pour Stellantis). Le fournisseur d'équipements à destination de l’industrie biopharmaceutique Sartorius Stedim Biotech (-6%) et le groupe de laboratoires d'analyses Eurofins (-4,5% ce vendredi, ce qui porte à plus de 16% sa chute depuis son intégration au sein du CAC le 20 septembre).
Parmi les plus petites valeurs, le spécialiste de la production d'acides aminés Metabolic Explorer a confirmé la très belle opération réalisée avec le rachat d'Ajinomoto Animal Nutrition Europe, ses résultats semestriels actant son changement de dimension étant salués par une progression de 3,4%. L'éditeur de logiciels de digitalisation des processus métier Itesoft a décollé pour sa part de 17% après un projet d'OPA de ses principaux dirigeants.
Au chapitre énergétique, les cours se stabilisaient après leurs remous du début de semaine, les investisseurs faisant preuve de retenue avant la réunion de l'Opep+ lundi (+0,5% à 78,7 dollars pour le Brent). Sur le Forex, la monnaie unique mettait momentanément un terme à sa spirale baissière en regagnant 0,14% face au billet vert à 1,1597 dollar vers 18h25.