(BFM Bourse) - Sans conviction et sans entrain en l'absence des investisseurs américains, le marché parisien entame cette nouvelle semaine sur une légère progression de 0,22%, aidé par un nouveau rebond du compartiment bancaire. Le report sine die du sommet de l'Opep+ fait par ailleurs grimper les cours pétroliers.
Circulez, il n'y avait rien à voir -ou presque- sur ce marché parisien. Dans des volumes anémiques (de tout juste 2 milliards d'euros) en l'absence des opérateurs américains, Wall Street restant fermé ce lundi au lendemain des commémorations de la Déclaration d'indépendance du 4 juillet 1776, le CAC 40 reprend 0,22% en clôture à 6.567,54 points, après avoir lâché 1,06% au cours de la semaine écoulée.
Le marché parisien a néanmoins eu du mal à embrayer sur les (énièmes) records inscrits à Wall Street vendredi, les trois principaux indices ayant terminé la semaine à un sommet historique - le 7e consécutif pour le S&P, et son 35e depuis le début de l'année.
"Si l'optimisme ne fléchit pas à Wall Street, les autres places de la planète hésitent, partagés entre l'aspiration offerte par la hausse des indices américains et les doutes sur l'expansion du variant Delta", qui fait craindre une quatrième vague, explique Tangi Le Liboux, un stratégiste du courtier Aurel BGC. La Russie a de fait annoncé dimanche avoir enregistré un niveau de contaminations en 24 heures record depuis le 2 janvier et l'épidémie réaccélère dans de nombreuses régions, notamment en Asie où certains pays ont reconfiné tout ou partie de leur population, mais aussi dans plusieurs pays européens.
Les "minutes" de la Fed, point d'orgue de la semaine sur les marchés
Sur le front des statistiques économiques, la production de l'industrie française a reculé de 0,3% en mai par rapport à avril, et reste inférieure de 5,6% à son niveau de février 2020, avant le premier confinement, a rapporté l'Insee lundi. En Chine, la croissance de l'activité dans les services a chuté à un plus bas depuis 14 mois en juin, lestée notamment par un foyer de Covid-19 dans le sud du pays, selon l'indice d'activité des directeurs d'achat (PMI), calculé par le cabinet IHS Markit et publié par le groupe de médias Caixin. Outre l'Opep+ (voir ci-dessous), "l’autre rendez-vous important de la semaine est pris mercredi soir pour la publication des minutes de la Fed" note Vincent Boy, analyste chez IG. "Les discussions concernant la réduction des rachats d’actifs à venir sera l’élément le plus surveillé, bien que le ton sur le resserrement de la politique monétaire ne devrait que peu changer" prédit-il.Les anticipations de résultats pour le deuxième trimestre, dont les publications débuteront doucement la semaine prochaine, assurent aussi un soutien aux actions: selon les dernières données Refinitiv, les profits du Stoxx 600 devraient avoir rebondi de 104% sur un an au cours de la période avril-juin, ceux du Standard & Poor's 500 américain de 65%.
EDF recule alors que les discussions patinent à Bruxelles,
Aux valeurs, les variations sont également limitées par le manque d'actualités propres aux entreprises, même si l'on retrouve EDF en queue de palmarès du SRD (-1,7%) après les commentaires de Bruno Le Maire évoquant des discussions difficiles avec Bruxelles au sujet de la réorganisation du groupe. Lagardère rétrocède également 3,2% (plus forte chute du SBF 120) à ses gains conséquents de vendredi dernier (+6,1%). Parmi les fleurons de la cote, ce sont les valeurs bancaires qui signent les meilleures performances du jour avec des gains de 2,5% pour Société Générale, 2,2% pour BNP Paribas et 1,7% pour Crédit Agricole. Sanofi cède 1,2% après avoir annonce que son vaccin, développé en collaboration avec le britannique GSK, devrait être disponible en décembre. Le compartiment technologique a également été délaissé (-0,7% pour Atos, -0,6% pour Teleperformance).Pas plus d'animation sur le reste de la cote, où plusieurs sociétés biotechnologiques se distinguent (+8,6% pour GenSight Biologics, +7% pour Pixium Vision).
Le sommet de l'Opep+ reporté sine die, le pétrole s'envole
Les investisseurs étaient par ailleurs dans l'attente d'un dénouement à Vienne, où les négociations entre les membres de l'Opep et leurs alliés ont échoué en fin de semaine dernière, les Émirats Arabes Unis (EAU) ayant regretté dimanche que la prolongation envisagée de l'accord sur les quotas de production de pétrole ne comporte pas d'augmentation de leurs volumes, la qualifiant "d'injuste". Alors que les discussions devaient reprendre en début d'après-midi, les pays membres de l'Opep+ ne se sont finalement pas réunis, les positions des uns et des autres n'ayant pas évolué. "C'est tout le groupe contre un seul pays", avait commenté dimanche le ministre saoudien Abdelaziz ben Salmane interrogé par Bloomberg TV, tout en appelant dans une autre interview, sur la chaîne Al-Arabiya, à "un peu de rationalité et un peu de compromis". En l'absence de progrès durant le week-end, le sommet de l'Opep+ a été reporté sine die, et certains observateurs se demandent -déjà- si les dissensions entre deux traditionnels alliés (EAU et Arabie Saoudite) pourraient porter un coup fatal au cartel. Les cours pétroliers en profitent pour atteindre de nouveaux sommets annuels, le baril de Brent s'adjugeant 1,08% à 77 dollars quand celui de WTI s'échange à 76,18 dollars (+1,34%).Calme plat en revanche sur le marché des changes, où la parité eurodollar est inchangée à 1,1869 dollar.