(BFM Bourse) - Plombé par un compartiment du luxe affecté par les interrogations vis-à-vis de la reprise chinoise, le CAC 40 signe une troisième baisse consécutive, les investisseurs limitant par ailleurs les prises d'initiatives avant la publication des "minutes" de la Fed.
Ravivée par des statistiques décevantes tant du côté de la Chine que des Etats-Unis, l'aversion au risque fait son grand retour chez les investisseurs, après un début de mois d'août conquérant pour les marchés actions, notamment pour le CAC 40 qui a gagné plus de 10% entre le 20 juillet et le 13 août.
Le début de semaine résolument négatif (-0,83% lundi puis -0,28% mardi) se poursuit donc pour l'indice vedette du marché parisien, qui souffle après 4 progressions hebdomadaires consécutives en raison d'une multiplication d'éléments incitant les investisseurs à limiter les prises de risques. Les craintes autour d'un ralentissement de la vive reprise économique (notamment constatée dans les comptes semestriels) matérialisées par des indicateurs en-deçà des attentes du marché et encore alimentées par la propagation incontrôlée du variant Delta en Chine et dans certains Etats américains (Floride, Louisiane, etc.), pèsent clairement sur le moral des opérateurs. Le CAC 40 affiche ainsi un nouveau repli de 0,73% ce mercredi en clôture, à 6.770,11 points, dans un volume d'échanges qui revient progressivement à la normale (3,1 milliards d'euros ce jour).
"Jusqu'à présent, la semaine n'a pas été formidable pour les marchés européens quand bien même les pertes ont été modérées comparé aux gains de ce mois-ci", relativise Michael Hewson, analyste de CMC Markets. Le recul atteint de fait "seulement" 1,83% (ou 130 points) sur les 3 premières séances de la semaine pour le baromètre parisien, quand ce dernier en avait repris près de 450 en 3 semaines auparavant.
Outre le regain de vigueur pandémique, la situation politique en Afghanistan, le nouveau tour de vis de Pékin sur le secteur technologique chinois et les interrogations quant à la réduction progressive du soutien monétaire de la Fed alimentent également la prudence. "Tous les yeux sont bien évidemment braqués aujourd’hui vers les "minutes" de la Fed qui pourraient apporter aux investisseurs les dernières informations monétaires nécessaires avant le symposium de Jackson Hole" rappelle John Plassard, directeur des investissements chez Mirabaud. Pour rappel, les grands argentiers de la planète se réuniront fin août dans le Wyoming pour leur grand-messe annuelle, de laquelle pourrait ressortir des annonces importantes en matière de politique monétaire.
Dans l'attente de ce compte-rendu de la Fed, les indices new-yorkais évoluent de nouveau légèrement dans le rouge (-0,1% pour le S&P et le Dow Jones vers 18h), après leur repli marqué de la veille (-0,7% pour le S&P, -0,8% pour le Dow Jones, -0,9% pour le Nasdaq). "Le marché se relève d'une mauvaise performance mais ne montre guère d'entrain à repartir", constate Patrick O'Hare de Briefing.com. Wall Street ressent aussi peut-être le besoin de consolider, alors que le S&P et le Dow avaient signé, mardi en clôture, leur 5e record historique consécutif.
Le luxe plombe le CAC
Si le palmarès de l'échantillon principal révèle plus de hausses (23) que de baisses (17) ce mercredi en clôture, le CAC 40 a été tiré vers le bas par les géants du luxe, qui souffre des craintes vis-à-vis de la reprise économique chinoise, ainsi que de prises de bénéfices après avoir tous touché un pic historique lors des dernières semaines. Les "KOHL" signent ainsi leur pire performance journalière de l'année 2021. Après avoir considérablement creusé ses pertes dans l'après-midi, LVMH lâche 5,2% en clôture. Hermès (-3,8%) et Kering (-3,5%) subissent aussi de lourdes pertes, tandis que l'Oréal limite quelque peu son recul (Kering lâche 1,9%, LVMH et Hermès cèdent 1,1% et l'Oréal limite son recul à -0,5%. Ces 4 groupes jouissent d'une pondération combinée dans l'indice de près de 25% au sein de l'indice phare, après la dernière révision d'Euronext fin juin dernier. De l'autre côté, Engie (+1,7%), Veolia (+1,6%) et Vinci (+1,4%) enregistrent les meilleurs performances.Novacyt et Navya recherchés
Sur le reste de la cote, deux valeurs se détachent ce mercredi à la mi-séance. Après un parcours boursier exceptionnel en 2020, puis des lendemains difficiles, le champion franco-britannique des tests Covid Novacyt redécolle de 19%, après avoir fait état d'un bond de 50% de ses revenus sur les six premiers mois de l'exercice 2021, à plus de 100 millions d'euros.Le spécialiste des systèmes de conduite à destination des véhicules autonomes Navya prend de son côté 26% -lui aussi après un parcours tortueux en ce début d'année- après l'annonce, par son partenaire sud-coréen APAM, de la conversion de 4 ornanes (obligations remboursables en numéraire et en actions nouvelles et existantes) en près d'1,5 millions d'actions nouvelles revendues dans la foulée à d'autres sociétés à un prix supérieur à 3 euros - ce qui correspond à une prime de plus de 60% payée par l'acquéreur par rapport au cours actuel.
Au chapitre énergétique, les cours pétroliers ont bien tenté de mettre un terme à quatre séances consécutives de baisse dans la matinée, les investisseurs ayant été rassurés par la baisse des stocks de brut aux Etats-Unis lors de la semaine écoulée (ce qui constitue un signal positif pour la demande) avant de se retourner de nouveau dans l'après-midi. Peu avant 18h, le baril de Brent cède 0,3% supplémentaires 68,8 dollars. Celui de WTI recule pour sa part de 0,6% à 66 dollars tout pile. Du côté du Forex, la monnaie unique poursuit son repli face au billet vert (-0,05% à 1,1705 dollar).