(BFM Bourse) - Resté sur une impressionnante séquence de huit hausses sur les neuf dernières séances (soit +20,5% depuis le plus bas du vendredi 30 octobre), le CAC 40 faiblit quelque peu jeudi à la mi-journée, sous le coup de logiques prises de bénéfices.
Consolidation à l'œuvre sur le marché parisien, après deux semaines marquées par de solides gains qui ont ramené le CAC à un sommet depuis début mars, alors que l'espoir né de l'annonce d'un vaccin efficace contre le Covid a changé l'environnement du marché et permis aux valeurs qui avaient le plus souffert des conséquences économiques de la pandémie de reprendre quelques couleurs. Ce jeudi, les indices européens ont donc ouvert en baisse "dans le sillage d’un rattrapage des valeurs de croissance face aux valeurs "value" particulièrement recherchées depuis l'annonce de Pfizer et BioNtech lundi" souligne John Plassard, responsable des investissements chez Mirabaud. Peu avant 12h30, le CAC 40 rétrocède ainsi 0,78% mais préserve le seuil des 5.400 points, à 5.402,52 points, dans un volume d'échanges encore relativement nourri, 1,1 milliard d'euros ayant changé de mains à ce stade.
L'élan a commencé à faiblir mercredi du côté des investisseurs, qui sont revenus vers les valeurs technologiques outre-Atlantique, où le Nasdaq a nettement rebondi. Et la tendance s'est donc propagée jusqu'aux places européennes ce jeudi, alors que les investisseurs préfèrent désormais lever le pied en attendant de plus amples informations sur le vaccin.
Car dans le même temps, la situation sur le front de la pandémie apparaît toujours hors de contrôle, le Covid-19 ayant désormais fait près de 1,3 million de victimes à travers le monde, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles mercredi. Les chiffres des nouvelles contaminations ne faiblit pas, bien au contraire, l'Italie venant de devenir le dixième pays à franchir le seuil du million de cas enregistrés alors que les États-Unis ont de nouveau enregistré plus de 140.000 nouvelles contaminations sur la seule journée de mercredi.
Dans ce contexte, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde a averti que, même avec un vaccin contre le Covid-19, la reprise économique en zone euro risquait d'être "instable", dépendant du rythme de déploiement des traitements. Elle s'exprimait lors d'un forum annuel des banques centrales, qui accueille jeudi le président de la réserve fédérale américaine Jerome Powell.
Le secteur bancaire subit des prises de bénéfices
Le bal des publications trimestrielles étant désormais terminé, l'actualité sur le front des valeurs est de nouveau très calme ce jeudi matin, les mouvements observés résultant principalement de tendances sectorielles. Après avoir accumulé des gains significatifs au cours des dernières séances, les valeurs bancaires en rétrocèdent une partie et affichent les baisses les plus importantes de l'indice phare à la mi-journée (-3,4% pour Crédit Agricole, 2,8% pour BNP Paribas, -2,5% pour Société Générale). Il en va de même pour le compartiment aéronautique, avec des baisses de Safran et de 1,5% pour Airbus. LVMH cède aussi 1,6% au lendemain d'un nouveau sommet historique.En revanche, Renault gagne 1,9% après l'amélioration des prévisions annuelles de son partenaire Nissan.
Sur le reste de la cote, Ubisoft prend également 6,1% après avoir fait part d'un fort engouement des joueurs pour la dernière version, lancée mardi, de sa franchise à succès Assassin's Creed. Baptisée Valhalla, celle-ci a réuni deux fois plus de joueurs mardi que l'opus précédent, Odyssey, le jour de son lancement en octobre 2018, a fait savoir l'éditeur de jeux vidéo.
Le pétrole temporise
Les cours pétroliers refluent aussi légèrement en réaction aux déclarations de l'Agence internationale de l'Energie (AIE) selon qui "il est peu probable que la demande mondiale de brut profite du lancement d'un potentiel vaccin contre le Covid-19 avant 2021". L'Agence a également douché l'enthousiasme des investisseurs en abaissant de 400.000 barils par jour ses prévisions de demande annuelle face à la résurgence de l'épidémie, à 91,3 mbj (-8,8 mbj par rapport à 2019). Le rebond de la demande l'an prochain est désormais attendu à 5,8 mbj de plus, contre seulement 5,5 mbj dans le rapport publié il y a un mois. Mercredi, c'est l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) qui avait révisé à la baisse ses estimations de la demande mondiale pour la fin de 2020, disant s'attendre à une chute de 9,8 mbj (contre 9,5 mbj auparavant). Après avoir déjà reculé en fin de séance mercredi, le baril de Brent cède 0,32% à 43,66 dollars à 13h, quand le WTI recule de 0,36% à 41,30 dollars.Sur le Forex, la monnaie unique reprend 0,16% face au billet vert, à 1,1812 dollar.