(BFM Bourse) - Malgré une petite pause vendredi (-0,14%), le marché parisien a rebondi cette semaine tout aussi brutalement qu'il avait chuté la précédente... Alors même que le bilan du coronavirus 2019-nCov n'a fait que s'alourdir.
Les critiques quant aux tendances des investisseurs à s'emballer de façon inconsidérée dans un sens ou dans l'autre ne sont pas prêtes de s'éteindre. La semaine dernière, l'indice parisien avait chuté de 3,62% face à la propagation de l'épidémie due au coronavirus chinois, soit sa plus mauvaise performance hebdomadaire depuis l'été 2019... Et la semaine qui se termine se solde par un rebond de 3,85% (il faudrait, sans prendre en compte la fiscalité, près de huit années pour obtenir une performance équivalente sur le Livret A), soit la meilleure performance hebdomadaire depuis un an ! Vous avez dit girouette ? Ainsi malgré un petit coup de frein vendredi (-0,14%, à 6.029,75 points), les investisseurs ont largement mis de côté leurs inquiétudes cette semaine, pariant sur le fait que primo l'épidémie atteindra son pic dans un avenir relativement proche et secundo que les autorités s'attelleront à relancer l'activité le plus vite possible...
Sur le volet du coronavirus 2019-nCoV, le président chinois notamment Xi Jinping a assuré à son homologue américain Donald Trump que la Chine faisait tout ce qui était en son pouvoir pour contenir l'épidémie.
Parallèlement, les indices macro-économiques -se rapportant toutefois à une période où la crise sanitaire n'avait pas paralysé une partie de la Chine- continuent à se révéler plutôt solides, à nouveau en cette fin de semaine avec la publication du rapport sur l'emploi américain. En janvier, l'économie des Etats-Unis a créé 225.000 postes (nets des suppressions), bien davantage que ne l'attendaient les économistes à environ 164.000. La Fed est toutefois venue tempérer l'atmosphère en soulignant le risque concret et immédiat que représentait le coronavirus, de sorte que Wall Street évoluait également en léger repli à la mi-séance à New York : -0,16% pour le S&P 500 et -0,04% pour le Nasdaq, le Dow Jones plombé par ses pondérations hasardeuses reculant plus nettement (-0,6%).
L'Oréal à un sommet historique, l'automobile victime du coronavirus
Sur le front des valeurs françaises, l'actualité de vendredi a encore fait la part belle aux publications annuelles, avec notamment celle de L'Oréal. Le n°1 mondial des cosmétiques a enregistré en 2019 la plus forte croissance de ses ventes depuis 2007, notamment grâce au luxe, à l'e-commerce et à l'Asie, et terminé sur un gain de 1,1%, après avoir bondi jusqu'à près de 4% et un nouveau pic historique en matinée. Fort d'un quatrième trimestre marqué par une progression dans tous ses métiers lors de l'exercice précédent, Natixis a bondi de 5,6%.De l'autre côté du palmarès, le secteur automobile est à la peine avec des replis de 2,4% pour Peugeot et 2,9% Renault alors que le coronavirus bouscule désormais la production hors de Chine. En Corée du Sud, le plus grand centre de production automobile du monde est ainsi à l'arrêt: Hyundai y a cessé ses opérations, victime de l'épidémie qui paralyse les usines chinoises au risque de déstabiliser des chaînes de production à travers tout le globe. Sa filiale Kia a suspendu l'activité de trois usines lundi, et la branche sud-coréenne de Renault (Renault Samsung Motors) envisage de mettre son usine de Pusan à l'arrêt.
"Les entreprises sud-coréennes dépendent cruellement de la Chine pour leurs pièces détachées. Problème: il suffit d'une pièce manquante pour ne plus rien pouvoir faire", observe Cheong In-kyo, économiste à l'université sud-coréenne d'Inha. Loin de l'Asie, des répercussions sont aussi attendues. L'italo-américain Fiat Chrysler pourrait stopper la production d'une de ses usines européennes faute de composants venant de Chine, a déclaré son patron Mike Manley au Financial Times.
Technip (-3,6%, plus forte chute de l'indice phare) a subi le rebond avorté des cours de l'or noir. La Russie s'est opposée jeudi à la recommandation du comité technique de l'Opep -en réunion extraordinaire à Vienne- de baisser la production de 600.000 barils supplémentaires par jour pour enrayer la chute des cours provoquée (elle aussi) par l'épidémie de coronavirus. Le baril de Brent reculait de 0,4% à 54,71 dollars et celui de WTI lâchait 0,61% à 50,64 dollars.
Alors que le conseil d'administration d'Engie s'est prononcé contre le renouvellement du mandat de directrice générale Isabelle Kocher, sans surprise et sans que personne ne sorte grandi de l'affaire, l'action du groupe énergétique a reculé de 0,45%.
Pour terminer, sur le marché des changes la monnaie unique poursuivait son repli face au billet vert, soit -0,31% à 1,0947 dollar en fin de journée.