(BFM Bourse) - Accroché comme les autres grands indices à l'espoir de voir les parlementaires américains enfin s'accorder sur des mesures de relance, l'indice phare parisien signe sa quatrième hausse en cinq séances.
En dépit des nombreuses inconnues qui caractérisent la situation actuelle, tant sur le plan sanitaire que politique ou économique, la Bourse de Paris semble avoir surmonté le coup de mou (notamment la chute de près de 4% intervenue le 21) qui l'avait freinée pendant les dernières semaines de septembre. À l'image d'un certain président des Etats-Unis qui semble se relever du Covid de façon spectaculaire (sa logorrhée twittesque en attestant). Jeudi, le CAC 40 a ainsi bouclé sa quatrième hausse en cinq séances, clôturant à 4.911,94 points (+0,61%). Confirmant ainsi le retour dans le canal d'évolution de 4860/5160 points dont l'indice ne s'était guère écarté entre juin et septembre.
Cependant, "sans catalyseurs, les risques de renforcement de la volatilité et de phases de baisse sont accentués", prévient de son côté Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.
Avec un bémol en outre concernant les volumes d'échanges, qui sont restés assez réduits à 2,53 milliard d'euros. En d'autres termes, les opérateurs conservent une certaine circonspection face aux incertitudes susmentionnées...
Alimentant le regain d'optimisme ces dernières heures, la lecture du PV de la dernière réunion de la Réserve fédérale qui a montré un peu plus d'optimisme des responsables de la banque centrale sur la reprise économique, et la porte rouverte par Donald Trump (quelques heures après avoir annoncé geler les discussions sur un vaste plan d'aides jusqu'à l'élection présidentielle du 3 novembre) à des mesures relances ciblées. Le président des Etats-Unis a ainsi appelé le Congrès à voter rapidement une aide de 25 milliards de dollars pour les compagnies aériennes ainsi qu'un plan de 135 milliards de dollars pour les petites entreprises
Autre nouvelle encourageante, le laboratoire pharmaceutique américain Eli Lilly a annoncé mercredi qu'il avait déposé une demande d'autorisation en urgence pour un traitement aux anticorps de synthèse contre le Covid-19 - Donald Trump s'est d'ailleurs fait le champion du labo américain.
Dans ce contexte, Wall Street optait pour une progression prudente jeudi au moment de la clôture européenne, soit +0,14% pour le Dow Jones, +0,53% pour le S&P 500 et +0,46% s'agissant du Nasdaq Composite.
La tech' et les foncières recherchées
En l'absence d'actualités majeures sur le front des valeurs, ce sont les actions du secteur informatique qui ont joué les locomotives au sein de l'indice phare (+5,3% pour Capgemini, +2,6% pour Atos, +2,4% pour Dassault Systèmes). Hors du CAC, Sopra Steria (+4,4%) a aussi nettement grimpé.
Le rebond du marché parisien a également offert un bol d'air aux valeurs les plus sanctionnées depuis le début de l'année, à l'image des foncières (+4,25% pour URW, +5,6% pour Klépierre, +2,7% pour Covivio ou encore +1,2% pour Gecina).
Parmi les (rares) baisses du jour, le luxe est resté à la traîne avec-0,9% pour LVMH et on retrouve les valeurs du luxe avec des replis compris entre -0,4% pour Hermès et -1,1% pour Kering.
Parmi les plus petites valeurs, Voluntis a de nouveau joué les vedettes, le titre du spécialiste des thérapies digitales s'envolant de 64% au lendemain de l'annonce de l'obtention d'un nouveau brevet par le United States Patent and Trademark Office (USPTO) portant sur le moteur algorithmique de la plateforme Theraxium et les procédés associés développés par le groupe pour concevoir des algorithmes d'aide à la décision pour les patients et d'auto-gestion de leur traitement. Novacyt a poursuivi son incroyable rallye boursier depuis le début de l'année avec un gain de 13,4% qui porte sa progression à près de 5.000% (!) depuis le 1er janvier. Enfin, Global Bioenergies avance ses pions dans les carburants aéronautiques et s'est adjugé 13,8%.
Le pétrole repart de l'avant
Le marché pétrolier reste soutenu par les baisses de production liées à la grève en Norvège et surtout par l'arrivée de l'ouragan Delta sur le golfe du Mexique, qui conduit à l'évacuation de près de 200 installations. Ce facteur l'emporte sur les inquiétudes pour la demande, pourtant mises en évidence mercredi par les chiffres hebdomadaires de l'Energy Information Administration (EIA) sur les stocks de brut. En fin de journée, le baril de Brent reprenait ainsi 2,02% à 42,84 dollars quand celui de WTI gagnait 2,03% à 40,76 dollars.
Du côté des devises, le billet vert résiste face à la monnaie unique, qui lâchait un petit 0,09% à 1,1756 dollar.