(BFM Bourse) - Le marché parisien perd encore du terrain au lendemain de sa 2e plus forte chute de 2021 (-2,43%), le rebond peinant à se matérialiser alors que les investisseurs digèrent encore un flot de mauvaises nouvelles sur les fronts économique, sanitaire et géopolitique.
Du rouge, du rouge et encore du rouge cette semaine pour le marché parisien, qui met brutalement un terme à la séquence haussière exceptionnelle (16 progressions en 19 séances) qui l'avait ramené à moins de 30 points de son record absolu en fin de semaine dernière. Après une ouverture en légère hausse ce matin, à mettre sur le compte "d’un rebond technique des marchés américains après l’intervention de la fameuse "main magique" (entendre les algorithmes qui achètent toutes les consolidations de marché) malgré la publication de "minutes" de la Fed pour le moins confuses la veille" selon le directeur des investissements chez Mirabaud John Plassard, le CAC 40 a rapidement replongé en territoire négatif. À 12h15, le baromètre de la cote tricolore cède 0,31% à 6.585,57 points, ce qui porte son recul hebdomadaire à -4,5% à ce stade, soit sa pire performance sur une semaine depuis celle bouclée le 25 septembre dernier (-4,99%).
Comme lors du plongeon de la veille (-2,43%) -sur fond de craintes de voir la Fed réduire son soutien aux marchés d'ici la fin de l'année, le volume de transactions s'étoffe nettement (plus d'un milliard d'euros à 12h20 au sein du CAC), signe que le creux estival touche à sa fin.
"Les conditions générales pour le marché boursier se sont considérablement détériorées ces derniers jours", constate Jochen Stanzl, de CMC Markets. "Le compte rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale ne contenait pas vraiment de nouvelles informations, mais il semble avoir ouvert les yeux des investisseurs sur l'approvisionnement ininterrompu des marchés en liquidités", étaye-t-il.
Timide rebond des géants du luxe
Après avoir subi jeudi leur plus lourde chute depuis le début de l'année (-9,5% pour Kering et -6,2% pour LVMH notamment), les poids lourds tricolores du luxe ne rebondissent que très modérément, toujours affectées par les déclarations du président Xi Jinping exhortant ses riches compatriotes à œuvrer davantage à "la prospérité commune", ce qui pourrait se traduire par un ralentissement de la croissance chinoise. LVMH et Kering reprennent respectivement 0,4% et 0,3% vers 12h30, quand Hermès et L'Oréal affichent encore de petites baisses.Vivendi domine le palmarès de l'indice phare (+1,4%) sans actualité particulière, tandis que Renault (-2,7%) clôt la marche, affecté par la nette réduction de la production du géant japonais Toyota face à la pénurie de composants électroniques, et alors que Volkswagen pourrait également réduire la voilure prochainement.
Sur le reste de la cote, AB Science décolle de 8,1% après avoir dévoilé de nouvelles données confirmant le bénéfice potentiel du masitinib dans le traitement de la sclérose latérale amyotrophique (SLA).
Au chapitre énergétique, les cours pétroliers continuent de glisser vendredi, après déjà six séances consécutives de baisse dont une lourde chute jeudi, secoués par les menaces qui planent sur la future demande de brut alors que le variant Delta continue de se propager. Les barils de Brent et de WTI, qui cèdent chacun 0,7% vers 12h40, respectivement à 66 et 63,1 dollars, sont ainsi en passe de signer leur pire performance hebdomadaire depuis mai dernier. Peu de changement sur l'eurodollar (+0,04% à 1,1684) à la mi-journée.