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CAC 40

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Cac 40 : Le CAC 40 abandonne plus de 10% sur la semaine, sa plus mauvaise performance depuis mars 2020

vendredi 4 mars 2022 à 17h35
Le CAC a perdu 4,96% ce vendredi

(BFM Bourse) - Au lendemain d'un recul de 1,84%, la chute de la Bourse de Paris s'est accélérée vendredi, le CAC 40 perdant 4,97% supplémentaires, sa plus forte chute journalière depuis le 18 mars 2020, face à l'intensification de la guerre en Ukraine et des répercussions sur l'économie mondiale.

La chute commence à devenir vertigineuse et il faut désormais sensiblement dézoomer pour constater à quel niveau redescend l'indice phare du marché parisien séance après séance. Après avoir cédé 1,84% jeudi, à un creux depuis fin juillet dernier, le CAC 40 dévisse de 4,97% ce vendredi, à 6.061,77 points, un niveau inédit depuis le 29 mars 2021, soit presque un an.

Sur l'ensemble de la semaine, démarrée par un reflux de 3,94%, le baromètre de la Bourse de Paris plonge de 10,23%, sa plus mauvaise performance hebdomadaire depuis mars 2020 - période d'apparition des premières restrictions liées au Covid.

Le CAC 40, ainsi que l'ensemble des places boursières européennes (-4,4% pour le Dax à Francfort et -3,2% pour le "Footsie" à Londres ce vendredi) et dans une moindre mesure les indices new-yorkais, subissent la détermination de fer affichée par Vladimir Poutine. Il semble en effet désormais clair que le Kremlin veut accélérer la prise de contrôle de l'Ukraine, sans considération pour le coût humain et économique. "Vu la violence de l’intervention, les pertes humaines, l’exode que cette guerre provoque, on voit mal comment la Russie va pouvoir, sur la durée, assurer le calme dans le pays avec l’animosité que le pouvoir russe est en train de créer dans une population meurtrie".

E"n outre, les sanctions économiques que subit d’ores et déjà la Russie vont assurément commencer à peser sur sa population comme jamais dans le passé, potentiellement déstabilisant le pouvoir au Kremlin", observe Sebastian Paris Horvitz, directeur de la recherche chez La Banque Postale Asset Management. "Quoi qu’il en soit, à très court terme, les incertitudes sur l’approvisionnement en énergie de l’économie mondiale et dans d’autres matières premières dans lesquelles la Russie joue un rôle important, continuent de générer une grande inquiétude et rendent difficile le retour au calme sur les marchés".

Les tensions que la guerre crée sur les matières premières alimente les craintes d’un affaiblissement plus important que ce qui était anticipé de l’économie mondiale, ce qui commence à entraîner des révisions en baisse des projections de croissance. Outre la Russie, l’Europe apparaît la la région la plus vulnérable en raison des les contraintes dans son approvisionnement en énergie.

Si l'impact du conflit sur la croissance du PIB est encore difficile à cerner, la majorité des économistes s'accorde à dire qu'il devrait pousser l'inflation en hausse. "Allianz et plusieurs grandes banques internationales prévoient que l'inflation pourrait augmenter d'un point de pourcentage sur l'année en cours du seul fait de la guerre et de ses conséquences", note William Gerlach, responsable du spécialiste des paiements internationaux iBanFirst pour le marché français. Le rebond de l'inflation est lié à la flambée du cours du baril de pétrole, à l'engorgement croissant du commerce international et perturbation des chaînes d'approvisionnement (des usines allemandes sont déjà à l'arrêt en raison d'un manque d'approvisionnement depuis l'Ukraine) et au rebond du prix des matières premières agricoles, explique-t-il (la tonne de blé a augmenté de près de 30% en l'espace de cinq jours, par exemple).

Dans ce cadre, la Banque Centrale Européenne se trouve confrontée au risque de stagflation, soit une croissance faible accompagnée d'une inflation élevée. "Nous ne serions pas surpris que l'inflation en zone euro atteigne un point haut proche de 7% cette année. Dans ces conditions, la question n'est plus de savoir si l'inflation est temporaire ou pas. Il faut simplement agir", ajoute Willam Gerlach. "Contrairement au consensus qui prévoit que la guerre en Ukraine va repousser la première hausse des taux par la BCE à 2023, nous prévoyons qu'elle puisse survenir dès le quatrième trimestre 2022".

Société Générale et Alstom s'effondrent

Le palmarès des valeurs est sans surprise à l’image des indices de références : rouge vif. Au sein du CAC, seul Thales échappe (de nouveau) à la purge, l’armement ayant la cote en temps de guerre. En dehors du groupe d’électronique et de défense, les 39 autres valeurs de l’échantillon principal affiche un recul d’au moins 1,4% (Eurofins) et jusqu’à 10% pour Société Générale, exposé à la Russie. Tout comme Alstom, qui lâche encore 9% et tombe à un plancher depuis 2016, à tout juste 7 milliards d’euros de valorisation (-39% depuis le 1er janvier).

La débâcle n’épargne pas grand monde, et Veolia (-8,3%), Worldline (-8,3%), ArcelorMittal (-8,1%), URW (-7,6%), Stellantis (-7,6%), Kering (-7,6%), Airbus (-7,5%) ou encore Crédit Agricole (-7,3%), pour ne citer qu’eux, affichent aussi des pertes considérables.

Pire, sur les 128 valeurs de la cote éligibles au SRD, trois seulement affichent une variation positive à la clôture de ce vendredi (+2,5% pour Schlumberger et +1,3% pour Tarkett, le dernier étant donc Thales). Dans l’autre sens, le fournisseur de matériel électrique Rexel (-11,6%), le spécialiste de l’assurance-crédit Coface (-11,2%) ou le géant de la publicité extérieure JCDecaux (-9,6%) dévissent sans actualité particulière.

Dans l’actualité propre aux entreprises justement, Dassault Aviation a dévoilé des comptes annuels en net rebond, assortis de prises de commandes exceptionnelles de 100 appareils en 2021, avec de nouvelles méga-commandes dans les tuyaux. Le titre limite son repli à 0,7%. Le poids lourd des légumes Bonduelle a de son côté fait part de résultats semestriels stables sur un an, et confirme ses objectifs annuels malgré l’incertitude sur l’évolution de ses activités en Russie. Parmi les plus petites valeurs, le spécialiste des véhicules autonomes Navya a grappillé 0,4% à l'annonce d'un marché attribué par la régie des transports urbains de Jacksonville, en Floride, à son partenaire local Beep.

Le pétrole reste sur sa lancée, l'euro à un creux de deux ans face au dollar

Après avoir temporisé dans la matinée sur fond de possible accord sur le nucléaire iranien, les cours pétroliers repartent à la hausse ce vendredi après-midi face aux craintes de ruptures d'approvisionnements en provenance de la Russie, alors que les sanctions à l'égard de Moscou ne cessent d'être renforcées. Vers 18h30, le baril de Brent gagnait 2,8% à 113,6 dollars.

Sur le marché des changes enfin, la monnaie unique continuait de se déprécier face au billet vert, dont la valeur refuge prend tout son sens alors que la devise européenne subit sa proximité avec le conflit armé en Ukraine. L'euro perdait ainsi 1,32% face au billet vert à 1,0922 dollar, franchissant à la baisse le seuil des 1,10 dollar pour la première fois depuis mai 2020. Le dollar a accru ses gains après la publication de chiffres du chômage meilleurs que prévu aux Etats-Unis, qui pourraient conforter la Fed dans sa volonté de relever les taux.

Quentin Soubranne - ©2025 BFM Bourse
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