(BFM Bourse) - L'indice parisien a perdu 1,3% ce vendredi, lesté par les reculs des banques elles-mêmes pénalisées par l'onde de choc provoquée par l'établissement californien SVB, en difficulté financière. Les investisseurs ont aussi dû décrypter des chiffres de l'emploi américain compliqués à analyser.
Le CAC 40 a fini la semaine sur une mauvaise note. L'indice phare de la Bourse de Paris, a abandonné 1,3% à 7.220,67 points à la clôture de ce vendredi. Cette séance suffit presque à elle seule à faire chuter l'indice de 1,73% sur l'ensemble de la semaine.
Un petit vent de panique a soufflé sur le secteur bancaire, à la suite des déboires de la banque américaine Silicon Valley Bank (SBV).
Cet établissement a dû vendre 21 milliards de dollars de titres financiers dans la précipitation, essuyant une perte de 1,8 milliard de dollars. Sa maison-mère, SVB Financial Group a grippé les investisseurs en annonçant une augmentation de capital de 2,25 milliards de dollars. Cette banque tente de s'offrir de l'oxygène alors qu'elle est pénalisée par des retraits de ses clients – en grande partie des entreprises technologiques – qui eux mêmes sont fragilisés par la remontée des taux d'intérêts sur les marchés.
Son action a dévissé de 60% jeudi et est désormais suspendue à Wall Street. Selon CNBC, la banque serait en discussions avec des établissements plus grands pour trouver un repreneur, après avoir échoué à mener à bien son augmentation de capital.
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Un risque à relativiser
A la suite de ces annonces, les banques se sont retrouvées sous pression, le marché redoutant que la panique bancaire frappant SVB se propage à d'autres établissements. Société Générale a perdu 4,5% et BNP Paribas 3,8%, plombant ainsi le CAC 40. Les autres banques européennes ont aussi souffert, Deutsche Bank abandonnant à Francfort 4,7%, à titre d'exemple.
"En fin de compte, nous assistons aujourd'hui à une réaction très défensive à une série d'événements qui ont laissé les investisseurs avec beaucoup plus de questions que de réponses et qui font craindre d'autres effets d'entraînement dans le secteur financier. On peut comprendre cette réaction, mais on ne sait pas encore combien de temps elle durera et si elle s'aggravera", juge Craig Erlam d'Oanda.
Néanmoins, les analystes d'Exane BNP Paribas estiment peu probable un scénario catastrophe. "Il n'y a pas de problème systémique et il ne devrait donc pas y avoir de contagion ou de répercussion sur les banques européennes", ont-ils jugé, cités par Reuters.
Sur Twitter, l'économiste Mohamed El-Erian, économiste et conseiller de l'assureur Allianz, a estimé que "le risque de contagion et la menace systémique [pouvait] être facilement contenu par une gestion prudente des bilans".
Casino en forte baisse
Les investisseurs ont aussi dû décrypter des chiffres de l'emploi américain de février peu évidents à analyser. Les créations de postes, au nombre de 311.000, ont été nettement supérieures aux attentes mais le taux de chômage est remonté à 3,6% contre 3,4% en janvier.
"En conséquence, il semble que le débat" entre une hausse de taux de 50 points de base (0,5 point de pourcentage) et de 25 points de base pour la prochaine réunion de la Réserve fédérale américaine "dépendra de l'indice des prix à la consommation [la mesure de l'inflation, NDLR] de février, qui doit être publié mardi prochain", considère Capital Economics.
Du côté des valeurs, en dehors des banques, Casino a perdu 5,6% après avoir publié des résultats financiers annuels nettement dégradés. Legrand a reculé de 3,7% pénalisé par un abaissement de recommandation de "surpondérer" à "neutre".
Sur les autres marchés, l'euro gagne 0,8% face au dollar à 1,0588 dollar, la monnaie américaine accusant un accès de faiblesse après l'emploi américain. Les cours du pétrole gagnent du terrain. Le contrat sur le Brent de mer du Nord pour livraison en mai s'adjuge 1% à 82,42 dollars le baril tandis que le WTI coté à New York pour avril prend 1% à 76,51 dollars le baril.