(BFM Bourse) - Après deux séances consécutives dans le vert, le CAC 40 reperd près de 0,9% vendredi à la mi-séance. Il faut dire que le flot de publications continue de charrier son lot d'abandons d'objectifs et de révisions en baisse à cause de la crise sanitaire. Et ce ne sont pas seulement les résultats des entreprises cotées qui sont affectés, mais aussi parfois dramatiquement la vie de leurs collaborateurs et dirigeants.
L'atmosphère est loin d'être gaie en cette fin de semaine sur le marché parisien, alors que s'éloignent certains espoirs du côté d'éventuels traitements du coronavirus (la molécule très attendue de Gilead n'aurait pas tenu ses promesses lors d'un essai mené en Chine), que les données macro-économiques apportent plus souvent de mauvaises surprises que d'instants de répit et tandis que le quotidien des entreprises cotées ne semble fait que de difficultés et parfois de drames. Si le décès du -jeune- patron de Nexity n'éclipse évidemment pas celui des près de 200.000 autres personnes emportées par le coronavirus dans le monde, la mort annoncée ce matin par l'entreprise de son directeur général Jean-Philippe Ruggieri résonne tout de même comme un rappel que le risque du Covid-19 est plus que jamais présent.
Dans ce contexte, le CAC 40 affiche vers 12h30 un repli de 0,84% à 4.413,54 points, dans un volume toujours très limité de 640 millions d'euros. Après s'être vivement repris durant la deuxième quinzaine de mars, l'indice parisien évolue depuis grosso modo dans un canal de 4350-4550 points, entre dégâts de la crise et espoirs de voir les décideurs politiques et économiques faire tout pour protéger les ménages quitte à malmener les finances publiques...
Sur ce volet, les Etats-Unis semblent cependant nettement plus volontaristes. Le Congrès américain a approuvé jeudi soir un nouveau plan de soutien de près de 500 milliards de dollars pour contrer les conséquences économiques de l'épidémie de coronavirus. En Europe, le principe d'un fonds d'urgence a été accepté lors du conseil européen, mais les modalités sont encore loin d'être réglées, et la question d'un financement commun progresse difficilement (oui, c'est un euphémisme).
Valeo et Worldline en forme
Pour en venir aux valeurs, comme toujours certains s'en sortent mieux que d'autres après une nouvelle salve de résultats trimestriels. Valeo se distingue (+5,7%) après l'annonce d'une baisse de 8% du chiffre d'affaires au premier trimestre, les investisseurs appréciant surtout que l'équipementier automobile communique un horizon pour une reprise (progressive) de l'activité des constructeurs. Au sein du CAC 40 c'est Worldline qui s'en sort le mieux (+3%) alors que le spécialiste des services de paiement pense être globalement en mesure de maintenir cette année son activité au niveau de 2019. Initialement en hausse, Casino évolue proche de l'équilibre à la mi-journée, tandis que le distributeur a vu ses ventes bondir pendant le confinement, la prise des repas à domicile dopant les achats alimentaires.
Vinci (+0,4%) accuse un repli de 3,3% du chiffre d'affaires trimestriels, et a pris des mesures drastiques pour réduire les coûts et les investissements. Là aussi c'est l'effort pour apporter de la visibilité sur la reprise des chantiers (progressivement d'ici la fin du mois qui est apprécié). En revanche, la question sensible du dividende semble toujours en suspens, le groupe n'ayant pas donné d'indication à cet endroit, tandis que la date de son assemblée générale reste à préciser.
En revanche Sanofi (-0,4%), Air Liquide (-0,2%) et surtout Saint Gobain (-3,2%) se négocient à la baisse, comme Orpea (-3,6%) ou Bureau Veritas (-3,8%).
Du côté des devises, l'euro se reprend péniblement à 1,0784 dollar (+0,06%). Les cours du pétrole conservent le terrain repris depuis deux séances, voire avancent encore un peu : +0,91% à 16,65 dollars pour le contrat WTI et +1,21% à 25,09 dollars pour le Brent.