(BFM Bourse) - Après deux séances en repli significatif, le marché parisien reprend de la hauteur mardi dans le sillage du redressement de Wall Street lundi soir. Mais l'arrêt rendu en fin de matinée par la cour constitutionnelle allemande à l'encontre du programme de rachats d'actifs de la Banque Centrale Européenne a quelque peu limité les gains par rapport au début de séance.
Un rebond en partie contrarié. Vers 12h15, le marché parisien enregistre une avance de 1,44% à 4441,46 points, emboîtant le pas de Wall Street. La Bourse de New York s'est en effet retournée à la hausse lundi, après la clôture du Vieux continent, grâce à un redressement des cours du pétrole.
L'embellie se confirme d'ailleurs sur les principales références mondiales de brut. Le contrat à terme sur le baril texan WTI gagne 9,61% à 22,35 dollars -depuis la mi-avril, le cours n'avait plus dépassé 20 dollars- et celui sur le Brent européen 7,46% à 29,23 dollars, les opérateurs pariant sur le retour de la demande avec le déconfinement graduel.
Toutefois, par rapport à une progression de 2,6% en début de séance, la hausse du CAC 40 s'est clairement ralentie après l'annonce par la cour constitutionnelle allemande d'une décision susceptible de remettre en cause la participation de la Bundesbank au programme de rachats d'actifs de la Banque Centrale Européenne.
En termes peu amènes, la plus haute juridiction allemande, saisie par plusieurs requérants eurosceptiques, ordonne au conseil des gouverneurs de la BCE de démontrer "de façon compréhensible et substantielle" qu'il n'a pas outrepassé les traités européens dans le cadre du programme lancé sous Mario Draghi (pourtant validé par la cour de justice européenne), faute de quoi l'Allemagne ne devrait plus y participer. Les implications concrètes de cet arrêt -qui ne vise pas le programme de 750 milliards d'euros d'aide d'urgence contre la pandémie (PEPP) annoncé mi-mars- sont encore peu claires.
Dans l'après-midi, les investisseurs prendront connaissance de nouveaux indicateurs relatifs à la santé de l'économie américaine, à savoir le déficit commercial de mars et l'indice ISM non manufacturier d'avril, attendu inévitablement en forte baisse.
Sur le marché parisien, l'action Total se distingue en hausse de 5,5% après une publication trimestrielle démontrant la résistance des finances du groupe, également soutenues par le rebond des cours pétroliers.
BNP Paribas progresse pour sa part de 3% après avoir fait état d'un bénéfice de 1,282 milliard d'euros au titre du premier trimestre, en baisse 33,2% en données totales, mais en progression de 6,7% hors impacts majeurs de la crise sanitaire.
Dans le sillage de leurs comptes respectivement trimestriels et semestriels, EssilorLuxottica et Elior progressent de 1,5% et 1%.
Parmi les plus petites valeurs, PAT progresse de 8% après une nouvelle étape dans le partenariat entre la petite société nancéienne et le groupe suisse Clariant.
À la baisse, l'action Lagardère chute de près de 4% alors que l'assemble générale du groupe, maintenue ce mardi à huis clos malgré l'opposition d'Amber Capital, a rejeté l'intégralité des résolutions présentées par le fonds, premier actionnaire du groupe dirigé par Arnaud Lagardère.