(BFM Bourse) - Après avoir perdu jusqu'à -1,7% en séance, le CAC 40 a clôturé vendredi sur une hausse symbolique lui permettant d'engranger un solide gain hebdomadaire de 5,75%. En dépit des craintes des retombées économiques du conflit en Ukraine et des sanctions à l'encontre de la Russie, il s'agit de la deuxième semaine de rebond d'affilée.
La volatilité est restée forte ce vendredi 18 mars sur le marché parisien, comme on pouvait s'y attendre en cette première séance des "quatre sorcières" de 2022, conséquence habituelle d'un flux d'ordres liés aux arbitrages des investisseurs entre différents produits dérivés et leurs sous-jacents à l'échéance simultanée de quatre types d'instruments (options sur indices, options sur actions, contrats à terme ou "futures" indices et sur actions également), conjonction se produisant une fois par trimestre. Presque stable à l'ouverture, l'indice phare a cédé jusqu'à 1,7% en séance - mais la deuxième partie de journée a permis de remonter la pente pour clôturer sur un gain de 0,12% à 6.620,24 points.
Sur l'ensemble de la semaine, le principal baromètre du marché parisien progresse ainsi de 5,75%, après déjà 3,28% la semaine précédente. En l'absence de progrès des négociations entre l'Ukraine et la Russie, et au contraire le durcissement des condamnations occidentales à l'encontre de Vladimir Poutine, désormais ouvertement accusé de crimes de guerre par les Etats-Unis, cet optimisme peut apparaître déroutant, mais pas forcément durable.
Dans la mesure où la capacité de la Russie de prolonger son offensive dépend en partie du soutien que lui apportera ou non la Chine, les déclarations officielles à l'issue d'une rencontre entre le président Biden et homologue chinois Xi Jinping ont toutefois plutôt rassuré, les autorités chinoises apparaissant soutenir une solution négociée au conflit.
Montagnes russes pour le pétrole
Du côté du pétrole, parler de volatilité exacerbée ne rend pas pleinement compte des girations exacerbées des cours des principales référence de brut. Après un plus haut depuis 2008 à près de 140 dollars atteint sur le future Brent le 7 mars, au moment où les Etats-Unis évoquaient des discussions avancées avec l'Europe en vue d'interdire les exportations de brut russe, les cours ont violemment corrigé, perdant pratiquement 30% en une semaine. Jeudi, la flambée a repris (+8,8% sur la journée) et semblait se poursuivre en tout début de matinée avec un retour à près de 110 dollars, mais la hausse s'est quasi évaporée ( en fin de journée 107,12 dollars, +0,45%).
Au sein du CAC, Eurofins a fait la course en tête (+3,7%), suivi d'un rebond des valeurs technologiques comme STMicro (+2,9%), Dassault Systèmes (+2,7%) Capgemini (+2,25%) ou Worldline (+1,8%) dans le sillage d'un rebond notable du Nasdaq Composite. Les valeurs cycliques russo-sensibles sont globalement restées sanctionnées (Renault -0,4% et Société Générale -1,7%).
Hors de l'indice phare, EDF a finalement grimpé de 1,65% après l'annonce sans surprise d'une augmentation de capital qui sera principalement couverte par l'Etat français, actionnaire à 83%, tandis que l'hypothèse d'un retrait de la cote est de plus en plus évoquée. Les coquets résultats du distributeur de matériaux de construction Samse (+4,75%) ont été bien accueillis, comme ceux de Bénéteau (+2,9%). Toujours très volatil, Europlasma a pris 3% à la suite de la signature d'un contrat-cadre avec un spécialiste suisse de la collecte des déchets pour traiter des déchets amiantés, sa filiale Inertam disposant d'une technologie rare pour ce faire.
Sur le marché des changes l'euro perdait 0,33% à 1,1057 dollar. Relativement stable depuis quelques jours le bitcoin retrouvait de l'allant en hausse de près de 2% à 41.504 dollars.