(BFM Bourse) - En partie favorisé par la baisse de l'euro, le CAC 40 résiste relativement bien à la nouvelle dégradation subie hier soir par les indices américains.
Après plus de 1% de baisse à l'ouverture, le CAC 40 reprend un peu de hauteur à la mi-journée, ne cédant plus que 0,05% vers 12h30 à 4799,86 points, dans un volume d'échanges de 845 millions d'euros.
Si le nouveau repli prononcé du côté de Wall Street (-1,9% pour le Dow en clôture, -2,4% pour le S&P 500 et même -3% pour le Nasdaq) mercredi soir a pesé en début de séance, une poignée d'indicateurs macro-économiques sont venus peu à peu détendre l'atmosphère pour les marchés européens: nouvelle légère amélioration du climat des affaires en France, l'indice équivalent concernant l'Allemagne progressant pour sa part un peu plus vigoureusement, et enfin la révision en hausse des projections de S&P Ratings à l'égard de la croissance en zone euro cette année et la suivante.
Néanmoins, l'accumulation des facteurs de risque reste bien présente à l'esprit des investisseurs, même du côté des Etats-Unis où l'optimisme est habituellement davantage chevillé au corps. Les contrats à terme signalent encore une ouverture très hésitante à Wall Street dans l'après midi, dans l'attente notamment de la publication du nombre d'inscriptions au chômage pour la semaine close le 18 septembre. Après le rebond inattendu du marché du travail cet été, le redressement est beaucoup plus lent depuis quelques semaines (alors que la courbe des cas de coronavirus tend elle à accélérer).
À noter par ailleurs que l'euro poursuit sa correction sur le marché des changes, reculant encore de 0,15% à 1,1644 dollar, un facteur qui toutes choses égales par ailleurs tend à favoriser la performance des indices du vieux continent.
Au sein des valeurs parisiennes, le feuilleton Suez / Veolia s'enrichit d'un nouvel épisode avec la mise en place par Suez d'une fondation de droit néerlandais (Stichting) destinée à accueillir sa branche Eau France - une tentative pour la soustraire à la convoitise de son concurrent. Déjà tentée lors de précédentes OPA hostiles (Arcelor face à Mittal), la manœuvre est qualifiée d'"un peu pitoyable" par le PDG de Veolia Antoine Frérot, invité ce jeudi de Good Morning Business. Équivalent à une forme de pilule empoisonnée, l'annonce pèse d'ailleurs nettement sur le cours de Suez (proche de -4%). Veolia recule de 1,2% et Engie de 0,8%.
Toujours confronté à un bouleversement du marché aérien dans un monde pandémique, Airbus cède 1,8% alors que Delta Air Lines discuterait du report de la livraison d'une quarantaine d'appareils.
La publication des résultats semestriels de Guerbet est fraîchement accueillie (-2,3%) et celle de Solutions 30 plus encore (-5%).
La bonne, voire l'excellente nouvelle du jour est à mettre à l'actif de Trigano. L'action du numéro 1 européen du camping-car bondit de 11,7% après des résultats unanimement salués par les analystes. Perçu comme une "bulle sanitaire mobile", le camping-car suscite aujourd’hui un intérêt sans précédent, observe Trigano, qui peine à produire suffisamment pour répondre à une demande inédite.
Déjà favorablement orienté la veille en séance après ses résultats, avant de finir étonnamment dans le rouge, Orpea tente une nouvelle accélération (+3,4%).
La tendance est marginalement positive pour ce qui est de l'or noir, avec un baril de Brent à 42,31 dollars (+0,12%) et une stabilité à 39,93 dollars du WTI texan.