(BFM Bourse) - Ragaillardi par le discours conciliant de Jerome Powell et par le rebond des indices new-yorkais, le CAC 40 met un terme à quatre séances consécutives de recul.
Resté sur une séquence baissière de quatre séances au cours desquels il a lâché près de 6%, le marché parisien revient nettement dans le vert mercredi, rasséréné par le retour à meilleure fortune des géants technologiques américains qui a permis un rebond des principaux indices new-yorkais mardi. "Ragaillardi par le discours "dovish" (conciliant) de Jerome Powell lors de son audition devant la Commission des services financiers de la Chambre des représentants américains" -auprès de qui le patron de la Fed a réitéré l'engagement de l'institution à soutenir l'économie américaine "aussi longtemps que nécessaire", le CAC a donc ouvert en nette hausse (+1,1%) comme anticipé par le responsable des investissements chez Mirbaud John Plassard, avant d'accroître ses gains au cours de la matinée. À 12h50, l'indice phare de la cote parisienne affiche ainsi une progression de 1,80% à 4.858,71 points, dans un volume de transactions moyen, tout juste inférieur à 900 millions d'euros.
La Bourse de Paris profite donc du rebond observé à Wall Street, où le Nasdaq a notamment repris 1,7%, porté par un bond de 5,7% d'Amazon sur fond de relèvement de recommandation. Outre le discours du patron de la Fed, le marché new-yorkais a également été aidé par l'accord budgétaire approuvé par la Chambre américaine des représentants pour éviter le "shutdown", à savoir l'assèchement des financements gouvernementaux, à compter du 30 septembre.
"Il n'y a pas fort enthousiasme" à l'idée d'effacer la majorité des pertes concédées lundi, où le CAC avait chuté de 3,74%, nuance néanmoins Tangi Le Liboux, analyste du courtier Aurel BGC. D'autant plus que les baromètres d'activité du secteur privé ont rechuté en septembre en France. L'indice flash composite de l'activité globale s'est replié à 48,5 points, contre 51,6 points en août, un chiffre en dessous de 50 indiquant une contraction de l'activité. C'est le signe de "nouvelles perturbations relatives à la pandémie de Covid-19", précise le cabinet IHS Markit qui calcule ce baromètre, jusqu'ici sur une série de quatre hausses consécutives.
Ce rebond intervient en outre dans un contexte sanitaire toujours préoccupant qui continue de peser sur le moral des opérateurs. Des confinements locaux et partiels ont d'ailleurs (re)commencé dans des régions en Espagne ou au Royaume-Uni, et le Premier ministre anglais Boris Johnson a présenté mardi de nouvelles mesures de restriction qui incluent la fermeture des pubs et des restaurants dès 22h. Face à cela, "la perception croissante du marché est que les banques centrales ont déjà fait leur maximum et qu'en cas de crise sanitaire plus aiguë, on voit mal quel levier pourrait être actionné pour soutenir l'activité économique" s'inquiètent les économistes de Saxo Banque.
Les 40 valeurs du CAC dans le vert
En dépit de ces craintes persistantes, l'intégralité des valeurs de l'échantillon principal évoluent dans le vert à la mi-journée mercredi, le palmarès étant dominé par les valeurs ayant le plus souffert depuis une semaine. En premier lieu les secteurs automobile (+5,2% pour Renault, +4,1% pour Peugeot), touristique (+4,6% pour Accor) et aéronautique (+3,4% pour Airbus, +2,6% pour Thales). Les valeurs "tech" profitent également du rebond de leurs consœurs américaines, avec notamment des gains de 2,6% pour Atos et de 2,5% pour STMicro.Au-delà de ce rebond généralisé, l'actualité des entreprises reste morne, alors que le marché se trouve dans un entre-deux - les grands rendez-vous de politique monétaire sont terminés et la nouvelle saison de résultats trimestriels ne débutera que d'ici deux semaines.
Le bras de fer continue entre Suez (+1,3%) et Veolia (+1,7%) sur la tentative de rachat du premier par le second. Suez dénonce "la casse sociale" que représenterait l'opération de son point de vue, en entraînant le licenciement de 10.000 personnes dans le monde, un chiffre que conteste Veolia qui se dit prêt, par ailleurs, à discuter avec Engie sur son offre, y compris le prix.
Le numéro deux français du secteur des maisons de retraite et des cliniques privées Orpea grignote 1,3% après la publication de ses résultats et l'annonce de l'acquisition de 50% du quatrième exploitant national de maisons de retraite en Irlande, Brindley Healthcare.
Les cours pétroliers évoluent sans direction, malgré les craintes persistantes sur la demande et l'annonce par l'American Petroleum Institute d'une hausse inattendue des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière. Pour rappel, sur les stocks, ce sont les chiffres hebdomadaires (publiés le mercredi) de l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA) qui font foi. À 13h20, le baril de Brent grappille 0,26% à 41,83 dollars et celui de WTI affiche une variation anecdotique (+0,05% à 39,82 dollars).
Sur le Forex, la monnaie unique reste pénalisée par la perspective d'une deuxième vague épidémique sur le Vieux continent et ne parvient pas à rebondir face au billet vert (-0,01% à 1,1705 dollar).