(BFM Bourse) - Au lendemain d'une quatrième séance de baisse, le CAC 40 rebondit mardi mais cette respiration n'empêche pas les investisseurs de rester méfiants au regard des craintes de ralentissement économique ou du Brexit.
Vers 12h, la Bourse de Paris s'offre un rebond de 0,69% à 5.296 points, après quatre séances consécutives de baisses plus ou moins marquées (-2,5% sur les cinq dernières séances). Cette avancée intervient néanmoins dans un volume particulièrement faible à la mi-séance, avec moins de 700 millions d'euros échangés. Lundi, la Bourse de Paris avait donc aligné une quatrième séance dans le rouge, un mouvement de consolidation provoqué par les annonces plus accommodantes que prévu de la Fed la semaine dernière et la parution d'indices PMI très décevants (notamment pour l'Allemagne) vendredi dernier ayant ravivé les craintes d'un fléchissement plus marqué que prévu de la croissance mondiale en 2019.
"La publication, hier matin, de l’indice IFO allemand pour le même mois a envoyé un message davantage rassurant, avec une hausse qui fait suite à six mois de baisse" indique Hervé Goulletquer, stratégiste à La Banque Postale Asset Management, qui poursuit : "Bien sûr, un point ne fait pas une tendance et la contradiction entre les messages envoyés par ces deux enquêtes (enquêtes PMI et IFO, NDLR) très suivies par les investisseurs interpelle". Selon lui, il faut en conclure deux choses, "d'abord, les informations contradictoires sont assez courantes dans des moments d’inflexion de tendance et ensuite, il est nécessaire que l’environnement politique du commerce mondial s’éclaircisse pour que cette inflexion se confirme et se renforce".
Des négociations sino-américaines qui s'enlisent
À cet égard, l'accord commercial entre la Chine et les États-Unis semble s'enliser, alors que Washington a annoncé que le représentant pour les affaires commerciales des États-Unis Robert Lighthizer et le Secrétaire du Trésor Steven Mnuchin se rendront une énième fois à Pékin ce jeudi. L'autre dossier sensible, celui du Brexit, n'avance pas plus. Selon Theresa May l'accord négocié avec Bruxelles ne recevrait toujours pas, aujourd’hui, un soutien suffisant au Parlement britannique pour être soumis une troisième fois au vote des députés. À noter que la pétition pour annuler purement et simplement le Brexit a passé hier les 5.5 millions de signatures.
Sur le marché des taux, la nouvelle chute des rendements obligataires et l'inversion d'une partie de la courbe des taux américains ont encore alimenté la nervosité, lundi, bien que les observateurs estiment une récession prochaine de l'économie américaine hautement improbable.
En Europe, les opérateurs ont pris connaissance, dans la matinée, de la détérioration inattendue du moral des consommateurs allemands à l'approche d'avril, un indicateur toutefois compensé par l'annonce de la révision à la hausse de la prévision de croissance de l'Insee pour la France en 2018 (à +1,6% contre +1,5%).
Airbus domine le palmarès du CAC
Au lendemain de la signature, très attendue, du méga-contrat avec l'entreprise étatique chinoise CASC, qui porte sur 300 appareils pour un prix catalogue estimé à 35 milliards de dollars, le titre Airbus domine le palmarès de l'indice phare de la Bourse de Paris mardi matin, avec une avancée de 2,8% vers 12h15. Celui-ci s'adjuge désormais près de 40% depuis le 1er janvier.Toujours au sein du CAC 40, LVMH profite d'un relèvement d'objectif de la part de HSBC pour gagner 1,4%, tandis que l'Oréal (+1,3%) ou Kering (+1%) progressent aussi. Dans l'autre sens, on note les légers replis de Renault (-0,15%) et Peugeot (-0,5%) après la publication d'un rapport de Standard & Poor's évaluant les conséquences, pour le secteur automobile européen, de l'instauration par les États-Unis de droits de douanes de 25% sur les véhicules et équipements automobiles. Logiquement, ce rapport en arrive à la conclusion que l'instauration de tarifs douaniers pèseraient sur les bénéfices des constructeurs européens.
Trigano plonge
Dans le reste de la cote, Trigano signe la plus forte chute de la matinée (-8,1%) dans le sillage de la publication de ses ventes semestrielles, qui ont pourtant renoué avec une légère croissance organique au deuxième trimestre. Le marché sanctionne principalement le prolongement du déstockage par les concessionnaires de camping-cars. Enfin, Groupe Gorgé (+5,5%), Europacorp (+5,3% à 1 euro), Vallourec (+4% alors que Goldman Sachs reprend le suivi à l'achat) ou encore Claranova (+4%) réalisent de jolies progressions.
Sur le marché pétrolier, les prix remontent mardi alors qu'une nouvelle panne d'électricité géante au Venezuela ravive les inquiétudes sur la production de ce membre fondateur de l'Opep. Le baril de Brent s'adjuge 0,74% à 67,80 dollars vers 12h30 et celui de WTI prend 0,88% à 59,65 dollars. Enfin, l'eurodollar est stable (+0,02%) 1,1302 dollar.