(BFM Bourse) - Alors que les nouvelles du front de la pandémie continuent à souffler le chaud et le froid, les marchés financiers assistent à une nouvelle chute de la livre turque à l'orée d'une semaine qui sera à nouveau riche en rendez-vous de politique monétaire. Pour autant, le CAC 40 limite son repli alors que les rendements obligataires s'atténuent, offrant un répit aux valeurs technologiques.
Face à de nouvelles incertitudes, la baisse reste toutefois contenue lundi sur le marché parisien. Vers 12h35, le CAC 40 affiche un repli limité à -0,20% à 5.985,72 points, dans un volume d'échanges limité de 760 millions d'euros.
Avec une baisse de 8 à 9% des principaux indices turcs, la Bourse d'Istanbul se retrouve sous les feux de l'actualité à la suite du limogeage du dernier gouverneur de la banque centrale (le troisième à être remercier en moins de deux ans) pour laisser la place à un successeur qui envisage de réduire les taux d'intérêt. L'effet de contagion reste cependant limité à ce stade, la plupart des investisseurs étrangers ayant cesser de placer des fonds dans le pays depuis plusieurs années.
En Europe, le vaccin d'AstraZeneca marque à nouveau des points avec les résultats impressionnants d'une étude sur l'efficacité en conditions réelle aux Etats-Unis (le titre du laboratoire prend plus de 2% à Londres). Mais d'un autre côté, la perspective d'une prolongation pour un cinquième mois des mesures de confinement en vigueur en Allemagne et une déclaration pas très encourageante du ministre des Affaires sociales suggérant finalement aux Britanniques d'attendre encore avant de réserver des vacances d'été au soleil (alors que le gouvernement espère en principe une réouverture totale des voyages internationaux mi-mai) n'incitent guère à l'optimisme dans l'immédiat.
Powell ne quitte pas le devant de la scène
Par ailleurs, alors que la Réserve fédérale a tenu la semaine dernière sa réunion de politique monétaire, son président Jerome Powell aura encore largement l'occasion de se faire entendre avec des interventions à différentes occasions prévus ce lundi, mardi puis mercredi. En attendant, la tendance à Wall Street devrait rester relativement solide, alors que le gouvernement vise désormais d'atteindre 200 millions de personnes vaccinées en trois mois, le double de l'objectif initial atteint vendredi, et que le rendement des bons du Trésor décroît quelque peu.
Parmi les firmes cotées à Paris, le numéro 1 mondial du luxe est soutenu par le relèvement de l'objectif de Bernstein (à 625 euros) et celui d'Oddo BHF (plus prudent à 608 euros). L'action LVMH gagne ainsi 1%. Le groupe d'analyses Eurofins s'adjuge plus de 3,2% avec le lancement de nouveaux tests détectant plus efficacement les variants du coronavirus.
Dans le feuilleton Suez-Veolia, le premier gagne 0,7% après sa proposition de discuter de la vente d'une partie de ses actifs à Veolia, modulo la reprise d'une autre partie de l'entreprise par les les fonds Ardian et Global Infrastructure Partners. Sans progrès, Suez menace de vendre quoi qu'il en soit certains actifs clés (intéressant particulièrement Veolia). Veolia refuse catégoriquement, mais se replie de 1,7%.
Atari en pleine forme
Parmi les plus fortes baisses, Plastic Omnium flanche de 3,3% après la dégradation de surpondérer à neutre du conseil de JPMorgan.
Les entreprises liées au transport aérien à l'image d'ADP (-3,2%) et dans une moindre mesure Air France-KLM (-1,7%) pâtissent des risques de délai de la réouverture des économies européennes.
Enfin, Atari flambe de 19% après avoir annoncé l'extension de son partenariat avec la holding ICICB en vue de construire des "hôtels Atari" en Europe, en Afrique ou encore en Australie.
Les cours pétroliers quant à eu s'inscrivaient timidement en progression, assez symboliquement de 0,03% à 64,55 dollars pour le Brent et de 0,39% à 61,66 dollars pour le WTI. En marge de l'annonce de ses résultats 2020, marqués par une chute de près de 45% du bénéfice à 49 milliards de dollars, le géant Saudi Aramco a souligné constater un rebond de la demande de pétrole en Asie mais également des "signaux positifs" dans le reste du monde.
Sur le marché des changes, la livre turque tentait de freiner sa chute à environ 7,93 livre pour 1 dollar, après avoir chuté de 7,219 livre par dollar vendredi à 8,28 livre par dollar en matinée après le nouveau changement de gouverneur à la tête de la banque centrale turque. De son côté l'euro remontait encore de 0,03% à 1,1910 dollar.