(BFM Bourse) - Malgré l'accélération de la croissance dans les services en zone euro en avril, la Bourse de Paris accroit ses pertes à la mi-journée. La prudence reste de mise à l'orée de la décision de la Réserve fédérale des Etats-Unis d'opérer un nouveau tour de vis monétaire.
La tendance à Paris était indécise en début de séance avant de voir l'indice vedette parisien s'enfoncer légèrement dans le rouge à la mi-journée. Les opérateurs sont massivement sur leurs gardes avant la décision de la Réserve fédérale américaine cet après-midi. Le CAC 40 rétrocède 0,55% à 6440,61 points, vers 12h35.
Sauf énorme surprise, la banque centrale américaine devrait annoncer une hausse d'un demi-point de ses taux pour la première fois depuis mai 2000. Certains opérateurs craignent d'assister à l'annonce d'une hausse en juin au moins égale à celle-ci pour juguler une inflation au plus haut depuis 40 ans aux Etats-Unis. Sinon supérieure, certains observateurs attendant désormais un durcissement supplémentaire de +0,75 point le 15 juin, ce qui serait du jamais-vu depuis 1994.
En Islande, la Banque centrale du pays a relevé mercredi d'un point son principal taux d'intérêt à 3,75% pour tenter de juguler l'inflation dans un contexte économique assombri par la guerre en Ukraine. Elle prévoit d'autres hausses dans les mois à venir pour combattre une inflation forte.
Le combat des banques centrales pour contrôler l'inflation a relégué au second plan la légère accélération de la croissance de l’activité dans les services en zone euro, favorisée par l’allégement des restrictions sanitaires dans la zone. L’indice PMI S&P Global a progressé de 0,1 point à 57,7 en avril pour s'établir à un plus haut de 8 mois.
Solvay en hausse, EDF lanterne rouge après ses comptes
Les publications d'entreprises animent toujours la cote mais le rythme tend à ralentir au fur et à mesure que l'on s'enfonce dans le mois de mai.
Solvay bondit de près de 6% après avoir relevé ses prévisions d'excédent brut d’exploitation sous-jacent pour 2022. Le chimiste belge a fait état de ventes records et un bénéfice net en forte hausse sur les trois premiers mois de l'année en cours. Dans son sillage, Arkema gagne 2,56%.
Vallourec s'adjuge 2,5%, le fabricant de tubes sans soudures annonce le redémarrage partiel de l’exploitation de sa mine de fer, sans utiliser le parc de résidus à la suite d'un accord des autorités minières pour une période de trois mois.
Thalès progresse de près de 1%. Le groupe de défense a annoncé mardi l'acquisition de RUAG Simulation & Training, société de 500 salariés, qui a dégagé en 2021 un chiffre d'affaires avoisinant 90 millions d'euros.
En revanche, les résultats annoncés par EDF ont été fraîchement accueillis. Lanterne rouge du CAC, le titre EDF perd près de 4% alors que l'énergéticien a pourtant annoncé une nette hausse de son chiffre d'affaires au premier trimestre. Il a toutefois prévenu que la production nucléaire pénalisera l'Ebitda en raison des achats nécessaires sur les marchés de gros dans un contexte de forte hausse des prix.
Sur le marché des changes, l'euro est stable face au dollar à 1,0527 $ alors que les opérateurs restent focalisés sur la Réserve fédérale (Fed), qui devrait annoncer une hausse d'un demi-point de ses taux pour la première fois depuis mai 2000. Du côté de l'or noir, le Brent rebondit de 3% à 108,3 dollars et le WTI de 2,88% à 106,26 dollars alors que la Commission européenne a proposé un embargo "progressif" sur le pétrole et les produits pétroliers importés de Russie, en représailles à la guerre en Ukraine.
Sabrina Sadgui