(BFM Bourse) - Solvay relève ses prévisions d'excédent brut d’exploitation sous-jacent pour 2022 après avoir publié des ventes records et un bénéfice net en forte hausse sur les trois premiers mois de l'année en cours. Le chimiste belge rassure après la déconvenue de l'allemand Covestro qui avait abaissé la veille ses perspectives pour l'année en cours.
L'abaissement des prévisions annuelles de l'allemand Covestro auraient pu jeter le doute sur l'ensemble du secteur de la chimie. Le fabricant de polymères d'outre-Rhin a été contraint de réviser à la baisse ses ambitions pour l'ensemble de l'exercice 2022 pour intégrer l'impact sur les comptes de la dégradation de la situation sanitaire en Chine et de la hausse des prix de l’énergie.
Finalement, les inquiétudes - certes légitimes à la lumière des comptes publiés par le groupe allemand - ont été levées pour Solvay. Le chimiste pointe en hausse du SBF 120 avec une hausse de 5,25% à 94,22 euros vers 11h40 après l'annonce de ventes record et d'un bond de 54% de son résultat net sur les trois premiers mois de l'année.
Ces résultats permettent d'améliorer légèrement les perspectives de rentabilité du groupe pour l'année. Solvay prévoit toujours une croissance à un chiffre de son excédent brut d'exploitation (Ebitda), mais estime désormais qu'elle pourrait atteindre "la partie haute" de la fourchette annoncée (qui va de 5% à 8%).
Des ventes et une rentabilité à un niveau record au premier trimestre
Sur la période de janvier à mars, le chiffre d'affaires a bondi de 29% pour atteindre un niveau "record" de 3,05 milliards d'euros. Les ventes du groupe belge de chimie ont connu une progression à deux chiffres dans toutes les activités et toutes les régions du monde, portée à la fois par les prix et les volumes, a souligné le groupe dans un communiqué. Au premier trimestre, l'Ebitda a également battu un record à 712 millions d'euros, soit une augmentation de 22% par rapport à la même période de l'an dernier.
Solvay, qui a annoncé en mars un projet de scission pour l'an prochain, a indiqué avoir réalisé des économies de coûts structurelles pour 22 millions d'euros sur les trois premiers mois de l'année. Depuis 2020, ces économies totalisent 410 millions d'euros. Le groupe s'est dit "en bonne voie" pour atteindre "plus tôt que prévu" son objectif à moyen terme de 500 millions d'euros d'économies.
Capacité à augmenter ses prix
"Les solutions critiques et différenciées que nous fournissons à nos clients nous ont permis d'accroître nos prix, compensant ainsi la forte augmentation du coût des matières premières et de l'énergie", a souligné la directrice générale, Ilham Kadri, dans un communiqué. Un "pricing power" recherché par les investisseurs, alors que l'inflation s'emballe un peu partout dans le monde. Le groupe est ainsi "en bonne position pour investir dans l'innovation et dans l'expansion" de ses capacités, a-t-elle estimé.
Sur l'année 2021, le chimiste belge, qui s'est bien remis de la pandémie de Covid-19, avait enregistré un bénéfice net annuel en forte hausse de 68,3% à 1,04 milliard d'euros.
Le groupe compte 21.000 employés dans 64 pays. Il prévoit de se scinder en deux entreprises, distinctes et cotées en Bourse, au second semestre 2023. L'une serait spécialisée sur la chimie essentielle, avec des clients notamment dans le bâtiment ou l'automobile, l'autre comprendrait les activités dans la chimie de spécialité.
Sabrina Sadgui avec AFP
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