(BFM Bourse) - L’indice parisien a abandonné 2,3% vendredi pour finir cette rude semaine sous les 5.800 points, alors que les marchés s’inquiètent du risque de récession induit par une lutte acharnée des banques centrales contre une inflation record. Le CAC 40 cède près de 5% en rythme hebdomadaire.
N'en jetez plus ! Entre le regain de tensions dans le conflit ukrainien, les annonces de la Réserve fédérale américaine et la perspective d'une récession, la Bourse de Paris termine cette rude semaine complètement lessivée pour tomber à son plus bas niveau de clôture depuis le 25 février 2021.
Le CAC 40 achève ainsi la journée de vendredi en forte baisse de 2,28% à 5.783,41 points, après avoir inscrit un plus bas en séance à 5.765,65 points peu avant 16h00. Sur l'ensemble de la semaine, l'indice parisien redonne 4,8% et plus de 20% par rapport à son zénith du 5 janvier.
A Wall Street, l'ambiance est également fébrile, le Dow Jones redonnait 1,4%, le Nasdaq perdait 1,5% tandis que le S&P pliait de 1,7% à la clôture des Bourses européennes. La lutte contre l'inflation se fera donc de plus en plus probablement au prix d'une récession. Un scénario qui est loin de rassurer les investisseurs...
"La majorité des grandes banques centrales continuent leur chevauchée fantastique pour lutter contre les pressions inflationnistes. La course au resserrement de la politique monétaire peut être qualifiée d’historique par son ampleur et sa vitesse", souligne Sebastian Paris Horvitz, de La Banque Postale Asset Management.
"Avec la forte hausse des taux de mercredi qui devrait se poursuivre tout au long de l’année aux États-Unis (et dans le monde) se pose alors la question de savoir quelles seront les conséquences sur l’économie réelle", développe de son côté John Plassard, spécialiste en investissement chez Mirabaud.
Les craintes d'une prochaine récession en zone euro se matérialisent au fil des statistiques. Les indices PMI de la zone euro, qui mesurent l’activité du secteur privé dans l’union monétaire, n’ont guère été réjouissants. L’indice composite, qui regroupe l’activité manufacturière et des services, s’est établi à 48,2 en septembre soit un plus bas de 20 mois. Pour rappel, un PMI en-dessous de 50 indique une contraction de l'activité, au-dessus de 50 son expansion. "Les enquêtes PMI de septembre sont cohérentes avec une légère baisse du PIB de la zone euro au troisième trimestre", juge Capital Economics.
Le blues de l'or noir
D'ailleurs les craintes de récession au niveau mondial font plier les cours du pétrole. Le WTI se négociait sous les 80 dollars pour la première fois depuis janvier tandis que le Brent de mer du Nord baisse de près de 5% à 86 dollars, les cours des deux références mondiales étant également plombés par la vigueur du dollar face aux devises majeures.
Les valeurs pétrolières sont en première ligne de cet accès de faiblesse, TotalEnergies a lâché 5%, Vallourec a perdu 5,3% et CGG a abandonné 6,7%.
Du côté des autres valeurs, peu de rescapées à signaler hormis M6 qui de son côté était en tête d'affiche de cette séance. L'ex-petite chaîne qui monte a gagné 8,1%, bénéficiant toujours d’un regain d’intérêt spéculatif alors que son propriétaire RTL Group a décidé de remettre à la vente sa participation de 48% dans le groupe audiovisuel français.
Airbus a fait preuve de résistance (-0,4%) après que la direction du groupe aéronautique s'est engagée à améliorer le retour à l’actionnaire, évoquant de possibles rachats d’actions.
Les équipementiers automobiles ont patiné tout au long de la séance. Faurecia a perdu 11,5%, Valeo a abandonné 10,25% tandis que Akwel, qui a publié des résultats semestriels en forte baisse, termine en repli de 4%.
Du côté des petites et moyennes capitalisations, le groupe de conseil en transformation en entreprises Micropole a plongé de plus de 14%, ses résultats semestriels ayant été rognés par les coûts nécessaires pour attirer les talents.
Sur le marché des changes, l’euro recule de 1,20% face au dollar, à 0,9717 dollar, un plus bas de 20 ans, le billet vert bénéficiant de son statut de valeur refuge. La livre est passée vendredi sous le seuil symbolique de 1,10 dollar après des annonces budgétaires jugées coûteuses pour les finances publiques.