(BFM Bourse) - L’équipementier automobile a accusé une forte baisse de ses résultats au premier semestre, en raison d’un surcoût de 31,6 millions d’euros dû à des effets inflationnistes que le groupe n’a que partiellement compensé par des hausses de prix.
Face à l’envolée des prix de l’énergie et des matières premières, les équipementiers automobiles n’ont pas des leviers aussi efficaces que les constructeurs pour se défendre. Les résultats semestriels publiés par Akwel ce vendredi l'illustrent très bien.
Certes, l’activité de l’équipementier contrôlé par la famille Coutier, qui avait déjà été dévoilée fin juillet, s’est bien tenue, avec une croissance organique de 5% sur le premier semestre alors que la production automobile mondiale a dans le même temps reculé de 1,8%, selon S&P Global Mobility.
Mais la rentabilité, elle, est largement plombée par les hausses de coûts et les difficultés d’approvisionnement. Akwel avait prévenu fin juillet que ces vents défavorables pèseraient fortement sur ses résultats. Le marché prend ce vendredi la mesure de l’impact.
Un résultat net de justesse dans le vert
L’inflation des matières premières, des composants, de l’énergie, des transports et des coûts salariaux a représenté un surcoût total de 31,6 millions d’euros. Akwel n’a pu répercuter que partiellement et progressivement cet impact sur ses prix de vente, "compte tenu des délais et des conditions de négociations", explique-t-il.
En conséquence, l’excédent brut d’exploitation chute de 34,6% sur un an à 42,3 millions d’euros tandis que le résultat opérationnel courant plonge de 65% à 17,7 millions d’euros, un chiffre inférieur aux attentes de TP Icap Midcap qui tablait sur 25,3 millions d’euros. La marge opérationnelle courante est passée de 10,3% au premier semestre 2021 à 3,6%.
L’équipementier a dégagé de justesse un bénéfice net de 1,9 million d’euros, 20 fois moins qu’un an auparavant.
"Akwel a publié une profitabilité en chute en raison des conditions de marché qui évoluent mais restent difficiles (inflation et énergie succédant aux pénuries de composants) en dépit des efforts opérationnels du groupe", synthétise TP Icap Midcap .
Point positif néanmoins: la génération de trésorerie est restée "très bonne" selon l’intermédiaire financier, à 16,9 millions d’euros.
Un meilleur effet-prix au second semestre
Concernant ses perspectives, le groupe prévoit toujours une croissance "modérée" pour l’ensemble de l’exercice 2022.
"Compte tenu du contexte inflationniste et de l’impact continu des difficultés d’approvisionnement sur l’activité des constructeurs, le groupe reste toutefois prudent vis-à-vis des prévisions du secteur, même si le second semestre devrait voir s’appliquer les premiers effets des hausses de prix de vente", a-t-il indiqué.
La société estime être en mesure de répercuter 80% de ses hausses de coûts sur ses tarifs d’ici à la fin du second semestre contre 45% sur les six premiers mois de 2022.
A la Bourse de Paris, Akwel perd près de 4% vers 10h15 après avoir chuté de 10% en début de séance.
"La publication l’Akwel conforte notre opinion de rester à l’écart des équipementiers de taille intermédiaire, très européens et affectés par de longs délais de transmission de hausses de prix qui nous semblent être les acteurs les plus à risque à court terme", conclut TP Icap Midcap qui a confirmé à "conserver" son opinion sur la valeur.
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