(BFM Bourse) - Le CAC 40 rebondit modestement lundi matin après avoir bouclé les deux dernières séances en net repli. Une remontée qui intervient malgré le plongeon des indices chinois qui ont subi de plein fouet l'impact du coronavirus, après avoir été fermés toute la semaine dernière en raison du Nouvel an lunaire.
Après avoir connu sa pire semaine depuis l'été 2019, la Bourse de Paris a ouvert en léger rebond lundi (+0,27%), en dépit du plongeon des Bourses chinoises, les investisseurs continuant de surveiller le rythme des infections liées au coronavirus dans une séance également animée par l'annonce du rachat d'Ingenico par Worldline. À 12h30, le CAC 40 reprend toujours 0,26% à 5.821,23 points, dans un volume d'échanges restreint (inférieur à 800 millions d'euros) qui témoigne d'une certaine prudence qui règne chez les opérateurs, dans l'attente d'en savoir plus sur la propagation du coronavirus 2019-nCoV.
Depuis son apparition fin décembre en Chine, l'épidémie de pneumonie virale -qui a désormais fait plus de victimes que le virus du Sras en 2002-2003 en Chine continentale- a déjà contaminé plus de 17.000 personnes, dont 362 mortellement (un seul hors de Chine). Après dix jours de congés pour cause de Nouvel An chinois, les places boursières, affolées par la paralysie du pays et des perspectives économiques en berne, ont rouvert en forte baisse, perdant près de 9% à l'ouverture avant de clore la séance sur un recul de 7,7% à Shanghai (plus gros recul journalier depuis près de 5 ans) et de 8,4% à Shenzhen.
Apple contraint de fermer ses boutiques
"Les indices européens devraient ouvrir en légère baisse ce matin dans le sillage des inquiétudes concernant la propagation du coronavirus et de ses conséquences économiques de plus en plus évidentes" anticipaient -a tort- les experts de Mirabaud dans leur note matinale. Ils estiment en effet que "la situation semble de plus en plus sérieuse puisqu’elle force entre autres Apple (42 boutiques dans le pays) à fermer tous ses magasins en Chine jusqu'au 9 février". Le titre du fabricant d'iPhones cède d'ailleurs près de 4,5% dans les échanges électroniques avant Bourse outre-Atlantique.
Du côté des indicateurs, l'activité du secteur manufacturier de la zone euro est restée en contraction en janvier mais à son rythme le plus faible depuis mi-2019, ce qui suggère que le pire pourrait être passé. L'indice calculé sur la base de l'enquête réalisée par IHS Markit auprès des directeurs d'achat atteint un pic de neuf mois à 47,9, juste au-dessus d'une première estimation à 47,8 et non loin du seuil de 50 séparant la contraction de la croissance. En France, l'activité du secteur manufacturier a accéléré son expansion au mois de janvier, grâce à une hausse plus rapide de la production et à une progression des nouvelles commandes, a rapporté lundi le cabinet IHS Markit. L'indice PMI des directeurs d'achat, qui mesure la performance globale du secteur sur la base des données recueillies auprès d'un panel de 400 entreprises opérant en France, s'est ainsi redressé à 51,1, après être tombé à 50,4 en décembre.
Ingenico décolle après son rachat par Worldline
Sur le front des valeurs, l'actualité est dominée par l'annonce du rachat amical d'Ingenico par Worldline pour 7,8 milliards d'euros, afin de créer le 4e acteur mondiale sur le marché des services de paiement (et le premier en Europe). Les actionnaires d'Ingenico recevront 11 actions Worldline et 160,50 euros en numéraire contre 7 actions Ingenico, précise le groupe à l'initiative du rachat dans un communiqué publié lundi avant Bourse. Approuvée à l'unanimité des conseils d'administration des deux groupes français, cette offre représente une prime de 24% sur les cours moyens pondérés par les volumes du dernier mois.En réaction à cette annonce, le titre Ingenico bondit de 12% tandis que Worldline recule de 3%.Dans le reste de l'actualité, Fnac Darty cède 4,7% à 12h45 après avoir confirmé qu'il est visé par une plainte du liquidateur d'une ancienne filiale de Darty, Comet Group, pour un montant de 83 millions de livres (98 millions d'euros).
Au sein du CAC, le secteur du luxe évolue encore dans le rouge, Kering, LVMH et Hermès lâchant chacun 0,6% alors que Hong Kong est entré en récession en 2019 (-1,2%) pour la première fois depuis la crise financière, avec un repli particulièrement violent au 4e trimestre (-2,9% sur un an).
Sur le marché pétrolier, les deux références mondiales de brut subissent également les craintes liées à la propagation de l'épidémie de coronavirus, véritable "cygne noir" des marchés en ce début d'année 2020. En début de matinée, les cours des barils de Brent et de WTI sont même tombés en "bear market" avant d'effacer une partie de leurs pertes matinales. À 12h45, le baril de Brent cède 0,3% à 56,45 dollars quand celui de WTI reprend 0,35% à 51,74 dollars.
Enfin, la monnaie unique poursuit son repli face au billet vert (-0,25%) à 1,1065 dollar à 12h50.