(BFM Bourse) - L'indice parisien s'est adjugé 2,29% ce jeudi, le marché saluant les baisses de taux directeurs de la Réserve fédérale américaine. La Banque d'Angleterre a, elle, maintenu ses taux.
Bien aidé par la Réserve fédérale américaine (Fed), le CAC 40 a signé une belle hausse ce jeudi. L'indice parisien s'est adjugé 2,29% à 7.615,41 points, repassant ainsi au-dessus de 7.600 points.
Le marché parisien a été porté par la baisse des taux de la Fed, mercredi soir, qui a finalement opté pour une réduction de 50 points de base (0,5 point de pourcentage), plutôt que les 25 points de base anticipés par les économistes.
Pour autant cette décision n'a pas été prise l'unanimité, la gouverneure Michelle Bowman a, en effet, voté pour une baisse de 25 points de base. C'est la première fois depuis 2005 qu'un gouverneur de la Fed fait preuve de dissidence.
De plus, durant sa conférence de presse, le président de la Fed, Jerome Powell, a bien prévenu que cette baisse de 50 points de base ne devait pas être considérée comme "le nouveau rythme".
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Espoirs d'atterrissage en douceur
"Jerome Powell a réfuté l'idée que 50 points de base seront les nouveaux 25 points de base, notant que la Fed n'est pas pressée d'abaisser les taux. Les projections de taux d'intérêt des participants continuent d'indiquer un atterrissage en douceur et une normalisation progressive de la politique", souligne Frederik Ducrozet de Pictet AM.
"Cependant, selon nous, la réunion du comité de politique monétaire de septembre signale un important changement 'dovish' (accommodant, NDLR) dans la fonction de réaction de la Fed. Le président Powell souhaite être plus préventif pour garantir un atterrissage en douceur (de l'économie, NDLR) et sa tolérance à l'égard d'une nouvelle faiblesse du marché du travail semble assez faible", ajoute l'économiste.
"Sans tirer la sonnette d'alarme, le récent ralentissement du marché du travail, selon les propres termes de la Fed, l'a amenée à adopter une approche plus équilibrée dans le cadre de son double mandat. Compte tenu des progrès réalisés l'année dernière en matière d'inflation, la Fed avait le luxe de pouvoir procéder à une première baisse importante sans trop effrayer le marché", considèrent pour leur part les stratégistes obligataires de Janus Henderson.
Les "dots plots", c'est-à-dire les projections économiques et monétaires des membres de la Fed ont montré que les banquiers centraux anticipaient, au niveau de la médiane, encore 50 points de base de baisses de taux cette année, quand le marché, lui, table plutôt sur 75 points de base.
La Banque d'Angleterre, qui tenait, elle, sa réunion de politique monétaire ce jeudi, a opté pour le statu quo sur ses taux directeurs.
Trigano et Beneteau se distinguent
Les marchés américains ont suivi la tendance européenne, après avoir opté mercredi soir pour la prudence dans la foulée des annonces de la Fed. Après la clôture européenne, le S&P 500 prenait 1,7% et le Nasdaq Composite avançait de 2,7%.
Du côté des valeurs, les baisses de taux de la Fed ont propulsé le luxe, Hermès gagnant 4,4% et LVMH 3%.
Dans la même veine, le fabricant de camping-cars Trigano et le spécialiste de la plaisance Beneteau, actions liées aux biens discrétionnaires et donc sensibles aux taux, ont pris respectivement 6,1% et 12,6%.
Sur les autres marchés, l'euro s'apprécie face au dollar après la décision de la Fed et s'adjuge 0,2% face au billet vert à 1,1145 dollar. Le pétrole grimpe. Le contrat de novembre sur le Brent de mer du Nord avance de 1,9% à 75,03 dollars le baril tandis que celui d'octobre sur le WTI gagne 2% à 72,30 dollars le baril.