(BFM Bourse) - Le compartiment évolue en nette hausse ce jeudi en réaction aux baisses des taux de 50 points de base de la part de la Réserve fédérale américaine. Ce mouvement peut redonner un peu confiance au marché sur un secteur qui a souffert ces dernières semaines.
Le luxe lutte pour retrouver son lustre d'antan en Bourse. Et, pour l'heure, il continue de souffrir. Sur un mois, l'indice paneuropéen Stoxx Europe Luxury 10 abandonne 9%. Du côté des groupes français, LVMH perd 11,7% sur la même période, Hermès 11,3% et Kering 13%.
Les trois groupes de luxe retrouvent toutefois un peu de couleurs ce jeudi: Hermès prend 3,7%, LVMH s'adjuge 3,4% vers 10h50, et Kering progresse de 2,6%.
Le secteur bénéficie de l'annonce des baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui a décidé d'opter pour une réduction de 50 points de base (0,5 point de pourcentage). Ce mouvement s'est inscrit à rebours des prévisions des économistes, qui tablaient plutôt sur 25 points de base. Au contraire du marché, qui lui avait clairement misé sur 50 points de base.
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"Une baisse agressive"
"Après une forte incertitude sur l'ampleur de la baisse des taux, la Fed a opté pour une baisse plus agressive de 50 points de base plutôt que de 25 points de base. Bien que la consommation et l'activité économique réelle continuent de se maintenir, la faiblesse récente des indicateurs clés du marché du travail a recentré l'attention de la Fed sur l'aspect plein emploi de son double mandat", décortique Jeff Schulze, responsable de la stratégie économique et de marché chez Clearbridge Investments.
Ces réductions de taux doivent permettre de soutenir l'économie américaine, ce qui par ricochet peut apporter un facteur de soutien au luxe, les Etats-Unis restant le premier marché mondial.
"L'annonce de la Fed peut donner un peu plus confiance au marché sur le secteur, qui a connu un important 'derating' (dépréciation des multiples boursiers, NDLR) ces dernières semaines, notamment en raison de craintes d'une détérioration de la consommation aux Etats-Unis", souligne un analyste spécialiste du secteur.
"Ces baisses de taux vont in fine redonner du pouvoir d'achat aux consommateurs américains, notamment ceux qui ont un crédit. Rappelons que le luxe s'est démocratisé ces dernières années", ajoute-t-il.
Depuis l'envolée de l'inflation et la remontée des taux d'intérêt, les groupes de luxe ont surtout vu la clientèle dite "aspirationnelle", plus jeune et moins fortunée, souffrir de la dégradation de la conjoncture. En avril, Jean-Jacques Guiony, le directeur de LVMH constatait une "polarisation" entre cette clientèle "aspirationnelle" et les acheteurs plus traditionnels.
Contexte difficile
Dans une note publiée au début du mois, HSBC dressait un tableau peu engageant pour le luxe à moyen terme, coupant sa prévision de croissance pour l'ensemble du secteur en 2024 à 2,8% contre 5,5% précédemment. Le millésime 2024 constituerait la sixième pire année du secteur en 20 ans. "Les ventes du deuxième semestre ne brilleront probablement pas", a fait valoir la banque sino-britannique.
La Chine n'en finit plus de décevoir et les autres régions ne se portent pas très bien. "Les consommateurs européens ont adopté une attitude attentiste et ont probablement été victimes de la 'greedflation', de nombreuses marques ayant augmenté leurs prix après le Covid, simplement parce qu'elles pouvaient le faire, plutôt que pour refléter les pressions inflationnistes", expliquait HSBC.
"Les consommateurs américains, notamment la clientèle 'aspirationnelle', ont également semblé être écartés du marché ou, du moins affectés par les pressions inflationnistes et un environnement de taux d'intérêt élevés", ajoute la banque.
Toutefois, HSBC listait, parmi les potentiels catalyseurs du secteur, des baisses de taux plus rapides et plus fortes que prévu.
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