(BFM Bourse) - La Bourse de Paris se remet à grande peine de ses récentes baisses, grappillant un petit peu de terrain à la mi-séance. Le marché va néanmoins suivre ce soir l'issue de la réunion de politique monétaire de la Fed.
L'état de santé de la Bourse de Paris reste précaire. Le CAC 40 avance d'à peine 0,38% à la mi-séance de ce mercredi, à 7.819,10 points, après avoir perdu autour de 1,3% mardi comme lundi.
Les tensions sur la dette française se stabilisent plus qu'elles ne reculent vraiment. Le rendement sur l'obligation assimilable du Trésor (OAT) français à 10 ans s'inscrit à 3,211% contre 3,242% mardi.
Depuis maintenant plusieurs jours, les marchés encaissent mal le choc de la dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron. Cette décision a créé une importante incertitude politique, ce que le marché déteste par essence.
"La situation politique en France crée une situation très incertaine qui devrait générer de la volatilité sur les marchés. Et cela renforce les risques sur les finances publiques alors que la préparation du budget pour 2025 était déjà compliquée. Cela nous pousse à être un peu plus prudents sur nos paris pro-marchés européens à court terme, surtout vu la correction raisonnable des actifs français depuis trois jours", souligne Xavier Chapard de LBPAM.
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Les banques se redressent un peu
Le marché continue de surveiller la situation politique en France. Emmanuel Macron a pris la parole en fin de matinée, justifiant sa décision de dissoudre l'Assemblée après avoir constaté un "blocage". Le locataire de l'Elysée a fustigé "les extrêmes" dont les projets politiques constituent, selon lui, "un appauvrissement" pour la France. Le président de la République a appelé les forces politiques "qui ne se reconnaissent pas dans la fièvre extrémiste" à se réunir et à établir des consensus. Il a par contre exclu une démission en cas de revers électoral après le résultat des législatives.
Les investisseurs vont néanmoins tourner leur attention, ce soir, vers les Etats-Unis. La Réserve fédérale américaine communiquera l'issue de sa réunion de politique monétaire de deux jours. Aucun changement sur les taux est anticipé. Mais les marchés tenteront de discerner des indices pour la suite, alors que les investisseurs accordent une probabilité d'un peu plus de 50% à une baisse des taux en septembre prochain.
Dans l'intervalle, les investisseurs surveilleront surtout la publication de l'indice des prix à la consommation aux Etats-Unis, mesure de l'inflation, pour le mois de mai. Les économistes interrogés par le Wall Street Journal, anticipent un taux de 3,5% sur un an, hors prix de l'énergie et alimentaires.
Du côté des valeurs, certaines valeurs qui ont souffert reprennent timidement des couleurs. Notamment les banques: Crédit Agricole s'adjuge 2%, BNP Paribas avance de 1,1%. Ce alors que Jefferies juge que leur récent mouvement de baisse, dû à l'incertitude politique en France, a été "exagéré".
Autre valeur qui avait été plombée par la dissolution de l'Assemblée nationale, Vinci prend 1,2%.
Fnac Darty gagne 1,45% alors qu'Oddo BHF est passé de "sous-performance" à "neutre" sur le titre.
Rubis de son côté perd 3% après que, lors de son assemblée générale mardi, les actionnaires ont rejeté les résolutions proposées d'investisseurs minoritaires. Ce qui évite une révolution de palais. "Tout cela est plutôt négatif pour le cours de Bourse à court terme car il y avait un peu de spéculation ces dernières semaines", souligne Oddo BHF.
Sur les autres marchés, l'euro prend 0,1% face au dollar à 1,0753 dollar. Le pétrole progresse. Le contrat d'août sur le Brent de mer du Nord prend 1% à 82,78 dollars le baril tandis que celui de juillet sur le WTI coté à New York avance de 1,2% à 78,86 dollars le baril.