(BFM Bourse) - L'indice parisien a finalement perdu 0,26% jeudi, le titre Renault accusant de loin la plus forte baisse de l'échantillon des 40 plus grandes valeurs après le retrait par Fiat Chrysler de sa demande en mariage.
Après avoir progressé sans interruption au cours des trois premières séances du mois de juin, le CAC 40 a finalement clôturé jeudi en repli de 0,26% à 5278,43 points. Alors que l'indice a passé une grande partie de la journée dans le vert, la conférence de presse de la Banque Centrale Européenne (BCE) a donné lieu à une certaine déception.
Pour Andrew Mulliner, gérant obligataire chez Janus Henderson Investors, l'espoir apparaît aujourd'hui comme le principal élément de la stratégie de l'institution. Avec des taux réels déjà négatifs et un quantitative easing en principe terminé, la boîte à outils restant à la disposition de la BCE n'est guère garnie. Avec le prochain départ de Mario Draghi, dont le mandat se termine en novembre, un cycle économique qui ralentit, et un manque de leviers monétaires encore disponibles, la BCE semble réduite à devoir "écoper le Titanic avec une petit cuillère", souligne le gérant. Le nouveau report de l'horizon de relèvement (très) éventuel des taux d'intérêt, soit pas avant le premier semestre 2020, n'a ainsi guère été en mesure de rassurer les opérateurs.
Au même moment, la cote américaine évoluait en demi-teinte, avec une hausse du Dow Jones de l'ordre de 0,2% et de 0,1% pour le S&P500, alors que le Nasdaq reculait de 0,1%.
Les trois principales préoccupations des marchés aujourd'hui concernant la résistance de la croissance économique, la politique commerciale de Donald Trump et les politiques monétaires des banques centrales, résume Hervé Goulletquer, stratégiste de la Banque Postale Asset Managemen. Sur le premier point, Hervé Goulletquer indique que "tous les observateurs pointent la résistance de l'activité dans les services, qui compense en partie le recul du secteur manufacturier". L'histoire montrant que les services tendent à suivre, avec un léger décalage, l'industrie, c'est donc l'activité manufacturière qu'il faut prendre en compte pour dessiner les contours de la conjoncture économique dans les mois qui viennent, estime-t-il, et "la tendance est plutôt à un ralentissement". Concernant la politique monétaire, la Fed se dit en alerte et prête à agir, mais pour l'heure, se "donne du temps au temps", tandis que la BCE s'accroche aux perspectives à horizon 2021. Enfin, en matière décisions sur le front commercial, le stratégiste se demande si Donald Trump peut modérer ses attaques contre le reste du monde. "On l'espère mais on ne l'observe pas". De fait, le président des Etats-Unis a déclaré, jeudi, que les négociations avec le Mexique avançaient de manière très insuffisante, réitérant au passage son intention de taxer, à hauteur de 5%, tous les biens en provenance de son voisin à partir de lundi.
Renault chute de 7% après le retrait de l'offre de FCA
Sur le front des valeurs à la Bourse de Paris, Renault a chuté de 6,4% à 52,60 euros, plombé par le retrait de l'offre de fusion de l'italo-américain Fiat Chrysler (FCA), ce dernier jugeant qu'il ne parviendrait pas à obtenir un accord du gouvernement français.Le secteur bancaire s'est à nouveau trouvé à la peine, avec 1,74% de recul pour BNP et 1,68% pour Crédit Agricole en dépit de la présentation des ambitions financières de la banque verte à horizon 2022.
Carrefour a perdu 2,3% après les derniers chiffres de Kantar sur les parts de marché des principaux distributeurs sur le marché français, avec un recul 0,4% pour le groupe au global, au profit de Leclerc et Lidl.
Orange a perdu également 2% à la suite de la dégradation de Morgan Stanley.
Après une envolée mercredi liée à l'évocation dans la presse italienne d'un intérêt de la part de SIA Group, Worldline a relâché 2% et Ingenico 1,25%.
Moins d'un quart des titres du CAC 40 ont terminé en hausse, principalement TechnipFMC (+2,5%) et Total (+0,8%) qui ont surfé sur le léger rebond des cours du pétrole brut au lendemain d'un nouveau net recul après la publication des stocks US ou encore Sanofi (+1,8%).
Les cours pétroliers, qui reprenaient presque 1% en séance, finissaient toutefois non loin de l'équilibre (-0,04% à 51,66 dollars pour le WTI et +0,08% à 60,68 dollars pour le Brent.
Enfin, au chapitre des devises, l'euro reprenait encore 0,69% à 1,1297 dollar.