(BFM Bourse) - Les discussions entre Renault et Fiat Chrysler ont capoté dans la nuit, le constructeur italo-américain estimant que "les conditions politiques actuellement pas réunies" pour une fusion. Le titre Renault plonge de plus de 7% mais reste au-dessus de son cours avant l'annonce du projet.
À la surprise générale, Fiat Chrysler Automobiles (FCA) a retiré, dans la nuit de mercredi à jeudi, son offre de fusion avec Renault peu après que le conseil d'administration du constructeur français a annoncé reporter sa décision à la demande de son plus gros actionnaire, l'État français (15,01% des parts et 22% des droits de vote). Le constructeur italo-américain a dès lors jugé que les conditions politiques n'étaient pas réunies pour que la fusion aboutisse, regrettant "les nouvelles exigences du gouvernement français" selon une source proche de Fiat Chrysler interrogée par l'AFP. Le ministre français de l'Économie Bruno Le Maire a déclaré "prendre acte" du retrait de l'offre, assurant néanmoins que l'État français avait travaillé "de manière constructive" sur le projet.
En réaction à cet abandon, le titre du constructeur automobile français chute de 7,78% à 51,83 euros vers 11h00, dans un volume d'échanges nourri correspondant à 0,7% du tour de table.
Ce plongeon représente la plus mauvaise performance de toutes les valeurs du SRD, à contre-courant d'une hausse de 0,6% environ pour le CAC 40. Néanmoins, le cours de Renault reste supérieur à son niveau précédant l'annonce de la proposition de mariage de FCA, puisque le titre cotait alors moins de 50 euros.
Dans le même temps, à la Bourse de Milan, le titre FCA enregistrait un repli limité (-0,4%), après avoir cédé jusqu'à 3% en début de séance.
Parallèlement, le l'action Peugeot profite de l'échec de ce rapprochement (qui aurait potentiellement marginalisé PSA) en s'adjugeant 2,7% à 21,15 euros, dominant ainsi le palmarès du CAC 40.
Pour rappel, l'offre de fusion entre égaux proposée par FCA à Renault sur la base des capitalisations boursières respectives pouvait apparaître prometteuse en termes de synergies (20 milliards d'euros sur plusieurs années, selon des estimations jugées conservatrices par FCA) mais beaucoup d'observateurs jugeaient la parité de fusion désavantageuse pour Renault, en raison de sa sous-valorisation structurelle.
De fait, en déduisant la valeur des 43% du capital de Nissan, de sa petite participation dans Daimler (environ 2%) environ en comptant la quote-part de Nissan) et de la filiale de crédit RCI, très lucrative, le cours actuel de Renault attribuait en réalité une valorisation négative au cœur de métier automobile de Renault.
La semaine dernière, Fiat Chrysler avait pourtant laissé fuiter qu'il n'entendait pas discuter les termes de sa proposition initiale, décrite comme "à prendre ou à laisser". Faute d'avoir laissé ouverte la porte à une négociation qui pouvait sembler légitime vu l'enjeu d'une telle opération, c'est donc la seconde alternative qui l'emporte.
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