(BFM Bourse) - Comme la veille, le rebond matinal du marché parisien ne tient pas ce mardi à la mi-journée. Face aux préoccupations sanitaires et, surtout, à l'amoncellement des réunions de banques centrales à venir, les investisseurs ne se départissent pas de leur prudence depuis quelques jours.
Toujours pas de rebond en vue pour le CAC 40, qui a bouclé ce lundi sa 4e séance consécutive dans le rouge, ne cédant toutefois que 1,73% depuis la clôture de mardi dernier - ce qui est loin de contrebalancer les gains substantiels accumulés sur les deux premières séances de la semaine dernière (+3,35% en performance hebdomadaire pour rappel). "Les indices européens devraient ouvrir sans réelle tendance ce matin avec une certaine nervosité suite à la résurgence des cas liés au variant Omicron et avant la réunion de près de 20 banques centrales cette semaine" anticipait le directeur adjoint des investissements de Mirabaud John Plassard dans sa note matinale. Le CAC a néanmoins ouvert en nette hausse (+0,7% vers 9h10) avant d'effacer la quasi-totalité de ses gains initiaux au cours de la matinée (+0,05% à 6.946 points à 13h30). Comme lors des séances précédentes, le volume de transactions demeure restreint (830 millions) dans l'attente des réunions de politiques monétaires de la Fed et de la BCE, sans oublier la BoE ou la BoJ.
"Les investisseurs attendant la pléthore de décisions des banques centrales dans les prochains jours, qui pourraient déterminer la façon dont nous terminerons l'année" explique Craig Erlam, analyste chez Oanda. "La Fed sera la première à s'exprimer mercredi soir, et les investisseurs s'attendent à ce que le FOMC (comité de politique monétaire, NDLR) adopte une attitude "hawkish" (restrictive, NDLR). L'attention des participants au marché portera essentiellement sur l'accélération ou non du rythme de la réduction des taux d'intérêt" avance pour sa part l'analyste d'Ebury Matthew Ryan.
Fermetures d'usines en Chine
Les marchés souffrent par ailleurs de nouvelles inquiétudes sur la contagiosité du variant Omicron. Alors que le "ton anxiogène" du gouvernement britannique sur la montée des contaminations avait déjà participé au retournement des marchés lundi selon l'analyste de CMC Markets Michael Hewson, les craintes proviennent (de nouveau) de Chine ce mardi matin. Un foyer de Covid-19 a de fait été détecté dans la province du Zhejiang (est), l'un des moteurs de l'économie chinoise, entraînant des fermetures d'usines qui risquent de perturber encore davantage les chaînes d'approvisionnement mondiales. Or les pénuries et les distorsions dans ces chaînes de production ont été un des catalyseurs de la vive hausse de l'inflation constatée aujourd'hui qui devrait inciter les banques centrales à hâter leur resserrement monétaire.
Aux valeurs à Paris, c'est ArcelorMittal qui prend la tête du CAC ce mardi à la mi-journée, après avoir échoué à rebondir la veille malgré une forte hausse matinale. Aidé par la hausse des cours de l'acier, le sidérurgiste reprend 6% vers 12h50. Orange suit avec un gain de 2,6% à mettre sur le compte de la reprise du suivi d'Oddo BHF à "surperformance" sur le titre, avec une cible à 11 euros (contre moins de 9 euros à la clôture de lundi), l'analyste pointant "au cours actuel, les multiples de valorisation les plus bas de son histoire". Axa (+1%) et les bancaires avancent aussi légèrement, tandis qu'Eurofins (-2,1%) clôt la marche.
Les résultats de Prismaflex salués
Peu d'agitation sur le reste de la cote, principalement animée comme la veille par des changements de recommandations. Orpea en profite pour gagner 5,6%, alors que Michelin se contente de grappiller 0,5%. Wordline cède en revanche 0,9% après un abaissement d'objectif de Barclays.
Parmi les plus petites valeurs, le spécialiste lyonnais de la fabrication industrielle de panneaux d’affichage Prismaflex s'adjuge 9,3% peu avant 13h dans le sillage de ses résultats semestriels révélant un retour aux bénéfices sur la période avril-septembre.
Au chapitre énergétique, les cours des principales références de brut ne s'éloignent pas de l'équilibre non plus, les opérateurs réduisant également les prises d'initiatives avant les annonces des banques centrales. Les cours des barils de Brent et de WTI sont ainsi globalement inchangées ce mardi à la mi-journée, respectivement à 74,4 et 71,3 dollars. La monnaie unique rebondit pour sa part légèrement face au billet vert (+0,32% à 1,1320 dollar). Le bitcoin tente enfin de repartir de l'avant, mais demeure assez nettement en-deçà du seuil des 50.000 dollars (+2,3% à 47.800 dollars).