(BFM Bourse) - Le marché parisien chute de plus de 2% lundi à la mi-journée, une baisse d'ampleur inédite depuis début octobre 2019, les craintes relatives à l'épidémie de coronavirus 2019-nCoV entraînant la fuite des investisseurs vers les valeurs refuge.
Après un repli de 1,25% la semaine dernière, le regain d'aversion au risque s'exacerbe lundi sur le marché parisien. En baisse de 1,66% dès l'ouverture, le CAC 40 amplifie ses pertes pour s'afficher à 5.881,13 points vers 12h00, une chute de 2,38%. Soit la plus forte baisse observée en Bourse de Paris depuis la séance du 2 octobre 2019.
Le marché fait les frais des craintes d'une expansion de l'épidémie de coronavirus sévissant en Chine et ayant déjà atteint les États-Unis, le Japon et l'Europe, via la France où 3 cas ont été effectivement confirmés et où une dizaine d'autres cas sont actuellement sous surveillance.
"Les commentaires du président chinois, ce week-end, qui prend très au sérieux cette maladie, n’ont pas réussi à rassurer la communauté" des investisseurs, soulignent les experts de Mirabaud dans leur note matinale. Ceux-ci relèvent également que "la publication d’une étude de la société britannique Read qui annonce 250.000 nouveaux cas en Chine dans moins de 10 jours" pèse sur le moral des investisseurs. "Au niveau du bilan "officiel", 2.799 cas sont maintenant répertoriés et on dénombre 80 morts" en Chine précisent-ils enfin.
Soulignons que les mesures de confinement prises dans plusieurs villes chinoises tombent au plus mauvais moment pour le secteur du tourisme, c'est-à-dire alors que s'ouvrent les festivités (lorsqu'elles ne sont pas annulées par les municipalités concernées) du Nouvel an lunaire. La Bourse de Shanghai reste d'ailleurs close toute la semaine comme chaque année à cette période qui marque habituellement le plus grand chassé-croisé de voyageurs au monde.
Le luxe en première ligne
Les valeurs du luxe pâtissent tout particulièrement des craintes de propagation du coronavirus, en raison des restrictions à la circulation qui ne font que s'intensifier.Principal moteur de la croissance de l'industrie du luxe, le marché chinois est en pratique à l'arrêt depuis une semaine et les géant français du secteur sont frappées de plein fouet. À Paris, Hermès (-5,2%), Kering (-3,9%) et LVMH (-3,4%) figurent parmi les plus fortes baisses de l'indice phare. Mais le mouvement est très largement partagé, aucun titre parmi l'échantillon des 40 ne parvenant à rester dans le vert à la mi-journée. Les valeurs très exposées au cycle économique comme STMicroelectroncics (-5,3%) ou ArcelorMittal (-3,9%) sont aussi fortement sanctionnées.
Les cours du pétrole, qui avaient déjà terminé vendredi à leur plus bas niveau depuis octobre à cause des risques de répercussions sur l'activité économique mondiale de la propagation du virus chinois, poursuivent leur chute lundi. Vers 12h00, le Brent lâche 4,7% à 57,84 dollars quand le WTI perd 3,51% à 52,29 dollars. Ce qui ne manque pas de se répercuter sur les valeurs pétrolières (-4% sur TechnipFMC et -2% pour Total).
Hors de l'indice phare, SMCP dont l'activité est très importante à Hong Kong flanche de 9%, tandis que le groupe de transport aérien Air France-KLM décroche de 6,5%.
Enfin, les groupes de spiritueux, dont la croissance est également tirée par le marché chinois, souffrent aussi à l'image de Pernod Ricard (-3%) et Rémy Cointreau (-3,6%), qui subit par ailleurs un abaissement de recommandation de la part de Citi.
À la suite de l'annonce du résultat de l'OPA de Capgemini, et dans l'attente de la décision de justice qui conditionnera réellement la capacité du groupe informatique à intégrer sa cible, le cours d'Altran s'envole de 1,55% au-delà du prix offert à 14,735 euros.
Sur le marché des changes, l'euro fluctue très peu à 1,1024 dollar (-0,01%). L'or bénéficie d'un courant porteur et l'once s'apprécie de 0,8% à 1584,10 dollars.