(BFM Bourse) - Une semaine après avoir signé sa plus forte hausse depuis le début de l'année, la Bourse de Paris a signé mardi un nouveau recul, les investisseurs se montrant toujours nerveux avant une série de réunions des principales banques centrales de la planète, tandis que se poursuit la cinquième vague de Covid.
Si la nouvelle vague d'infections à la Covid-19 a semble-t-il atteint son pic en France, le CAC 40 a peut-être passé le sien (un sommet proche de 7200 points en novembre), du moins pour l'année qui se termine d'ici une douzaine de séances. L'indice phare tricolore, qui avait bénéficié mardi dernier d'un bond de 2,91%, sa plus forte hausse de 2021, accumule depuis cinq séances consécutives dans le rouge avec un nouveau repli ce mardi, de -0,69% à 6895,31 points.
"Les investisseurs attendant la pléthore de décisions des banques centrales dans les prochains jours, qui pourraient déterminer la façon dont nous terminerons l'année" explique Craig Erlam, analyste chez Oanda. "La Fed sera la première à s'exprimer mercredi soir, et les investisseurs s'attendent à ce que le FOMC (comité de politique monétaire, NDLR) adopte une attitude "hawkish" (restrictive, NDLR). L'attention des participants au marché portera essentiellement sur l'accélération ou non du rythme de la réduction des taux d'intérêt" avance pour sa part l'analyste d'Ebury Matthew Ryan.
Fermetures d'usines en Chine
Les marchés souffrent par ailleurs de nouvelles inquiétudes sur la contagiosité du variant Omicron. Alors que le "ton anxiogène" du gouvernement britannique sur la montée des contaminations avait déjà participé au retournement des marchés lundi, selon l'analyste de CMC Markets Michael Hewson, les craintes proviennent (de nouveau) de Chine ce mardi. Un foyer de Covid-19 a de fait été détecté dans la province orientale du Zhejiang, l'un des moteurs de l'économie chinoise, entraînant des fermetures d'usines qui risquent de perturber encore davantage les chaînes d'approvisionnement mondiales. Or les pénuries et les distorsions dans ces chaînes de production ont été un des catalyseurs de la vive hausse de l'inflation constatée aujourd'hui qui devrait inciter les banques centrales à hâter leur resserrement monétaire.
Seulement 30% des valeurs du CAC 40 ont réussi à rester à flot. ArcelorMittal a néanmoins bondi de plus de 8%, largement en tête du CAC, aidé par la hausse des cours de l'acier. Avec une progression de 2,1%, Orange est monté sur la deuxième marche tandis qu'Oddo BHF a indiqué miser sur une "surperformance" du titre, avec une cible à 11 euros (contre moins de 9 euros à la clôture de lundi). L'opérateur télécoms se traite actuellement sur les multiples de valorisation "les plus bas de son histoire", calcule le bureau d'études.
Inversement, Eurofins Scientific a été particulièrement sanctionné (-5,3%), ainsi que les nouvelles technologies (Dassault Systèmes -2,5%, Teleperformance -1,8%, STMicroelectronics -1,8% également), le luxe (-1,4% pour Hermès, -1% pour LVMH) ou les électriciens Schneider (-2,6%) et Legrand (-1,7%).
Les résultats de Prismaflex salués
Peu de mouvements sur le reste de la cote, principalement animée comme la veille par des changements de recommandations. Mis en exergue par Berenberg, Orpea en a profité pour gagner 2,2% (jusqu'à plus de 5% en séance).
Parmi les plus petites valeurs, le spécialiste lyonnais de la fabrication industrielle de panneaux d’affichage Prismaflex a réduit son avance à +1,4%, contre près de 10% à la mi-journée, dans le sillage de ses résultats semestriels révélant un retour aux bénéfices sur la période avril-septembre.
Au chapitre énergétique, les cours des principales références se repliaient également, le contrat à terme sur le baril de Brent fléchissant de 2,06% à 72,85 dollars en fin de séance.
La monnaie unique échouait une énième fois à rebondir face au billet vert, revenant à 1,1271 dollar (-0,13%) contre plus de 1,13 dollar en matinée. Le bitcoin restait relativement faible également, assez nettement en deçà du seuil des 50.000 dollars (47.026 dollars).