(BFM Bourse) - Les investisseurs accueillent avec soulagement la détente des relations commerciales sino-américaines dans le sillage du G20 et le CAC 40 en profite, même si aucun accord n'a été conclu. Le compartiment technologique avancent nettement, tandis que le renouvellement de l'accord de limitation de production de l'Opep profite aux valeurs liées aux matières premières.
La Bourse de Paris se rapproche de ses plus hauts annuels, avec un gain de 0,8% à 5.580 points peu avant 13h, revigorée par la (nouvelle) trêve commerciale entre les États-Unis et la Chine. Après avoir pris jusqu'à 1,3% dans les premiers échanges, le baromètre de la place parisienne a effacé une petite partie de ses gains matinaux après la publication d'indicateurs macroéconomiques une nouvelle fois décevants. Ainsi, l'activité manufacturière s'est nettement contractée en Chine au cours du mois de juin, selon un indice indépendant publié lundi. La baisse de l'activité industrielle dans la zone euro s'est également accentuée en juin. L'indice PMI du secteur manufacturier est revenu à 47,6 et reste sous le seuil de 50 qui sépare contraction et expansion de l'activité pour le cinquième mois consécutif.
Si les PMI chinois et européens sont décevants, la croissance de l'activité dans le secteur manufacturier a accéléré en juin dans l'Hexagone, alimentée par un retour dans le vert de la production et des nouvelles commandes. L'indice PMI synthétique du secteur manufacturier s'est ainsi établi à 51,9, en nette hausse par rapport au mois de mai (50,6) et à peine en-deçà de sa première estimation "flash" de 52,0 publiée le 21 juin. Autre bonne nouvelle, le taux de chômage dans la zone euro a atteint en mai son niveau le plus faible depuis juillet 2008, à 7,5%, a annoncé lundi l'Office européen des statistiques Eurostat.
La publication de tous ces indicateurs est néanmoins loin d'éclipser l'actualité économique majeure du week-end, à savoir la trêve commerciale sino-américaine. Particulièrement attendue par les marchés, la rencontre entre Donald Trump et Xi Jinping en marge du G20 à Osaka ce week-end a, comme prévu, accouché d'une souris. L'annonce de la reprise des négociations commerciales et la décision de Washington de ne pas imposer de nouvelles taxes douanières sur les produits chinois importés et l'assouplissement des sanctions américaines contre le géant technologique chinois Huawei ont suffi à rassurer les marchés.
Automobile et technologie dominent le palmarès
Conséquence de cette détente commerciale, l'ensemble des valeurs "sino-sensibles" de la cote parisienne affichent de très nets gains lundi matin, à commencer par celles des secteurs automobiles et technologiques. L'indice STOXX européen de l'automobile avançait ainsi de 2,2% vers 9h45, la Chine constituant le premier marché mondial, avant que les chiffres bruts du Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA) ne fasse état d'un recul de 8,4% du marché automobile français en juin. Du côté des constructeurs tricolores, Renault a effacé une bonne partie de ses gains matinaux vers 13h15 (+0,3%) tandis que Peugeot avance toujours de 1,3%.La meilleure performance sectorielle est pour le compartiment technologique de la cote parisienne, qui profite à plein de la reprise des négociations commerciales entre les deux principales puissances mondiales. L'assouplissement des sanctions de Washington à l'encontre de Huawei profite en premier lieu au secteur ses semi-conducteurs. STMicro (+5,8% vers 13h15, meilleure performance du CAC) et Soitec (+1,8%) se distinguent. Dans leur sillage, l'ensemble des valeurs technologiques avance, à l'instar de Dassault Systemes (+2,4%), Atos (+2,3%) ou Capgemini (+2,1%).
En dehors de ces deux secteurs particulièrement exposés aux conflits commerciaux, plusieurs valeurs que l'on peut qualifier de "sino-dépendantes" réagissent favorablement à la trêve commerciale. Le luxe, pour qui la Chine représente également le premier marché mondial, évolue dans le vert lundi matin avec des hausses comprises entre 0,5% pour LVMH et 1,4% pour Kering.
Parmi les autres mouvements à signaler, Crédit Agricole progresse nettement (+2,8%) après avoir conclu avec Banco BPM un accord définitif pour renforcer leur partenariat global sur le marché italien du crédit à la consommation pour les quinze prochaines années. Sur le reste de la cote, le fabricant d’armes factices Cybergun compte encore effacer une partie de sa dette -obligataire cette fois- avant la reprise du groupe par de nouveaux investisseurs et lâche plus de 10%.