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Pétrole Brent

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Pétrole brent : L'Opep proche de prolonger son accord, le baril de pétrole de WTI dépasse les 60 dollars

lundi 1 juillet 2019 à 12h40
Le WTI dépasse les 60 dollars

(BFM Bourse) - En marge de la réunion de l'Opep+ qui débute à Vienne lundi, l'annonce de l'accord russo-saoudien sur une poursuite de la limitation de production de pétrole brut fait bondir le cours de la référence américaine, le WTI, dont le baril s'échange de nouveau au-dessus du seuil des 60 dollars.

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés, menés par la Russie, se retrouvent lundi à Vienne, où, sauf improbable retournement de situation, ils devraient maintenir le cap des limitations de production de pétrole plébiscitées par le duo Moscou-Ryad, dont l'influence grandissante irrite l'Iran. Destinée à soutenir les cours du brut, une prolongation des réductions de production actuellement en vigueur a d'ores et déjà été annoncée vendredi par le président russe Vladimir Poutine, en marge du G20 d'Osaka.

Cet accord russo-saoudien doit recevoir l'approbation de l'ensemble des 14 membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de leurs 10 partenaires non membres de l'Opep qui se retrouvent jusqu'à mardi dans la capitale autrichienne. Ces 24 pays, qui pompent la moitié du pétrole du globe, avaient décidé en décembre d'abaisser leur offre cumulée de 1,2 million de barils par jour (mbj) pour soutenir les cours, qui restent contenus malgré la recrudescence des tensions géopolitiques au Moyen-Orient, notamment entre l'Iran et les États-Unis.

Au sein de cet Opep+ toutefois, le poids du nouveau tandem formé par la Russie, deuxième producteur mondial, et l'Arabie saoudite, chef de file du cartel, qui se sont alliées il y a trois ans pour enrayer l'effondrement des cours, contrarie certains producteurs.

Consensus sur les quotas, l'unilatéralisme dénoncé

Dès son arrivée à Vienne lundi, le ministre iranien du pétrole Bijan Namdar Zanganeh a dénoncé le caractère selon lui unilatéral de l'entente entre Moscou et Ryad annoncée en amont des réunions de Vienne. "Le principal danger auquel est confrontée l'Opep maintenant est l'unilatéralisation", a lancé le ministre, assurant que "l'Opep va mourir avec un tel processus" de décision piloté en solo par son rival régional saoudien.

L'Iran s'est également dit opposé à ce stade à tout accord de coopération à long terme visant à pérenniser le partenariat entre l'Opep et ses alliés, regroupés sous l'appellation Opep+. Pour autant, Téhéran soutiendra le renouvellement des plafonds de production, dont le pays est jusqu'ici exempté compte tenu du retour des sanctions américaines qui étranglent ses exportations de brut, a précisé le représentant iranien.

La prolongation des quotas semble faire consensus au sein du groupe formé par l'Opep et ses partenaires, compte tenu de la nécessité de stabiliser les cours dans un contexte de fortes tensions géopolitiques autour de l'Iran, de morosité de la demande et d'offre abondante.

L'annonce de l'accord russo-saoudien a d'ailleurs permis au cours du baril de pétrole WTI de dépasser les 60 dollars lundi au début des échanges européens. Le budget saoudien nécessiterait un cours du baril d'environ 85 dollars, tandis que Moscou se dit satisfait du niveau actuel du Brent à 60-65 dollars. Peu avant midi, le baril de brut léger américain s'échangeait à 60,12 dollars sur le Nymex, au plus haut depuis fin mai dernier, tandis que le cours du Brent de mer du Nord restait stable, à 66,59 dollars (+0,1%), ce qui ramène le spread (l'écart de prix) entre les deux références mondiales de pétrole brut au plus bas depuis mi-avril dernier, à 5,57 dollars.

Dimanche, le ministre de l'énergie des Émirats arabes unis, Suhail Mohammed Faraj Al Mazroui, avait aussi estimé qu'une prolongation des limitations de production était "nécessaire" pour "rééquilibrer" le marché. Les débats lors des réunions de Vienne porteront principalement sur la durée de ce nouveau pacte, six ou neuf mois, le ministre saoudien de l'Energie, Khaled al-Falih, plaidant pour une reconduction de neuf mois.

Demande morose

Les paramètres à prendre en compte par les producteurs de pétrole sont nombreux. Côté offre, la récente intensification des tensions dans le Golfe (attaques de tankers, drone américain abattu par l'Iran, escalade verbale entre Téhéran et Washington) ravive les craintes pour la sécurité de l'approvisionnement, mais sans provoquer à ce stade de flambée des prix. Les risques géopolitiques semblent d'ailleurs éclipsés par une demande énergétique morose, sur fond de ralentissement de la conjoncture mondiale et de persistance de conflits commerciaux, la trêve sino-américaine conclut ce week-end en marge du G20 ne constituant pas (pour l'instant) un accord commercial majeur. L'Agence internationale de l'énergie (EIA) a en outre sabré, par deux fois au cours des derniers mois, sa prévision de demande mondiale de brut pour 2019.

Face à cet affaiblissement de la demande, l'offre de brut reste abondante. La production américaine de pétrole de schiste ne cesse de grimper, concurrençant l'Opep et gonflant des stocks mondiaux déjà élevés. Plus précisément, la production américaine de brut a continuellement progressé au cours des trois dernières années, jusqu'à toucher un record de 12,4 millions de barils par jour début juin (contre 8,46 mbj en juillet 2016), avant de reculer légèrement lors des trois dernières semaines pour s'établir à 12,1 mbj lors de la semaine écoulée. Signe que le marché pétrolier américain est peut-être déjà confronté aux limites du modèle économique du pétrole de schiste...

Inquiète de l'expansion de la production américaine, l'Arabie saoudite a réduit son offre bien au-delà des baisses de production imposées dans l'accord, pompant en mai 9,70 millions mbj, très en dessous des 10,31 mbj convenus. C'est le cas de la plupart des pays liés par l'accord.

"Nous croyons que nos accords de stabilisation de l'offre (...) ont eu un effet positif", argumentait Vladimir Poutine vendredi dans le Financial Times. La stratégie de l'Opep+ s'est jusqu'ici révélée payante, puisque le prix du baril de Brent a pris environ 22% depuis janvier, alors que la participation à ce pacte permet aussi au Kremlin de renforcer son influence au Moyen-Orient.

(avec AFP)

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