(BFM Bourse) - Les cours pétroliers ont fini au plus haut depuis près de six mois lundi, en réaction à l'officialisation par la Maison Blanche de la fin des exemptions qui permettaient à huit pays, parmi lesquels la Chine et l'Inde, de continuer à acheter le pétrole iranien. La perspective d'une contraction de l'offre porte les cours, ainsi que les valeurs du secteur mardi à la Bourse de Paris.
L'or noir reste bien orienté, mardi, après avoir bondi de plus de 3% lundi dans le sillage de l'officialisation, par Washington, de l'annulation des exemptions qui autorisaient encore quelque pays à importer du brut iranien. Plus précisément, Donald Trump a décidé de ne pas renouveler les exemptions qu'il avait accordé, en novembre dernier et pour six mois, à huit pays parmi lesquels la Chine et l'Inde.
Pour rappel, les États-Unis avaient décidé de rétablir des sanctions à l'encontre des secteurs pétrolier et bancaire iranien après s'être retirés de l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien. La Maison Blanche a donc expliqué, lundi, que ces exemptions ne seront par renouvelée à leur expiration le 1er mai, l'objectif clairement affiché étant de "réduire à néant les exportation de pétrole iranien, privant ainsi le régime de sa principale source de revenus" (près de 40% des ressources économique du pays, selon Washington).
Les États-Unis ont donc renforcé lundi leur campagne de "pression maximale" qui vise à faire plier économiquement l'Iran, en annonçant des sanctions contre tout pays qui continuerait à acheter du pétrole iranien - au risque de raviver les tensions avec plusieurs de ses alliés.
Téhéran juge ces sanctions "illégales", Ryad promet de "stabiliser le marché"
Les sanctions américaines sont "illégales dans leur principe même", a réagi lundi le gouvernement iranien. "Puisque ces sanctions sont illégales, la République islamique d'Iran n'avait attaché et n'attache aucune valeur ni aucune crédibilité aux dérogations accordées relativement aux dites sanction " a précisé le ministère des Affaires étrangères iranien dans un communiqué. Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo avait de son côté ajouté qu'aucune période de grâce ne serait accordée aux pays qui bénéficiaient de ces exemptions jusqu'à présent. Selon l'agence spécialisée S&P Global Platts, l'Iran a exporté en moyenne 1,7 million de barils par jour au mois de mars, dont près de 628.000 vers la Chine et plus de 357.000 vers l'Inde.
Lundi, Donald Trump a promis, sur Twitter, que l'Arabie saoudite et d'autres États membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) -cartel contre qui le président américain est en conflit depuis des mois- feraient "plus que compenser" la baisse de l'offre induite par l'interdiction à l'encontre de Téhéran d'exporter son brut. Le gouvernement saoudien, plus gros exportateur de l'Opep, s'est aussitôt dit prêt à "stabiliser le marché. Dans un communiqué publié lundi, le ministre saoudien de l'Energie, Khalid al Falih, a ainsi déclaré que Ryad se coordonnerait avec les autres producteurs de pétrole pour éviter un déséquilibre du marché mondial.
Cette annonce en provenance du royaume saoudien n'a pas suffi à freiner la hausse des cours du pétrole brut, lundi, les barils de Brent européen et de WTI américain s'adjugeant respectivement 3,2% à 74,27 dollars et 2,8% à 65,2 dollars dès les premiers échanges (sur l'Intercontinental Exchange de Londres et le Nymex new-yorkais) mardi.
Les valeurs du secteur en profitent à Paris
Vers 10h, mardi, à la Bourse de Paris, les valeurs pétrolières et parapétrolières progressent en réaction au bond du cours du baril d'or noir. Parmi les plus fortes hausses du SRD, une heure après l'ouverture de la cotation, on retrouve ainsi CGG (+6,1% à 1,77 euros), Maurel et Prom (+3,8% à 3,63 euros), Total Gabon (+7,7% à 154 euros), Vallourec (+2,3% à 2,39 euros), TechnipFMC (+2% à 22,18 euros) ou encore le "supermajor" Total, qui signe deuxième plus forte hausse du CAC derrière TechnipFMC avec un progression de 1,9% à 51,25 euros.