(BFM Bourse) - Alors que le marché parisien battait de l'aile vers la mi-journée après avoir enregistré jusqu'à 5% de gains vers 10h30, l'ouverture en hausse de la Bourse de New York a visiblement rassuré les investisseurs, le CAC reprenant un peu de hauteur en fin de séance.
Miracle à la Bourse de Paris. Au lendemain de l'une des plus fortes hausses de son histoire (+8,39%), le CAC parvient à conforter ce rebond auquel il ajoute une progression supplémentaire de 4,47%, au terme d'une nouvelle séance particulièrement mouvementée. De fait, le baromètre parisien a ouvert en hausse de 2,4% avant d'accroître ses gains initiaux jusqu'à afficher près de 5% de hausse à 10h30... avant de revenir en territoire négatif à 12h00.
L'indice vedette de la Bourse de Paris a ensuite progressivement repris de la hauteur, avant d'accélérer sa hausse à l'ouverture de Wall Street puis encore très nettement peu avant la clôture, pour finalement boucler la séance de mercredi sur une forte avancée de 4,47% à 4.4332,70 points, dans un volume d'échanges fourni de 5,4 milliards d'euros.
Le CAC désormais en "bull market"
Aussi surprenant cela soit-il, ce net gain permet au CAC d'entrer techniquement en territoire de "bull market", qui succède donc à un violent "bear market". Le baromètre de la Bourse de Paris reprend en effet 22,4% par rapport à son plancher annuel touché le lundi 16 mars en séance à 3.632 points, ce qui témoigne de l'amplitude des mouvements -et de l'extrême volatilité qui règne- au sein du CAC.Le marché parisien avait bien démarré la séance (+2,3%) "dans le sillage de la meilleure journée (mardi, NDLR) pour le Dow Jones depuis 1933, sa plus forte progression (en points) de son histoire et le plus important volume jamais connu", relevait John Plassard, spécialiste de l'investissement chez Mirabaud dans sa note matinale.
Le Dow poursuit sur sa lancée de la veille
L'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones Industrial Average a ainsi flambé de 11,37% mardi. Il faut remonter au 15 mars 1933 pour trouver trace d'une hausse en pourcentage aussi élevée sur une séance. La place parisienne s'était également envolée mardi, stimulée par la nouvelle salve de mesures annoncées par la Fed, comprenant notamment "un achat illimité d'obligations ainsi que divers mécanismes d'aide directe aux entreprises", y compris les PME."Cerise sur le gâteau, un compromis a été signé dans la nuit (de mardi à mercredi, NDLR) entre Démocrates et Républicains sur un plan de soutien à l'économie américaine de 2.000 milliards de dollars face à la pandémie de coronavirus", a souligné John Plassard. Ce plan de relance (le plus massif de l'histoire) doit désormais être adopté par la Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates, avant d'être promulgué par le président américain.
Analyste chez CMC Markets, Michael Hewson juge le marché "de plus en plus optimiste" sur l'action des gouvernements. "Les politiciens commencent à comprendre l'ampleur de l'arrêt économique qui s'annonce, alors que le nombre de morts continue d'augmenter en Europe et aux États-Unis".
À 17h45, la Bourse de New York confirme son spectaculaire redressement opéré la veille, le Dow reprenant encore 4,7%, le S&P 3% et le Nasdaq 1,4%. L'indice phare de Wall Street est notamment porté par l'impressionnant rebond de Boeing (+32%), deuxième pondération du Dow, et par Nike (12%), la marque à la virgule ayant agréablement surpris les marchés mardi après la clôture, en faisant état de solides résultats trimestriels. À noter que comme la Bourse de Paris, celle de New York a aussi ouvert dans le vert avant de tomber en territoire négatif puis de reprendre de la hauteur.
Les secteurs bancaire et aéronautique au rebond
Peu d'actualités sur le front des valeurs, si ce n'est Lagardère (+11,6%) qui suspend ses prévisions 2020 et a proposé de réduire son dividende de 1,30 euro par action pour le ramener à un euro, ou Renault (+1,9%), qui a annoncé l'arrêt de la production de ses sept sites en Amérique latine, qui redémarreront quand les conditions le permettront.Au sein du CAC, on relève tout de même un rebond du compartiment bancaire, Société Générale (+11,4%) dominant le palmarès de l'indice phare à la mi-journée, alors que Crédit Agricole (+5,5%) et BNP Paribas (+8%) s'offrent également un bol d'air. Le sursaut de Safran (+18,9%, meilleure performance de l'indice) est également à relever, alors qu'Airbus (+7,2%) s'offre aussi un joli rebond
Total reprend également 7,8% en dépit de la stagnation des cours du brut, le baril de Brent s'échangeant à 27,18 dollars (+0,11%) vers 17h50, quand celui de WTI reprend 1,71% à 24,42 dollars. En nette baisse dans la matinée, les deux références mondiales de pétrole ont repris du poil de la bête après la publication des stocks US qui ont moins augmenté que prévu (+1,6 millions de barils quand le consensus misait sur +2,7 millions).
Le compartiment du luxe est également très bien orienté avec des hausses de 7,2% pour LVMH, 6,5% pour L'Oréal et 5,3% pour Kering (+2,4% "seulement" pour Hermès).
Hors de l'indice phare, Solocal (+28%) poursuit son rebond (+58% depuis le début de la semaine), tandis que SMCP (+14,6%), Natixis (+16,9%), Elior (+11,3%) ou Euronext (+16,3%) rebondissent nettement
Sur le Forex, la monnaie unique reprend encore du terrain face au billet vert (+0,42% à 1,0855 dollar) peu avant 18h.