(BFM Bourse) - Le dernier rapport mensuel de l'emploi américain a été unanimement salué par les marchés, une donnée relative aux salaires ouvre la voie à un apaisement de la politique monétaire de la Fed. Le CAC 40 progresse de près de 1,5% vendredi soir. Sur la semaine, l'indice vedette parisien gagne 6%.
En légère hausse à la mi-séance, la Bourse de Paris a accéléré ses gains après un rapport mensuel sur l'emploi apprécié des marchés. Celui-ci confirme certes la robustesse du marché du travail aux Etats-Unis mais il met aussi en avant un ralentissement des salaires. Un dernier point qui entretient l'espoir que la Réserve fédérale américaine lève enfin le pied sur ses hausses de taux.
Ainsi, le CAC 40 progresse de 1,47% à 6.860,95 vendredi soir pour clôturer à un plus haut depuis le mois de février 2022. Sur la semaine, le bilan est également très positif, l'indice vedette parisien affiche un gain hebdomadaire de 5,98%.
A Wall Street, la statistique est également bien perçue. Les indices américains rebondissent enfin de plus de 1% pour la première fois de l'année après avoir corrigé jeudi soir en réaction à des solides créations d'emploi dans le secteur privé. L'emploi était la thématique phare en cette fin de semaine sur les marchés.
Du côté du marché obligataire, l'apaisement est de mise. Le rendement du 10 ans américain se détend à 3,58% contre 3,748% avant la publication du rapport sur l'emploi. Celui de son homologue français (OAT 10 ans) glisse à 2,697% après avoir culminé à 2,83% en fin de matinée.
Un ralentissement (bienvenu) de la hausse des salaires
L'économie américaine a donc créé plus de postes que prévu en décembre. Quelque 223.000 embauches ont été recensées par le département du Travail américain contre 205.000 attendu.
Les chiffres de novembre ont été également révisés à la baisse à 256.000 contre 263.000 annoncé initialement. Surtout, et c'est cette donnée qui réjouit les marchés, la progression du salaire horaire moyen a ralenti à 0,3% en décembre contre +0,4% de consensus. En rythme annuel, la hausse ressort ainsi 4,6%. Le consensus Reuters tablait pour sa part sur une augmentation de 5% rythme annuel. Et pour cause, cette donnée est scrutée de près par la Banque centrale américaine dans sa lutte acharnée contre l'inflation.
"La tendance est au ralentissement et pourrait donc rassurer les membres de la Fed qui craignent qu'un marché de l'emploi tendu n'alimente le cycle de hausses des salaires et des prix" qui dope l'inflation, expliquent les analystes de BNP Paribas cités par l'AFP.
Le taux de chômage a également surpris en reculant à 3,5% en décembre après 3,6% en novembre pour ainsi retomber à son niveau de février 2019, juste avant la pandémie.
Ce grand rendez-vous de la semaine ne doit pas faire oublier la publication de l'ISM des services américain toujours pour le mois de décembre. L'activité des services est finalement ressortie en-deçà des attentes,plongeant de 56,5 vers 49,6 le mois dernier, soit à un plus bas depuis mai 2020.
En Europe, l'inflation dans la zone euro pour décembre était la statistique majeure du jour. Les prix à la consommation ont reculé à 9,2% le mois dernier, après 10,1% en novembre, grâce au reflux des prix de l'énergie. Le marché tablait sur un repli moins prononcé à 9,5%. En France et en Allemagne, Eurostat a également confirmé le ralentissement des prix dans ces deux pays.
La hausse des taux d'intérêt de la BCE pour calmer les tensions inflationnistes est "proche de son pic" sauf "si de nouveaux chocs extérieurs émergent", a déclaré vendredi Mario Centeno, membre du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne.
Safran soutenu par un analyste
En tête du CAC 40, on retrouve Renault (+3,1%) qui envisage envisage de fabriquer un véhicule électrique en Inde, rapporte Reuters citant des sources proches du dossier.
Safran qui termine en hausse de 3%, soutenu par Bernstein qui relève sa recommandation de performance de marché à surperformance sur le titre de l'équipementier aéronautique.
Le compartiment du luxe a également brillé avec LVMH et Hermès International qui ont tous deux gagné 2,8%.
Lanterne rouge, Engie a perdu plus de 3% alors qu'Emmanuel Macron a demandé aux fournisseurs d’énergie à renégocier "les contrats excessifs" des très petites entreprises. Par ailleurs, le groupe français et le gouvernement belge sont proches d’un accord sur le nucléaire.
Sodexo a limité son repli à 1,20%. Le spécialiste de la restauration collective confirme ses objectifs annuels après avoir fait état d'une activité dépassant les attentes au premier trimestre de son exercice décalé 2022-2023. Mais l'effet de rattrapage post-Covid va progressivement s’atténuer dans l'année, tient à prévenir Sodexo.
Atos a cédé 1,5% alors que le gouvernement serait "peu emballé" par l'offensive d'Airbus sur la future filiale d’Atos, Evidian, rapporte BFM Business.
Sur le front des devises, l'euro reprend des couleurs après les chiffres de l'emploi américain pour décembre. La monnaie unique progresse de 1% à 1,0619 dollar. Les tarifs pétroliers repartent à la hausse. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars regagne 1,3% à 79,73 dollars tandis que le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en février, s'apprécie de 1,5% à 74,80 dollars.