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Cac 40 : Avec un risque géopolitique croissant en vue, comment aborder le second semestre en Bourse?

dimanche 4 août 2024 à 12h00
Les principales convictions de Lombard Odier

(BFM Bourse) - Dans un contexte d'incertitudes géopolitiques, comment les investisseurs doivent-ils piloter leurs portefeuilles pour aborder au mieux ce second semestre 2024? Lombard Odier nous donne quelques éléments de réflexion.

Après un premier semestre meilleur que prévu sur le front macroéconomique, plusieurs défis d'ordre géopolitique vont se présenter sur la route des investisseurs au cours de la seconde partie de l'année. Autant de facteurs qui vont occasionner des épisodes de volatilité, prévient la société de gestion Lombard Odier.

Dans ce contexte à venir qui sera marqué par les élections américaines et la concurrence géopolitique, comment naviguer en ces eaux troubles? Nannette Hechler-Fayd’herbe, Responsable stratégie d’investissement, durabilité et recherche, chez Lombard Odier, donne ses pistes pour éclairer la lanterne des investisseurs à l'aube de ce second semestre.

Ce semestre sera complexe à aborder prévient la spécialiste et selon elle, les investisseurs qui vont adopter une approche active visant "à équilibrer les risques et les nouvelles opportunités d'investissement", seront récompensés.

Les cycliques, régions et secteurs à la traîne

Parmi ses vues d’investissement, Nannette Hechler-Fayd’herbe entrevoit un potentiel haussier sur les marchés actions, car selon, elle, cette classe d'actifs devrait profiter d'une solide croissance des bénéfices et des réductions de taux au second semestre 2024.

D'autant plus que les actions "affichent un potentiel de hausse plus élevé que les obligations au cours du prochain semestre". Mais la spécialiste tient à prévenir que le niveau de concentration des actions sur le marché américain, et une hausse des risques géopolitiques pourraient générer de la volatilité à court terme.

Lombard Odier se prêt à saisir les opportunités qui se présenteraient dans certains secteurs cycliques, comme l'énergie, les matériaux, la consommation discrétionnaire et les services de communication.

La société de gestion indique aussi avoir des vues sur les régions et secteurs bénéficiant de "valorisations raisonnables" et qui sont "restés à la traîne jusqu'à présent" de la performance globale des actions. Parmi les zones géographiques qui cochent ces cases, Nannette Hechler-Fayd’herbe cite les marchés boursiers émergents, qui selon elle "peuvent eux aussi offrir une exposition à la croissance à un prix raisonnable". Elle privilégie Taïwan, la Corée du Sud et l'Inde.

"La zone euro, qui a récemment souffert des incertitudes politiques provoquées par les élections européennes, devrait rester à la traîne des indices mondiaux en raison de perspectives bénéficiaires moindres", remarque-t-elle.

La spécialiste privilégie aussi une approche thématique, qui selon elle, est adaptée aux "investisseurs désireux de renforcer la résilience de leurs portefeuilles et d'exploiter les moteurs de croissance à long terme". Cette approche s'appuie sur les transformations en cours dans les domaines de la transition environnementale, de la démographie, des infrastructures et de la technologie qui peuvent améliorer la résilience des portefeuilles à travers les cycles.

Une vigueur du dollar

Du côté des devises, Lombard Odier met une pièce sur un maintien de la vigueur du dollar américain, qui "continue à bénéficier d'un avantage par rapport aux autres monnaies du G10 et d'une croissance relativement plus faible en dehors des États-Unis". Cette situation devrait perdurer au second semestre selon la société de gestion.

"Toutefois, les risques politiques et budgétaires aux États-Unis, la surévaluation du dollar, la hausse progressive de l'or au détriment du dollar dans les réserves des banques centrales et un monde "multipolaire" jettent quelques doutes sur la viabilité à long terme de la force du dollar", prévient Lombard Odier.

Néanmoins, la société de gestion estime que le billet vert devrait continuer à s’apprécier par rapport à l'euro et à la livre sterling au second semestre, car la solidité de la croissance américaine, l'accélération du cycle de baisse des taux en Europe et le coût du portage continueront à conférer un avantage à la monnaie américaine, qui agit aussi comme source de diversification dans les portefeuilles.

Du côté de la monnaie unique, la société de gestion est moins enthousiaste. Elle s'attend à ce que l'euro continue à perdre du terrain face au franc suisse,"même si une consolidation à court terme reste possible, à mesure que les écarts de taux d'intérêt se resserrent et que les risques géopolitiques stimulent la demande pour d'autres actifs refuges".

Les matières premières en force

L'optimisme de la spécialiste de Lombard Odier vise aussi les matières premières, dont les cours pourraient, selon la société de gestion, "enregistrer de solides gains à l'avenir".

"Dans un contexte d'incertitude géopolitique, un accès sûr et fiable aux ressources naturelles est impératif, d'autant plus que l’exploitation de ces ressources sera plus importante dans le cadre de la transition vers une économie net-zéro", remarque-t-elle.

Nannette Hechler-Fayd’herbe dit anticiper des changements durables sur les marchés des matières premières. Les métaux industriels, en particulier le cuivre, sont d'après elle, confrontés à une nouvelle demande structurelle liée à l'électrification et à l'expansion des centres de données requise par l'essor de l'intelligence artificielle.

Les matériaux de construction et d'emballage alternatifs, tels que le bois, devraient également voir une demande croissante estime Lombard Odier, car la hausse des prix du carbone et l'expansion des marchés d'échange de droits d'émission de carbone permettent désormais d’évaluer plus justement les ressources naturelles.

En ce qui concerne l'or, valeur refuge par excellence, son cours devrait rester à un niveau soutenu, "malgré la résilience du dollar" avance l'experte. Elle rappelle la corrélation négative entre ces deux actifs qui évoluent souvent dans des directions inverses.

Plus le dollar est bas moins il est onéreux pour les investisseurs, dont la monnaie de référence n'est pas le dollar, d'acheter de l'or. En clair, une baisse du dollar soutient l'or (comme la plupart des matières premières) toutes choses égales par ailleurs.

Le métal précieux tend aussi à briller dans un environnement géopolitique et financier, et se présente comme un actif de réserve important pour les banques centrales, rappelle aussi Lombard Odier.

En 2023, les banques centrales ont acheté pour 1.037 tonnes d'or - soit la deuxième vague d'achats la plus élevée de l'histoire - après un record de 1.082 tonnes en 2022, selon gold.org/goldhub/data/2024-central-bank-gold-reserves-survey">le World Gold Council. À la suite de ces chiffres records, l'or continue d'être considéré favorablement par les banques centrales en tant qu'actif de réserve.

Selon l'enquête 2024 Central Bank Gold Reserves (CBGR), pilotée par ce même organisme entre le 19 février et le 30 avril 2024, 29% des banques centrales interrogées ont déclaré vouloir augmenter leurs réserves d'or au cours des douze prochains mois, ce qui constitue le niveau le plus élevé depuis le début de cette enquête en 2018.

"Un regain d'aversion au risque pourrait peser sur les prix des matières premières, mais nous profiterions alors de leur faiblesse pour (re)constituer notre exposition aux métaux industriels", signale Lombard Odier.

Sabrina Sadgui - ©2025 BFM Bourse
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