(BFM Bourse) - L'indice parisien évolue en très nette baisse et lâchait plus de 2% vers 16h10 ce mercredi, plombé par le recul des valeurs cycliques et l'impasse actuelle sur le relèvement du plafond de la dette des Etats-Unis.
L'horloge tourne et l'anxiété monte pour les marchés. Alors que les discussions n'en finissent plus d'être au point mort sur le relèvement du plafond de la dette américaine, la Bourse de Paris flanche.
Le CAC 40 abandonne ainsi 2,1% à 7.225,48 points vers 16h10, et évolue sur ses plus faibles niveaux depuis la séance du 30 mars. Wall Street est mal orienté. Après avoir lâché lâché plus de 1% mardi soir, le S&P 500 abandonne 0,8% vers 16h10 également.
Les équipes du président Joe Biden ont cherché mardi à avancer dans les négociations avec le camp républicain mais sans succès. Rappelons que le Trésor américain estime que le défaut de paiement des Etats-Unis pourrait survenir dès le 1er juin. L'exécutif démocrate a, par ailleurs, exclu de recourir à un passage en force en invoquant le 14e amendement de la Constitution.
Peu de bonnes nouvelles
"En l'absence d'un véritable accord et plus nous nous rapprochons du 1er juin, plus les craintes de défaut de paiement deviennent importantes, étant donné que le risque reste le plus élevé depuis 2011 et constitue l'un des risques les plus visibles qui pourraient assurément faire plonger l'économie américaine", souligne Stephen Innes de SPI Asset Management.
"Si l'échéance n'est pas respectée, les dommages économiques pourraient être graves, car des paiements représentant environ 10 % du PIB pourraient être interrompus. Les acteurs du marché n'ont donc pas d'autre choix que d'intégrer du risque supplémentaire en fonction du jour de l'échéance, avant que la limite ne soit finalement relevée", ajoute-t-il.
D'autant que le marché n'a guère de bonnes nouvelles à se mettre sous la dent pour apaiser ses craintes.Tout juste attendra-t-il le compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed).
L'avertissement de l'Arabie Saoudite aux traders sur le pétrole
Cette baisse prononcée de l'appétit pour le risque plombe les valeurs cycliques, notamment le compartiment automobile. Les équipementiers Faurecia et Valeo lâchent respectivement 6,5% et 3,6% tandis que les constructeurs Stellantis et Renault perdent 3,6% et 3,3%. Une seule valeur du CAC 40 nage dans le vert: Eurofins (+0,4%).
Du côté des plus petites valeurs, Chargeurs abandonne 10,1% après avoir fait état d'une baisse prononcée de son chiffre d'affaires au premier trimestre, pénalisé par une base de comparaison défavorable.
A contrario, Compagnie des Alpes résiste bien à la tendance, s'adjugeant 1,2% grâce à de bons résultats semestriels tirés par un regain de la fréquentation de ses stations de ski et de ses parcs de loisirs.
Sur les autres marchés, l'euro abandonne 0,2% face au dollar à 1,0753 dollar. Les cours du pétrole sont eux portés par l'avertissement de l'Arabie Saoudite, le ministre saoudien de l'Energie ayant mis en garde les investisseurs pariant sur une baisse des cours. "Je n'ai pas à montrer mes cartes, je ne suis pas un joueur de poker… mais je leur dirais simplement de faire attention", a affirmé Abdelaziz ben Salmane, cité par l'AFP. Le contrat sur le Brent de mer du Nord pour livraison en juillet avance de 1,6% à 78,03 dollars le baril tandis que le WTI de même échéance coté à New York progresse de 1,7% à 74,17 dollars le baril.