(BFM Bourse) - Le CAC 40 a terminé la séance de mercredi sur une légère hausse de 0,14%, les prises d'initiatives étant restées limitées dans l'attente des décisions et commentaires de la Banque centrale américaine, mercredi soir. Ce sont une nouvelle fois les publications trimestrielles qui ont animé la cote parisienne.
En attendant le verdict de la Réserve fédérale américaine, qui sera annoncé en soirée à Paris après la clôture, et qui sera vraisemblablement déterminant pour l'orientation des indices dans les prochaines séances, la micro-économie (l'actualité des entreprises) était encore à l'honneur mercredi. À la clôture, le CAC 40 affiche une variation modique en apparence, soit +0,14% à 5.518,90 points, qui recouvre en réalité un palmarès très contrasté. Les opérateurs réservent en effet un accueil tantôt enthousiaste, tantôt glacial aux publications du jour... La timide avancée du baromètre parisien intervient néanmoins au lendemain d'un recul prononcé de 1,61%. Également à noter, les volumes font leur grand retour depuis trois séances, plus de 4 milliards d'euros ayant de nouveau changé de mains ce mercredi.
S'agissant de la décision du comité de politique monétaire de la Fed, la cause est attendue pour la majorité des observateurs qui dans leur quasi-totalité anticipent une baisse des taux, plutôt de 0,25 point de pourcentage (ou 25 "points de base" selon l'unité la plus fréquemment utilisée) en réduisant le niveau moyen des Fed Funds à 2,125%. "Le point-clé est plus de savoir comment va s’assurer la convergence entre les anticipations du marché (un taux des fonds fédéraux à 1,375% à la fin de 2020 ; soit trois baisses de 25 centimes à venir après celle attendue aujourd'hui) et celles de la Fed (selon les projections de juin, 2,125%)", rappelle Hervé Goulletquer, stratégiste à La Banque Postale Asset Management.
En attendant les éclaircissements de Jerome Powell (et les commentaires que pourraient en faire le président des États-Unis, toujours passionné par le sujet de la politique monétaire et qui ne manque pas de regretter régulièrement que l'institution ne fasse tout simplement pas ce qu'il lui conseille), les opérateurs parisiens sont très affairés à faire le tri parmi les résultats des entreprises tricolores, alors que la saison des publications est maintenant bien entamée, la plupart des grands groupes mettant généralement les bouchées doubles pour boucler leur reporting avant le creux du mois d'août.
Du côté des indicateurs, les créations d'emplois dans le secteur privé aux Etats-Unis ont nettement rebondi en juillet, et plus que prévu, selon l'enquête mensuelle d'ADP publiée mercredi, qui fait toutefois apparaître un recul marqué des nouvelles embauches pour les petites entreprises. Quelque 156.000 nouveaux emplois ont été enregistrés dans le seul secteur privé, contre 102.000 en juin, indique la firme de fiches de paie ADP. En Europe, l'Italie a connu une croissance nulle de son Produit intérieur brut (PIB) au deuxième trimestre, après une hausse de seulement 0,1% au premier, ce qui laisse craindre une nouvelle possible récession.
Wall Street dans le vert, bien aidé par Apple
Outre-Atlantique, la Bourse de New York monte légèrement mercredi en début de séance. Dans l'attente des annonces de la Réserve fédérale, le marché américain peut compter sur le soutien d'Apple qui prend plus de 4% vers 17h45 dans le sillage de résultats trimestriels convaincants. À la même heure, le Dow Jones grignote 0,02%, le S&P 500 grappille 0,1% et le Nasdaq, à dominante technologique, prend 0,3%.Air France - KLM domine le SRD
Au petit jeu des publications trimestrielles, c'est Air France-KLM qui se révèle grand vainqueur sur le marché parisien, grimpant de 8,5% en clôture après une performance opérationnelle meilleure qu'attendu pour les six premiers mois, et un objectif réitéré en termes de réductions de coûts.La confirmation des objectifs annuels d'EssilorLuxottica, après une hausse de 6,8% des bénéfices à fin juin, ainsi que la prise de contrôle de GrandVision (propriétaire de GrandOptical et Générale d'Optique en France) pour un montant pouvant atteindre 7,2 milliards d'euros, entraînent une hausse de 3,5% du titre du groupe franco-italien, qui signe la meilleure performance de l'indice phare.
M6-Métropole Télévision gagne également 2,3% après avoir fait état d'un chiffre d'affaires publicitaire record au premier semestre et encore légèrement amélioré sa marge opérationnelle à 20,9%. De son côté, Vinci avance de 3,6%% tandis que le groupe confirme lui aussi ses ambitions 2019, après une progression des résultats au premier semestre en dépit du coût des litiges sur certains chantiers en France.
Au vu du redressement des résultats de sa branche de financement et d'investissement, BNP Paribas s'adjuge 1,6%.
Parallèlement le secteur parapétrolier confirme son orientation favorable ces derniers jours, sur fond de dynamisme de l'activité dans le monde (hors ralentissement, attendu, du pétrole de schiste américain), qui se traduit par une multiplication des signatures de contrats. CGG gagne 5,6%, Vallourec 3,2%, Bourbon 2% et TechnipFMC 1,3%.
Parmi les plus petites valeurs, la biotech Genomic Vision amplifiait son rebond spectaculaire (+270%) suscité mardi par l'annonce d'un partenariat avec Sanofi au cours de la matinée, avant de se retourner pour boucler sur un repli de 4,8%. Après un semestre historique, le groupe français Manitou, leader mondial des matériels de manutention tout-terrain, allume les warnings dans un contexte économique mondial qui ne présente aucun "signe visible d’amélioration" et accuse un recul de plus de 15%. Enfin, MND (Montagne, Neige et Développement) a annoncé qu'il n'atteindrait pas ses objectifs annuels et le groupe savoyard est désormais au bord du gouffre. La cotation de son titre est suspendue.
Certaines annonces, cependant, sont bien moins reçues, à l'instar de la publication des comptes semestriels de L'Oréal, qui ont révélé une croissance moins forte que prévu du fait d'un repli des ventes en Amérique du Nord où le marché des cosmétiques est à la peine. Le titre perd 2,3%, après avoir cédé plus de 4% en intraday, un recul qui pèse sur l'indice phare étant donné sa pondération (cinquième actuellement). Dans l'indice plus large SBF 120, c'est Bic qui prend la dernière place avec une chute de 8,5% au vu d'un repli de 3,7 points de son taux de marge d'exploitation normalisée au premier semestre, quand bien même le groupe table sur une conjoncture plus porteuse au deuxième semestre.
Du côté du pétrole, les principales références d'or noir évoluent dans le vert, en hausse de 0,64% à 58,42 dollars pour le WTI et de 0,62% à 65,03 dollars pour le Brent peu avant 18h.
L'euro s'affiche encore en recul de 0,26% à 1,1127 dollar sur le marché des changes au même moment.