(BFM Bourse) - Le groupe français, numéro 1 ou 2 mondial sur la plupart des segments de marché sur lesquels il évolue, avertit qu'il commence à réduire la voilure en termes de production et d'investissements dans un contexte économique mondial qui ne présente aucun "signe visible d’amélioration". Les objectifs annuels ne sont pas remis en cause vu la vigoureuse performance du premier semestre, mais l'avertissement passe mal auprès des investisseurs.
Le paradoxe n'est qu'apparent. Au moment où le groupe français Manitou, leader mondial des matériels de manutention tout-terrain, annonce un niveau historique de chiffre d'affaires au premier semestre 2019, son cours de Bourse accuse une chute de 14% à 21,65 euros mercredi vers 14h30, ramenant le titre à son plus bas niveau depuis le début de l'année. Car au terme de ce semestre record, la direction a également lancé un message de grande prudence pour la suite. Même si l'année 2019 devrait se traduire par une croissance globale à deux chiffres, le groupe qui fabrique et commercialise des équipements variés (chariots élévateurs, chargeuses, tractopelles, nacelles élévatrices de personnes, chariots embarqués etc.) prévient d'un ralentissement au second semestre, tandis que son carnet de commandes s'est contracté à son plus bas niveau depuis un an et demi.
Manitou, qui tire 80% de ses revenus de l'export en rayonnant dans 140 pays depuis son fief d'Ancenis (Saint-Géréon) en Loire-Atlantique, a signé un très beau semestre, en croissance de 24%, soit en données comparables +22%, totalisant 1,163 milliard d'euros de chiffre d'affaires, un record. L’activité a été "très soutenue" sur chacun des trois marchés servis par le groupe, la construction (51% du chiffre d'affaires), l'agriculture (29%) et l’industrie (21%) a noté le directeur général Michel Denis, ainsi que sur la quasi totalité des zones géographiques.
Mais "cette performance contraste avec des prises de commandes qui enregistrent désormais un retrait", a-t-il ajouté. Le carnet de commande à fin juin est redescendu à 643 millions d'euros, contre 1 milliard d'euros en fin 2018 et 884 millions fin mars dernier.
Une partie, difficilement quantifiable, de ce déclin des commandes résulte du retour à la normale des délais de livraisons (lié à un niveau élevé de production) "évitant à nos clients de devoir anticiper très en amont leurs commandes". Mais une autre partie "découle d’un recul important de certains marchés comme le Royaume-Uni ou l’Afrique du Sud, ainsi que d’un contexte économique mondial plus incertain et sans signe visible d’amélioration à court terme", avertit sans ambages le dirigeant.
D'ores et déjà, la firme réagit en réduisant ses volumes de production et en mettant "sous contrainte progressive" ses frais de structure et ses investissements.
"L’ensemble des équipes reste mobilisé sur la poursuite des chantiers de renforcement et de transformation du groupe", conclut Michel Denis, aux commandes du groupe depuis 2014.
Sur la base de la performance à date, le groupe confirme toutefois son objectif initial, soit une progression de chiffre d’affaires de l’ordre de 10% par rapport à 2018. Parallèlement, Manitou vise une amélioration du taux de résultat opérationnel courant de l'ordre de 40 points de base, soit aux environs de 7,3% du chiffre d’affaires.
Au premier semestre, le résultat opérationnel courant s'est accru de 43% à 90,1 millions d'euros (un taux de marge de 7,7%), tandis que le résultat net a bondi de 47% à 59,7 millions d'euros, en part du groupe.
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