(BFM Bourse) - L'indice parisien termine finalement dans le rouge, les investisseurs ont pris acte du rapport officiel de l'emploi américain, tout en gardant en tête le week-end électoral à venir. Le CAC 40 cède 0,26% vendredi soir, mais affiche des gains hebdomadaires de 2,6%.
Le rapport officiel sur l'emploi américain était incontestablement la statistique à ne pas manquer ce vendredi. Il laisse apparaître une baisse des tensions sur le marché du travail outre-Atlantique, confirmant ainsi les dernières statistiques relatives à l'emploi qui ont été publiées mercredi.
Le taux de chômage a dépassé les 4% (à 4,1% en juin), alors que les marchés attendaient une stabilisation de ce taux. Du côté des créations d'emplois, elles ont été supérieures aux attentes avec 206.000 nouveaux emplois en juin, quand les économistes interrogés par le Wall Street Journal tablaient sur 200.000 créations de postes. Mais les chiffres du mois d'avril et de mai ont été révisés à la baisse.
Le salaire horaire moyen a pour sa part ralenti, à 3,9% sur un an, toujours en juin. Ce rapport sur l'emploi pourrait donc donner des arguments à la Réserve fédérale pour enclencher une première baisse des taux en septembre. "C'est le type de rapport sur l'emploi que la Réserve fédérale attendait: des données plus douces, mais toujours décentes, qui pourraient justifier deux baisses de taux cette année", Florian Ielpo, responsable de recherche macroéconomique chez Lombard Odier Investment Managers.
Du côté de CPRAM, ce rapport sur l'emploi est jugé "médiocre et décevant" puisque le taux de chômage se trouve désormais au-dessus de la prévision qui avait été établie par la Fed pour la fin d'année 2024
"Ce rapport commence à se rapprocher à 'l’affaiblissement inattendu du marché du travail' que Jerome Powell avait mentionné comme une raison possible d’accélération du calendrier de baisses de taux", juge pour sa part Bastien Drut, responsable de la stratégie et des études économiques de CPRAM.
Des volumes anémiques
La Bourse de Paris avait dans un premier temps réagi favorablement à la publication du jour, et évoluait encore en hausse de 0,5% avant de basculer dans le rouge à partir de 15h45. Le soulagement a donc laissé place à certaines interrogations sur la statistique du jour et à des prises de profits sous les 7.700 points. Le CAC 40 clôture donc en repli de 0,26% à 7.675,62 points, et ce après avoir testé un plus bas à 7.643,69 et perdu 0,7%.
La séance de vendredi a encore été marquée par des volumes anémiques - 2,5 milliards d'euros échangés - même avec le soutien de Wall Street, qui a rouvert ses portes ce vendredi au lendemain d’un jour férié pour l’Independance Day.
Le contexte politique est resté en toile de fond à deux jours du second tour des élections législatives en France. La tension est toutefois bien retombée cette semaine, les derniers sondages montrant que le Rassemblement national obtiendrait un nombre de sièges nettement insuffisant pour avoir une majorité absolue. Ce qui constitue le scénario privilégié par le marché.
Sur l'ensemble de la semaine, l'indice parisien affiche cependant un gain de 2,62%. Le CAC 40 évolue toutefois toujours autour de 4% sous son cours antérieur à l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron.
Sur le marché obligataire, l'écart entre le rendement du titre de dette à 10 ans de la France et celui de l'Allemagne, thermomètre du stress du marché, s'est bien resserré. Cet écart s'inscrit à 66 points de base (0,66 point de pourcentage) alors qu'il avait dépassé 80 points de base avant le premier tour.
"À l'approche des élections, il est clair que les marchés ont éliminé une partie de la prime de risque qui avait été intégrée dans les actifs français", résume Deutsche Bank.
Eurofins contre-attaque encore
Du côté des valeurs, Eurofins a gagné 4,4% après avoir publié un communiqué pour démentir une seconde vague d'accusations de la part du vendeur à découvert Muddy Waters.
STMicroelectronics s'est adjugé 2,2%, porté comme Soitec (+5,1%) par les perspectives du coréen Samsung.
Rémy Cointreau a cédé 1,9% alors que la Chine tiendra le 18 juillet une audition sur son enquête anti-dumping contre les brandy européens.
Du côté des petites et moyennes capitalisations, LDC a cédé 1,7% après des chiffres d'activité pour son premier trimestre 2024-2025 conformes aux attentes.
Sur les autres marchés, l'euro prend 0,15% face au dollar à 1,0826 dollar. Le pétrole progresse légèrement, soutenu par une demande aux Etats-Unis avec la "driving season". Le contrat de septembre sur le Brent de mer du Nord gagne 0,3% à 87,71 dollars le baril, tandis que celui d'août sur le WTI coté à New York s'apprécie de 84,27 dollars le baril.