(BFM Bourse) - Les opérateurs limitent sensiblement leurs prises d'initiatives avant d'en savoir plus sur les intentions de la Fed, notamment concernant l'évolution de son rythme de rachat d'actifs, ce qui se traduit par un gain de 0,18% pour l'indice phare du marché parisien.
Une dizaine de points de plus... et c'est à peu près tout ce qu'il y a à ressortir de cette morne séance sur le marché parisien, les investisseurs attendant prudemment le lancement du symposium de Jackson Hole où Jerome Powell devrait détailler la stratégie monétaire de la Fed pour la fin de l'année, et au-delà. D'ici là, qu'importe les records quotidiens atteints à Wall Street, où le S&P et le Nasdaq ont de nouveau ouvert en hausse à un niveau inédit, "la nervosité est de mise" à Paris constate John Plassard, directeur des investissements chez Mirabaud. Le CAC grappille néanmoins 0,18% à 6.676,48 points ce mercredi, dans un volume de transactions particulièrement restreint (2,5 milliards d'euros) qui témoigne de l'absence de prise de risque des opérateurs.
Toujours très attendu par les marchés, le grand rendez-vous annuel des banquiers centraux dans une bourgade isolée du Wyoming l'est encore plus cette année, alors que les dernières "minutes" de la Fed ont suggéré que l'autorité monétaire allait bientôt ralentir son rythme de rachat d'actifs.
Pour palier les effets de la violente crise sanitaire, les banques centrales injectent de fait des milliards dans les marchés financiers (120 milliards de dollars par mois pour la Fed) afin de garantir aux entreprises et aux États des conditions de financement favorables. Rapidement revenus à leur niveau pré-Covid grâce à ce soutien sans faille, les indices mondiaux ont ensuite volé de record en record, bénéficiant de cette abondance de liquidités, et attendent désormais fébrilement le discours que tiendra Jerome Powell ce vendredi.
En août 2020, l'homme fort de la Fed avait officialisé une inflexion majeure de la politique de l'institution en affirmant qu'elle se laisserait guider avant tout par le niveau de l'emploi, quitte à laisser "modérément" filer l'inflation au-delà de son objectif de 2% de hausse annuelle des prix, ce qui n'avait toutefois pas eu d'effet majeur sur les marchés mondiaux. "Jerome Powell devrait tenter de ménager la chèvre et le chou" et constater une amélioration de la situation économique, néanmoins menacée par le variant Delta, avance John Plassard.
Le plan d'infrastructures au soutien de Wall Street
Si le marché new-yorkais "semble se refroidir après un chaud début de semaine qui a propulsé le S&P 500 et le Nasdaq vers de nouveaux records", selon Patrick O'Hare de Briefing, une troisième séance consécutive de hausse est en bonne voie, le Dow et le S&P avançant de 0,3% à 18h (+0,1% pour le Nasdaq)."Le fait que la Chambre des représentants ait approuvé un cadre mettant en place une date limite pour le passage des dépenses en faveur des infrastructures va sans doute être le principal facteur du jour", explique l'économiste. La Chambre basse du Parlement a de fait approuvé mardi une résolution permettant de contourner un possible blocage des républicains au Sénat, afin de pouvoir adopter à l'automne, avec les seules voix démocrates si nécessaire, le vaste plan de réformes sociales de 3.500 milliards de dollars.
Publicis et Airbus recherchés
Côté valeurs à Paris, Airbus continue de profiter de l'annonce de la veille d'une commande ferme de 30 Airbus A321 Neo de la part du transporteur Delta Airlines, et avance de 2,2%. Publicis progresse d'autant sans actualité particulière. En hausse dans la matinée, Pernod Ricard termine à l'équilibre après avoir a annoncé qu'une décision de justice rendue aux États-Unis lui permettra de bénéficier du remboursement de certaines taxes à l'import ("drawback"), ce qui aura un impact positif sur ses résultats de l'exercice 2020-2021. Les valeurs bancaires bénéficient de leur côté du rebond des rendements souverains (+2,4% pour Société Générale -plus forte hausse du CAC- et +2% pour BNP Paribas).Sur le reste de la cote, le concepteur de cœur artificiel Carmat avance de 4,7% après une 2e implantation aux Etats-Unis dans le cadre de son étude de faisabilité, et Amoeba rebondit de 13% en réaction aux résultats encourageants de son biofongicide contre les principales maladies de céréales en champs.