(BFM Bourse) - L'indice vedette parisien termine en baisse ce mardi 15 juillet, accueillant sans paniquer des chiffres montrant une légère accélération de l’inflation en juin aux Etats-Unis. Cette poussée des prix à la consommation était cependant anticipée par le marché.
La Bourse de Paris boucle cette séance du mardi 15 juillet en baisse. Indécis en milieu de journée, le CAC 40 a légèrement accéléré son repli, perdant 0,54% à 7.766,21 points après la publication de données relatives aux prix aux États-Unis.
L'inflation aux États-Unis a donc progressé de 2,7% sur un an en juin, contre un consensus à 2,6% et après 2,4% au mois de mai, selon l'indice des prix à la consommation CPI. L'inflation sous-jacente, "core" c'est-à-dire hors prix de l'énergie et alimentaire, est elle ressortie en dessous des attentes à 2,9% en glissement annuel en juin contre 2,8% le mois précédent et 3,0% selon un consensus construit par le Wall Street Journal.
Trop tôt pour en tirer des conclusions
"Alors que les droits de douane ont sensiblement augmenté ces derniers mois, cela commence à se voir dans les chiffres d’inflation de juin. Le prix des biens non-énergétiques a légèrement augmenté sur le mois. Il est probablement trop tôt pour tirer de grandes conclusions sur l’impact des droits de douane, mais l’ampleur du mouvement est pour l’instant de nature à rassurer la Fed (Réserve fédérale)", analyse Juliette Cohen chez CPRAM.
Or, le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, subit des attaques incessantes de la part de l'administration Trump, qui le presse de baisser les taux.
Du côté de l'activité manufacturière dans la région de New York, celle-ci a progressé contre toute attente en juillet. L'indice "Empire State" est retourné en territoire positif, à 5,5 points contre -9 attendu par le consensus et après -16 points en juin.
L'Oréal ne le vaut pas bien pour Barclays
Les investisseurs surveillent toujours la suite des négociations entre les États-Unis et ses partenaires commerciaux sur les droits de douane. Lundi, l'indice parisien n'a pas paniqué après que Donald Trump a brandi la menace de droits de douane de 30% à l'encontre de l'Union européenne au cours du week-end.
"Le marché ne croit pas aux annonces de taxes", note Alexis Bienvenu de La Financière de l'Échiquier.
"Ayant appris par l’expérience, en avril dernier, lors de l’annonce ubuesque des 'taxes réciproques', que les mesures, même les plus fortement martelées, pouvaient être remises en question dès le lendemain ou repoussées sans horizon assuré, les investisseurs font désormais peu de cas des annonces présidentielles. Ils s’attendent à ce que la raison économique l’emporte au tout dernier moment", développe-t-il.
Les marchés ont également prêté attention à l'annonce du plan d'économies de 43,8 milliards d'euros du gouvernement français pour 2026. Le Premier ministre, François Bayrou, a indiqué vouloir ramener le déficit public à 4,6% en 2026 pour passer à 2,8% en 2029. Ce qui, dans son plan, passera par une "année blanche", en 2026, durant laquelle les dépense de l'Etat (hors défense et charge de la dette) seront gelées de même que les prestations sociales.
Du côté des valeurs, à Wall Street, les banques ont donné le coup d'envoi de la saison des résultats aux Etats-Unis quand Nvidia progresse de 4% après avoir annoncé ce mardi la reprise des ventes en Chine de ses puces dédiées à l'intelligence artificielle.
"Cette annonce est énorme (et) pourrait ajouter 1.000 milliards de dollars à la capitalisation boursière de l'entreprise simplement parce que la Chine est un marché gigantesque", estime auprès de l'AFP Christopher Low, de FHN Financial.
À Paris, L'Oréal a perdu 1,5% pâtissant d'un abaissement de recommandation de la part de Barclays à "sous-pondérer" contre "surpondérer" précédemment.
Sur les autres marchés, l'euro cède 0,45% face au dollar à 1,1613 dollar après la publication des chiffres de l'inflation américaine. Le pétrole recule un peu. Le contrat de septembre sur le Brent de mer du Nord perd 0,4% à 68,92 dollars le baril tandis que celui d'août sur le WTI coté à New York recule de 0,6% à 66,57 dollars le baril.