(BFM Bourse) - L'indice parisien met fin à sa série de neuf séances consécutives de hausse. Le CAC 40 limite cependant son repli à 0,27% ce lundi 27 janvier, grâce à LVMH et ce malgré les craintes sur la tech américaine causées par la start-up d'IA chinoise Deepseek.
La Bourse de Paris consigne sa première baisse après une belle série de neuf séances dans le vert. Le CAC 40 sauve cependant les meubles, perdant 0,27% à 7.906,58 points la hausse de LVMH (+2,8%) ayant permis de limiter la casse. L'indice vedette parisien a lâché jusqu'à 1% en début de séance, cueilli à froid par les prouesses d'une société technologique chinoise appelée Deepseek et spécialisée dans l'intelligence artificielle (IA).
Cette jeune entreprise développe un modèle de langage, un assistant d'intelligence artificielle (IA), comparable au célèbre ChatGPT d'OpenAI. Deepseek a lancé son modèle phare V3 en décembre en Chine, avant de présenter R1, un modèle spécialisé dans la résolution de problèmes complexes, le 20 janvier. Le coût de fonctionnement de ces modèles serait bien moindre que ceux des grands groupes américains.
Ces craintes sur l'IA se sont propagées à certaines valeurs de la place parisienne. En particulier, celles exposées à cette thématique via leur exposition aux datacenters. Lanterne rouge de l'indice vedette parisien Schneider Electric a rendi 9,5% tandis que Legrand a plié de 7%. Les deux sociétés développent différents produits et services pour les data centers. Soitec, également exposé aux centres de données, a limité son repli à 1,1%.
Nvidia fait tomber sa couronne
Si Bourse de Paris a passé un lundi agité, du côté de Wall Street, l'ambiance est beaucoup plus morose. A la clôture des places européennes, le Nasdaq 100 chute encore de 3,4%, et le S&P 500 de 1,80%.
L'arrivée fracassante de Deepseek vient en effet chambouler tout un écosystème archi-dominé par les groupes américains. En premier chef, Nvidia, dont la croissance a été portée sur les deux dernières années, par la forte demande pour ses processeurs graphiques, nécessaires au développement des grands modèles d'intelligence artificielle (IA).
Au cœur de ces inquiétudes sur l'arrivée de la jeune pousse chinoise, Nvidia est au tapis, chutant de 17% et efface pour l'heure plus de 460 milliards de dollars de capitalisation boursière en une séance. Le fabricant de processeurs graphiques est en passe de connaître sa pire séance depuis mars 2020, rapporte CNBC
Surtout avec la chute du jour, Nvidia est rétrogradé à la troisième place des plus grosses capitalisations mondiales et affiche à ce jour une capitalisation boursière de 2.936 milliards de dollars, derrière Apple (3.224 milliards de dollars), et Microsoft (3.024 milliards de dollars)
Autre victime de l'arrivée de Deepseek, Broadcom qui plonge abandonne plus de 16%.
Pas de mariage pour Bureau Veritas
En dehors de l'actualité Deepseek, Bureau Veritas a rendu 1,5% après avoir annoncé que ses discussions avec son rival suisse SGS en vue d'un potentiel rapprochement n'avaient pas abouti.
Société Générale a gagné 0,70%, soutenu par un relèvement de recommandation à "surpondérer" de la part de Barclays.
Vivendi a bondi de 6,3% tiré par la hausse d'Universal Music Group, dont il détient toujours un peu moins de 10%. La maison de disques termine en hausse de 7,4% après avoir annoncé un accord pluriannuel avec le champion du streaming Spotify.
Sur les autres marchés, l'euro grimpe de 0,3% à 1,0497 dollar. Le pétrole chute lourdement alors que Donald Trump a de nouveau appelé les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole à "baisser le coût" de l'or noir. Le contrat de mars sur le Brent de mer du Nord lâche 2,3% à 75,75 dollars le baril tandis que celui de même échéance sur le WTI coté à New York plie de 2,7% à 72,70 dollars le baril.