(BFM Bourse) - Avec une hausse de 0,75%, la Bourse de Paris clôture au plus haut depuis début juin à 6.257,94 points, soutenue par le rebond des indices à Wall Street et le très bon accueil réservé aux publications des géants de la "tech" Alphabet et Microsoft. Le marché n'a toutefois pas perdu de vue le grand rendez-vous de la journée avec la Fed dont la décision sur ses taux est attendue en soirée.
La Bourse de Paris repart du bon pied, reléguant son petit passage à vide de la veille. L'indice vedette parisien qui hésitait à l'ouverture, a accéléré ses gains avec le rebond des indices américains. Le CAC 40 reprend 0,75% mercredi soir pour clôturer à 6.257,94 points, à un plus haut de près de deux mois. La performance du jour ramène ainsi à 12,4% la perte depuis janvier de l'indice parisien contre un repli plus marqué de 18% à la fin du premier semestre.
A Wall Street, un vent d'optimisme souffle également sur les indices: le Dow Jones prenait 0,50%, le S&P 500 1,4% et le Nasdaq bondissait de 2,45% à la clôture des Bourses européennes. Les investisseurs ont plébiscité les résultats des géants de la "tech" Microsoft et d'Alphabet. La macroéconomie a également été de la partie, les commandes de biens durables ont progressé contre toute attente en juin par rapport à mai, selon les données du département du Commerce publiées mercredi.
Le point d'orgue de cette nouvelle journée riche en actualités est bien évidemment la décision de la Réserve fédérale américaine sur ses taux. Elle procédera dans la soirée, à une quatrième hausse de ses taux directeurs pour tenter de juguler la flambée des prix aux Etats-Unis, qui culmine à plus de 9% au mois de juin sur un an. Elle s'engage une nouvelle fois dans un exercice d'équilibriste avec la difficile tâche de maîtriser la trajectoire des prix sans pour autant précipiter le pays dans une récession.
Une hausse de 75 points de base (0,75 point de pourcentage) est désormais anticipée par les investisseurs, notamment depuis la prise de position de Christopher Waller, l'un des gouverneurs de la Fed, et du président de la Fed de St. Louis James Bullard, deux membres éminents de la Fed qui plaident pour un relèvement identique à celui opéré en juin. Les marchés vont dans ce contexte se concentrer sur le message du président Powell et seront à l'affût de la moindre indication sur la politique monétaire de la Fed dans les mois à venir, notamment sur ses prochaines hausses de taux.
La décision de la Réserve fédérale américaine ce mercredi sera suivie de la publication jeudi du PIB des Etats-Unis au deuxième trimestre, le même indicateur pour la zone euro étant attendu pour vendredi tout comme les premières estimations de l'inflation pour juillet.
Mardi, le Fonds monétaire international (FMI) a abaissé sa prévision de croissance mondiale à 3,2% en 2022, contre 3,6% en avril dernier. La probabilité que les Etats-Unis échappent à la récession est faible, a affirmé le chef économiste du FMI, l'institution ne tablant plus que sur une croissance de 2,3% cette année outre-Atlantique.
En Europe, le géant Gazprom vient de réduire à seulement 20% ses capacités de livraison de gaz via le gazoduc Nord Stream 1, selon les données de l'opérateur allemand, renforçant les risques de pénurie cet hiver en Europe. Les ministres de l'Énergie de l'Union européenne ont convenu mardi d'un accord pour réduire conjointement leur consommation de gaz et aider ainsi l'Allemagne fortement dépendante de l'or bleu russe. D'ailleurs, la crise gazière qui se profile en Europe et le retour de l'instabilité politique en Italie vont plonger la zone euro dans une légère récession en fin d'année et début d'année prochaine, avance JP Morgan dans une note publiée mercredi.
Wordline et Elior au rebond, Eurofins Scientific boudé après ses résultats
Du côté des valeurs, la journée de mercredi faisait office d'échauffement avant un déluge de résultats attendu jeudi.
Après avoir évolué en baisse dans les premiers échanges, LVMH a clôturé en hausse de 1,7%. Le leader mondial du luxe est parvenu à dégager un bénéfice de 6,5 milliards d'euros sur les six premiers mois de l'année 2022, soit bien mieux qu'en 2021. L'accueil mitigé de cette excellente publication s'expliquerait par une moins bonne performance en Chine au second trimestre, affecté par de nouvelles restrictions sanitaires dans le pays.
La publication de Worldline a fait sensation, le spécialiste des paiements électroniques confirme ses objectifs annuels après une forte hausse de ses résultats semestriels. L'action est récompensée par un rebond de 13,8% à la clôture.
Michelin a cédé en revanche 6,1%, le fabricant de pneumatiques ayant annoncé mardi un résultat net en repli au premier semestre et révisé à la baisse ses perspectives annuelles dans un environnement "tourmenté".
Eurofins Scientific a lâché de son côté 7,2% malgré des résultats semestriels supérieurs aux attentes et un relèvement de ses objectifs annuels. Les investisseurs auraient sanctionné la dynamique des activités hors-Covid.
Hors indice vedette, c'est Elior qui remporte la palme de la plus forte hausse du SRD crédité d'un gain supérieur à 30%. Porté par la levée des restrictions liées à la crise sanitaire et un fort dynamisme commercial, Elior dévoile une activité meilleure qu'attendu, avec notamment une croissance organique de 25% au titre du troisième trimestre de son exercice 2021-2022. Le groupe confirme ses objectifs pour ce même exercice et ses ambitions à moyen terme.
Sur le marché des changes, l'euro est stable à 1,0115 dollar avant la décision de la Fed sur ses taux directeurs. Les tarifs pétroliers accéléraient à la hausse, portés par la réduction des livraisons en gaz russe et un repli des stocks américains, le baril de Brent progressait de 2,5%, à 106,82 dollars tandis que le WTI américain s'appréciait de 2,15% à 97,59 dollars.